Manifestation d’intérêt/ Etude Nationale sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) en République de Guinée
I.Contexte et justification
La République de Guinée est un pays d’Afrique Occidentale d’une superficie de 242 857 km2. Elle est limitée par la Guinée-Bissau ; le Sénégal ; le Mali ; la Sierra-Leone ; le Liberia et la Côte-d’Ivoire.
La population guinéenne d’environ onze millions d’habitants dont 52 % de femmes (RGPH3, 2014). Elle est constituée de plusieurs ethnies parlant plusieurs dialectes dont les principales sont le Soussou, le Malinké, le Peul, le Kissi, le Toma et le Guerzé.
La population reste fortement influencée par les coutumes ancestrales qui prônent la domination de l’homme sur la femme jusqu’à tolérer la violence physique comme forme acceptée de correction de la femme par son mari. Cette forme perception trouve son fondement dans la religion musulmane qui est pratiquée par 95% de la population. Le fondement de cette façon de percevoir se trouve plutôt dans nos coutumes et non dans la religion musulmane.
Lors du sommet du millénaire organisé par les Nations Unies en septembre 2000, les Etats membres des Nations Unies ont convenu de 8 objectifs spécifiques à atteindre en 2015 dont le numéro 3 relatif à la promotion de « l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme ». Pour sa mise en œuvre, la Guinée a élaboré un document de politique nationale genre pour rehausser la situation juridique socioéconomique et politique de la femme afin de réduire les disparités. C’est dans ce sens que le 7ème programme de coopération entre la Guinée et l’UNFPA pour la période 2013-2017 renferme un plan de travail intitulé (Egalité de Genre et Droits Reproductifs), qui vise essentiellement à contribuer à l’avancée de l’OMD3 . L’une des problématiques majeures à la réalisation de cet OMD constitue les violences basées sur le genre (VBG).
La violence basée sur le genre est définit comme étant une violence dirigée à l’encontre d’une personne, basée sur son sexe ou son genre. Cette violence comprend des actes qui infligent une souffrance physique, mentale, psychologique et sexuelle, des menaces proférées relatives à ces souffrances, la contrainte et les privations de liberté. Entre autres, les violences basées sur le genre peuvent comprendre les violences sexuelles, conjugales, les abus psychologiques et émotifs, le trafic humain, la prostitution forcée, le viol, le harcèlement sexuel, et les pratiques traditionnelles néfastes (comme par exemple, la mutilation génitale féminine, les mariages précoce et forcé, ou lévirat).
Il ressort d’une étude ‘’Enquête Nationale sur les Violences Basées sur le Genre’’ réalisée en 2009 sous l’égide du Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance avec l’appui technique et financier de l’UNFPA, du PNUD, de l’UNICEF et de l’OMS que 8 types majeurs de VBG autres que les MGF/E sont perpétrés en Guinée avec une prévalence cumulé de 92% chez les femmes de 15 à 64 ans. Cette forte prévalence est homogène à travers les 4 régions naturelles, les milieux de résidence (urbain, rural), l’ethnie, l’âge et le pouvoir économique.
En outre, l’étude renseigne la prévalence des mutilations génitales féminines/excision de 98% chez les femmes de 15 à 64 ans.
Pour une mise en œuvre efficiente du nouveau programme de coopération UNFPA-Guinée (2013-2017), il s’est avéré nécessaire de réactualiser cette étude. De plus, la dimension VBG au sein des forces de défense et de sécurité d’une part et en milieu carcéral d’autre part est apparue primordiale vu les effectifs croissants de femmes et les indices de violences rapportés de plus en plus dans ces milieux.
II.Objectif général de l’étude :
Contribuer à la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, en fournissant des informations pertinentes et fiables, au niveau national et régional, permettant de définir des interventions efficaces de lutte contre les violences basées sur le genre en Guinée.
Proposition : Contribuer à la promotion de l’égalité des sexes et à la protection des droits des femmes et filles.
Objectifs spécifiques :
-Identifier et décrire les déterminants socioculturels et économiques des VBG en Guinée ;
-Faire une typologie des violences basées sur le genre ;
-Connaitre la perception que les populations se font sur les violences basées sur le genre ;
-Evaluer l’ampleur des VBG en termes de prévalence et d’incidence selon les régions, les ethnies, les groupes d’âge, le sexe, la religion, le milieu d’habitation (urbain et rural) ;
-Identifier les principaux groupes de populations à risque et les zones de risque;
-Identifier et analyser les recours des victimes et les réponses reçues -Evaluer les dispositions institutionnelles et juridiques prises pour réduire les violences basées sur le genre.
III. Résultats attendus :
Les déterminants socioculturels et économiques des VBG en Guinée sont identifiés et décrits;
La typologie des violences basées sur le genre est connue et cartographiée par région administrative.;
La perception que les populations se font des violences basées sur le genre est connue ;
l’ampleur des VBG en termes de prévalence et d’incidence selon les régions, les ethnies, les groupes d’âge, le sexe, la religion, le milieu d’habitation (urbain et rural) est connue ;
les principaux groupes de populations à risque et les zones de risque relativement élevé sont déterminés ;
les systèmes de recours des victimes et les réponses reçues sont identifiés et analysés ;
Les dispositions institutionnelles et juridiques prises pour réduire les violences basées sur le genre sont identifiées et analysées.
Des recommandations d’interventions efficientes pour lutter contre les VBG sont formulées ;
IV.L’encrage institutionnel :
L’étude sur les violences basées sur le genre (VBG) sera mise en œuvre par le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance(MASPFE) en collaboration avec les autres départements ministériels techniques concernés et l’appui technique et financier de l’UNFPA. Le MASPFE contractualisera avec un cabinet d’études qui sera recruté sur appel d’offres ouvert
- Méthodologie :
Les cabinets d’études en concurrence auront à soumettre une offre technique et financière incluant un chronogramme précis de travail, une méthodologie cohérente à déposer sous plis fermé.
Une première sélection sera faite sur la base des offres techniques. Les cabinets sélectionnés à l’issue de l’évaluation des offres techniques verront leurs offres financières étudiées pour la sélection finale du mieux disant. La sélection du cabinet se fera selon les procédures du Gouvernement avec l’appui technique de l’UNFPA.
- Profile du cabinet :
L’étude sur les violences basées sur le genre sera réalisée par un cabinet dont l’équipe de mise en œuvre sera constituée au minimum de : 2 statisticiens, 1 sociologue, 1 médecins de santé publique, 2 spécialistes en genre et 1 juriste.
Le cabinet devra en outre justifier :
- D’une bonne expérience dans la lutte contre les VBG et en matière d’études (nombre d’études réalisées dans le domaine);
- Une expérience confirmée de l’équipe dans le domaine de la collecte et l’analyse des données (nombre de travaux de collecte et d’analyse réalisées) ;
- De solides compétences en rédaction de rapports techniques (Nombre de rapports élaborés);
- Avoir une maitrise des techniques participatives et autres approches de collecte et d’analyse des données qualitatives et quantitatives sur les questions de genre et de VBG ;
- Avoir une bonne expérience de coordination des travaux de recherches (nombre de travaux coordonnés) ;
- Connaitre les mécanismes d’intégration du genre dans le processus de recherches.
VII.Structure du rapport:
Le rapport final de l’étude comprendra les chapitres suivants :
-Le titre : Il devra faire ressortir clairement l’armoirie du gouvernement, le logo de l’UNFPA et du PBF.
–Résumé exécutif : un résumé de l’étude mettant l’accent sur les principaux résultats et priorités, les conclusions, les leçons apprises et les recommandations les plus importantes.
-Introduction : Présentation du contexte de l’étude, les objectifs, les principales questions et des résultats prévus, une présentation de l’équipe et du processus de l’étude.
-Méthodologie : une description de l’analyse méthodologique suivie par l’équipe, l’argumentation sur la méthode appliquée, les outils conçus pour la collecte d’information et les analyses menées.
–Résultats de l’étude : description des constats, des données et des observations significatives pour répondre aux questions spécifiques de l’étude, ainsi que d’autres aspects importants proposés par l’équipe.
-Leçons apprises : qui peuvent permettre des améliorations dans le futur.
-Conclusions et recommandations : elles doivent contenir des propositions pratiques et applicables qui permettront d’améliorer la prévention des VBG.
-Annexes : Il est indispensable d’inclure les TDRs, la proposition de travail (en incluant la description de la méthodologie d’étude, les outils utilisés, la listes des interviewé(es), les références, la bibliographie, les photos, etc.).
NB : Toutes propositions d’amélioration de la structure du rapport est la bienvenue.
VIII. Durée de l’étude
Elle se fera sur une période maximum de 5 mois englobant toutes les phases jusqu’à la remise du document finalisé et validé ainsi que les pièces justificatives.
IX.Lieux : Les 5 communes de Conakry et les 33 préfectures du pays.
X.Financement :
Cette étude sera financée par l’UNFPA sur les fonds de consolidation de la paix.
XI.Dossier de soumission :
Les cabinets devront soumettre une proposition technique et une offre financière.
- L’offre technique devra comprendre :
-La description de la compréhension de la mission (1 page) ;
-Le résumé des compétences du cabinet (1 page) ;
-La méthodologie à développer et les tâches envisagées pour atteindre les résultats attendus ;
-Un chronogramme de travail détaillé ;
-La liste des membres de l’équipe d’études et le rôle/la fonction de chacun dans le cadre de l’étude (1 page maximum).
-Les CV des membres de l’équipe.
- L’offre financière :
Elle devra être la plus détaillée et la plus expressive possible. Elle sera présentée idéalement sous forme de matricielle pour faciliter l’analyse avec des lignes organisées autour des rubriques. Les montants seront exprimés en francs guinéens. Les coûts /prix unitaires, quantités et montants (calculés ou forfaitaires) doivent être précisés. En cas d’erreur sur le montant indiqué pour une ligne, le coût unitaire sera considéré et la valeur globale de la proposition financière révisée sera considérée pour l’évaluation. Toutefois, le comité se réserve le droit de rejeter une offre financière qui contiendrait plusieurs erreurs sur les montants (plus de trois).
XII.Conditions de dépôt des propositions :
Les propositions devront être soumises à l’adresse indiquée ci-dessous au plus tard le 08 Juin 2015 à 16 heures précises.
La proposition devra comprendre une technique et une financière, chacune des deux placées séparément dans des plis scellés distincts portant respectivement les mentions « Offre technique », « Offre financière ». Les deux plis devront être renfermés (tous deux) dans une seule enveloppe qui sera également scellé et devant porter la mention « MASPFE/UNFPA- Proposition Etude sur les violences basées sur le genre ». Les dossiers seront déposés à l’adresse suivante :
Direction Nationale de la Promotion Féminine et du Genre sise au 1er Etage. Tél : 622 28 63 21 / 628 94 49 67 / 622 22 92 36 / 664 20 27 17.