http://Actuguinee.org / Des témoins oculaires, du moins des rescapés des 5, 6, et 7 juillet ont contracté une dette morale envers ceux ont été froidement assassinés après les troubles du 4 juillet 1985. Pourquoi les événements tragiques du 04 juillet ?
Ces événements remontent aux funérailles nationales du Camarade Président Ahmed Sekou Touré, des officiers supérieurs de l’armée s’étaient rangés dans un camp pour perpétrer le fameux coup d’État du 03 avril 1984.
Dans l’exercice du pouvoir, des conflits d’intérêts opposèrent l’ivrogne soldatesque du CMRN et du Gouvernement. Ces contradictions internes entretenues dans un climat de suspicion aboutirent au remaniement ministériel du 18 Décembre 1984.(7 mois après le Coup d’État).
L’assassinat (établi par la Direction de la P.J d’alors) du Capitaine Mamadou, Directeur de l’Ecole Militaire Inter-armée suivi d’arrestations de jeunes officiers s’inscrivent dans un vaste programme de règlements de comptes. La Police fût dessaisie de l’affaire au profit de la Gendarmerie qui étouffa le dossier de l’assassinat et orienta l’enquête sur un complot en préparation par le Colonel Diarra Traoré(premier ministre à l’époque ) et le capitaine Lanciné Keita dit Fankama.
Le 16 Mars 1985, au cours d’une réunion au Camp Almamy Samory Touré, un ressortissant gabonnais se disant réfugié politique Monsieur Raphaël Rezedjani du C.A.N(Courant d’Action Nationale ) a déclaré ce qui suit : » je suis un ami de votre pays à cause de sa politique africaine. Il y a un complot en préparation dirigé par le Colonel Diarra Traoré. Le mouvement est appuyé par trois(3) pays africains. Il s’agirait d’une opération aéroportée avec la Sierra-Leone comme base de repli en vue de libérer les détenus politiques( les cadres du PDG-RDA arrêtés le 03 Avril 1984 ) incarcérés à la maison centrale de Kindia. Il y a aussi un second groupe qui cherche à s’emparer du pouvoir et que je suis entrain d’identifier ». Fin de citation.
En conclusion, le Commandant Ousmane Sow(Secrétaire d’État à la Défense d’alors ) a chargé le Secrétaire d’Etat Amadou Kouyaté d’approfondir les enquêtes par les services compétents de son Département. Le Secrétaire d’État qui a émis des doutes sérieuses sur la véracité des déclarations de Monsieur Raphaël a confié le dossier à Monsieur Ibrahima Sory Diaby, Directeur de la Sécurité d’État.
Le CMRN avait déjà informé les détenus que les enquêtes porteraient uniquement sur les délits économiques et que la page était définitivement tournée pour les délits politiques y compris des crimes commis au Camp Mamadou Boiro.
Ainsi le 15 mai 1985, le CMRN a ordonné la relaxe pure et simple de 30 détenus Politiques ( cadres du PDG-RDA ).
Le Président Lansana Conté, recevant la délégation d’Amnesty international après la visite de la maison centrale de Kindia a réaffirmé que tous les droits des détenus dans le cadre d’un procès seront respectés.
Informé de cette nouvelle, le Camarade Ismaël Touré, ancien ministre éclata de rire dans la cour de la Maison Central de Kindia. Il déclara ce qui suit : » la décision du CMRN de tourner la page sur les événements du Camp Boiro est sage à mon avis. Je serais le plus heureux en cas de procès public. Mes deux collaborateurs au sein de la commission d’Enquête du Comité Révolutionnaire seraient présents à mes côtés. A ma droite se tiendrait le Président Lansana Conté comme premier témoin et à ma gauche le Premier Ministre Diarra Traoré comme deuxième témoin.
Revenons sur l’amalgame faite entre la manipulation du 04 Juillet et le procès des détenues politiques (cadres du PDG-RDA ) de Kindia.
Depuis le 16 mars 1985 date de la réunion des services de sécurité autour du Commandant Ousmane Sow, la volonté manifeste du CMRN était d’empêcher à tout prix un procès public qui aurait incriminé le 2/3 des membres du CMRN.
Il est aisé de comprendre que le déroulement d’un tel procès aurait eu des conséquences désastreuses pour plusieurs membres du CMRN et du Gouvernement.
En effet, depuis six (6) mois, monsieur Hervé Vincent Bangoura avait établi des listes noires de personnalités civiles, de cadres militaires et paramilitaires. Ces présumés coupables faisaient l’objet de violations flagrantes de leurs droits et libertés fondamentaux ( violation du secret de la correspondance, écoutes téléphoniques, filatures, vol de documents etc…)
C’est ainsi que l’opération préparée de longue date fut déclenchée par l’arrestation le 02 Juillet 1985 de :
– Mamady Condé, Capitaine de Police, commandant de la compagnie Moblie d’intervention de la Sécurité.
– le Camarade Ismaël Condé, (Que j’appelle affectueusement tonton Ismaël) ancien directeur Général du Commerce, il est l’actuel Secrétaire National du PRPAG Parti Révolutionnaire Populaire Africain de Guinée.
– le 03 Juillet 1985, vers 14h, une liste de 62 personnalités confectionnées par Hervé Vincent Bangoura fût déposée au km 36 pour empêcher les intéressés de quitter Conakry.
Ce même jour, un impressionnant dispositif des forces Armées avait été envoyé toute la ville de Conakry.
C’est à cette phase de la manipulation qu’entrèrent en scène deux personnages ayant joué un rôle important dans la suite des événements. Il s’agit de :
– Sidiki Diakité, Docteur en pharmacie, Membre de la famille de Diarra Traoré
– Amadou Damaro Camara, Administrateur Civil, actuel président de l’Assemblée Nationale de la République de Guinée.
Nb : il m’a promis son ouvrage sur les dits événements que je dois recevoir très bientôt.
Les contacts entre le Colonel Diarra Traoré et Amadou Damaro Camara furent établis par Sidiki Diakité.
Le 04 Juillet 1985, vers 14h, Amadou Damaro Camara a lu devant le Colonel Diarra Traoré une lettre en provenance de Bruxelles, dans laquelle il fait état d’un complot en préparation en juillet 1985.
L’auteur de la lettre ajoute que si le Colonel Diarra Traoré ne prend pas les mesures d’urgence qui s’imposent, il serait la première victime de ce complot. Recueilli publié par le BPN du PDG-RDA