Mandiana : Le bureau syndical des transporteurs, s’inquiète des risques imminents de la rupture totale du trafic routier

Camions renversés, voitures enfoncées dans des creux béants, marécageux et boueux, ponts effondrés ou engloutis par les eaux de pluie. Telles sont les périlleuses réalités auxquelles s’exposent les usagers du trafic routier dans la préfecture de Mandiana.

Entre Mandiana-centre et le village de Ködiaran ,soit une distance de 25 kilomètres, un véhicule doit passer des heures en attendant de se frayer un chemin devant de longues files de véhicules tous bloqués parla présence de deux points critiques séparés de deux kilomètres environ. Les chauffeurs coincés versent de modiques sommes d’argent à des groupes de jeunes volontaires qui leur prêtent main-forte, pour pouvoir remonter à la surface.

Ce petit tronçon entre Mandina-centre et le village de Ködiaran quasiment coupé au trafic ,est inclu dans la route nationale N7 Kankan-Mandiana,longue de 85 kilomètres, en chantier il y a maintenant 6 ans au lieu de 3 ans, délai initial d’exécution assigné à l’entreprise Guiter SA, en charge des travaux. Ici, les propos hostiles aux gouvernants en place et à la réélection du Président Alpha Condé fusent sur toutes les langues. Nombreux sont ceux qui estiment que ce chantier, figurant parmi les promesses électorales de l’actuel locataire du palais Sékhoutouréyah, ne devrait pas en souffrir pour autant.

Et comme si cela ne suffisait pas, entre la ville de Mandiana et certains villages de son ressort à l’image de Niantanina à 65 kilomètres ,de Kantoumanina à 25 km ou encore à Noumoundjila situé à la frontière avec la Côte-d’Ivoire, le calvaire des usagers semble avoir atteint son paroxysme comme l’explique Mamoudou Diakité alias ‘’Senghor’’ ,l’un des responsables du bureau syndical des transporteurs de Mandiana 

:« Aujourd’hui, la population de Mandiana souffre beaucoup à cause de la dégradation de nos routes. Certains ponts sont totalement pris par l’eau, d’autres se sont effondrés. Les véhicules font jusqu’à deux jours entre Mandiana-ville et Niantanina distant de 65 kilomètres seulement. Moi-même, j’en ai été victime à plusieurs reprises. Cette route n’a jamais été entretenue depuis le temps du colonisateur .C’est ici qu’ils écoulent tous leurs produits agricoles. D’ici à Kantoumanina à 25 kilomètres, il faut 7h de course et pour aller à Noumoundjila, certains transporteurs font trois jours pour arriver à destination. Pourtant, les habitants de ces villages sont nos frères. On ne peut pas les abandonner», a-t-il révélé.

Depuis la nuit des temps, la préfecture de Mandiana est perçue comme le grenier de la Haute-Guinée. Chaque année, l’on y récolte d’importantes quantités de maïs, de riz,de mil, d’orange,d’arachide,de mangue,de noix de cajou et divers produits maraîchers.

L’inaccessibilité de ses zones de production en cette saison des grades pluies a créé un déséquilibre sinon une flambée des prix sur la quasi-totalité des aliments de première nécessité. En témoigne le sac de 50 kg de riz récemment vendu à 300 mille francs guinéens ,se négocie désormais aux alentours de 340 mille francs.

Le bureau syndical des transporteurs de Mandiana, a profité de notre micro pour demander assistance auprès du gouvernement d’Ibrahima Kassory Fofana en vue du rétablissement rapide des infrastructures routières dans leur localité.

Mamadi CISSE, correspondant régional, Chef du bureau Haute-Guinée

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