Procès 28 septembre 2009 : « en une journée, nous avons reçu plus de 500 blessés », Fatou Sikhé Camara
http://Actuguinee.org / Docteur Fatou Sikhé Camara, ancienne Directrice générale de l’hôpital national Donka, a comparu ce mardi 23 janvier 2024, en qualité de témoin, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
Dans sa déposition, l’ancienne patronne de l’hôpital Donka a indiquée à la barre que sa structure sanitaire a reçu au total 815 blessés dont 177 hospitalisés, et 32 cas de violences sexuelles.
Elle précise que toutes les victimes du massacre du 28 septembre, reçues par sa structure, avaient été prises en charge sans aucun frais.
« En une journée, nous avons reçu plus de 500 blessés. Les jours suivants on s’est retrouvé à 815 qui ont tous été enregistrés. Toutes les victimes ont été prises en charge gratuitement. 77 cas hospitalisations dont 6 cas de décès, 32 cas de violences sexuelles et 34 corps déposés à la morgue de l’hôpital. Les blessés avaient différentes lésions. 89 étaient des blessés par armes à feu, 389 par armes blanches, 3 cas de brûlure et 319 dont les lésions sont autres. Le jour du 28 septembre, 4 cas de violences sexuelles ont été enregistrés, les autres cas sont arrivés par la suite », a relaté Fatou Sikhé Camara.
Parlant de la présence des hommes en tenue à l’hôpital Donka, Dre. Fatou Sikhé Camara, reconnaît avoir vu des forces de défense et de sécurité autour de l’hôpital.
« Souvent, dès qu’il y a des événements comme ça, ces agents viennent sécuriser les lieux. Pour ce qui est de leur entrée à l’hôpital, quand je suis arrivée dans mon bureau, j’ai entendu certains dire que les militaires sont entrés en voulant les empêcher de travailler. Aucun médecin ne vous dira qu’il n’a pas pu soigner un malade. Ceux qui sont entrés, ils ont envahi l’hôpital parce que tout le monde a eu cette information, mais les professionnels les ont refoulés et leur ont dit qu’ils vont continuer à soigner leurs malades. Mais personnellement, aucun militaire ne m’a abordée, aucun ne m’a menacée », a précisé l’ancien Directrice générale de l’hôpital national Donka
Mariame Diallo pour Actuguinee.org / +224 621972776
