Sidya Touré aux Organisations de la Société Civile : « N’attendez pas que les partis politiques se lèvent. Si vous voulez avoir un nom, être crédible, prenez des distances avec des positionnements et restez légaliste »
Le Président de l’UFR, Sidya Touré, a reçu à sa résidence ce samedi 2 mai 2015, dans l’après-midi, quelques responsables de la société civile guinéenne. Cette équipe était à la recherche d’un report de la manifestation de l’opposition prévue le lundi 4 mai 2015 et faire en sorte que les différentes parties en conflit se mettent autour de la table avec plus de garanties cette fois-ci, pour un dialogue dont les conclusions seront respectées de tous.
Dans sa sagesse habituelle et par sa lecture cohérente de la situation sociopolitique et économique du pays, Sidya Touré a essayé d’éclaircir la lanterne de ces acteurs par un certain nombre de faits qui prouvent le manque de volonté et la mauvaise foi du régime d’Alpha Condé à sortir de cette crise et à vouloir maintenir le pays dans un débat électoraliste permanent.
« Les accords sont les accords. Les lois sont les lois. Alpha Condé ne veut pas respecter les lois de la République. Il a décidé ne pas aller aux élections. Alpha Condé a été le premier à rejeter la CENI, après son élection en 2010. Il ne voulait ni du fichier, ni de l’operateur qui l’avaient permis d’être élu. Il a fallu battre le pavé pendant deux ans pour avoir les élections législatives avec ces corolaires de conséquences ».
« Partout, quand les mandats sont échus, on les renouvèlent, c’est un principe de base. Les 304 CRD du pays, ceux qui ne sont pas du RPG ont été tous remplacés. C’est un flagrant délit de non respect de la loi. Un operateur a été recruté au Mali, 6 millions de cartes d’électeur avaient été commandés pour les élections communales, le budget d’organisation des élections communales avaient été envoyés au parlement. Mais lorsqu’Alpha Condé a décidé de laisser tomber les communales pour aller à la présidentielle, personne n’en a parlé. Aujourd’hui, le fait que ces élections n’aient pas lieu, la Cour constitutionnelle devrait se prononcer la dessus »
« Tant que les partis politiques ne se lèvent pas, personne n’en parle. La violation de la loi dans la mise en place de l’INDH, le contexte d’Installation de la Cours constitutionnelle, nul ne dit mot. Pourtant, c’est le rôle de la société civile. Il y a eu plus d’un milliards euro investis dans l’électricité, alors que les guinéens sont toujours dans l’obscurité, personne n’en parle ».
« Il a fallu que nous quittions le parlement pour obtenir le dialogue en 2014 dont les relevés de conclusion ne sont toujours pas signés par le gouvernement. Vos prédécesseurs au moins faisaient des déclarations pour condamner certains actes ».
« Nous risquons d’aboutir à une situation de parti unique. Partout dans les communes où l’opposition a remporté les législatives, elle n’a pas un seul conseiller à la mairie, c’est un véritable problème. Ce gouvernement veut nous verrouiller dans un débat électoraliste qui dure depuis 5 ans. Le but, c’est de nous amener à une élection présidentielle avec un système de parti unique opéré par un seul homme ».
« Si vous voulez être une véritable société civile, replacez-vous dans votre rôle d’alerte. N’attendez pas que les partis politiques se lèvent. Si vous voulez avoir un nom, être crédible, prenez des distances avec des positionnements et restez légaliste ».
« La fin de la vie politique n’est pas le lundi, ni le mardi à venir. Si vous nous informez que la CENI a arrêté ses travaux, on arrête nos manifestations », a-t-il conclut.
Com UFR
Tel de www.actuconakry.com: +224 622 56 56 67