L’Interview du Mois : Ibrahima Kourouma à bâtons rompus sur le système éducatif guinéen

 

Rendre encore plus performant le système éducatif guinéen, pour l’épanouissement des élèves, des enseignants et de tous les personnels encadreurs, tels sont les objectifs que vise Mr Ibrahima Kourouma, Ministre de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’alphabétisation !

CCG : Bonjour Monsieur Kourouma ; Deux mois après la rentrée scolaire 2016-2017, quelles sont les constats de votre département sur le bon déroulement des cours sur l’ensemble du territoire ?

Ibrahima Kourouma:  Je commencerai  par saluer affectueusement tout le personnel enseignant, engagé sans réserve aux côtés de nos jeunesses avides de formations sérieuses. Saluons également l’engagement des braves parents d’élèves, soucieux de l’avenir,  et de la réussite de leurs progénitures qui ont repris les cours depuis maintenant deux mois, après avoir passé trois mois de vacances.

Et justement, en début d’année, peu avant l’accueil des élèves, nous avions procédé à une prérentrée, qui consiste en une grande répétition générale des rôles sur tout l’ensemble du territoire, au cours duquel tout est vérifié :

– présence effective des enseignants, et de tous les personnels encadreurs, anciens ou nouvellement affectés,

– fournitures, locaux assainis et matériels, documents divers, etc.

Au cours de cette prérentrée, après consolidation de nos acquis, les nouveaux programmes sont  présentés, ainsi que les éventuelles orientations préconisées par le gouvernement. Nos inspecteurs seront à pied d’œuvre, pour assister les enseignants en situation de classe, ce qui leur ouvrira  l’important volet de leurs formations  continues, avec celles de toutes les catégories de personnels.

Voilà une partie du dispositif permettant de dérouler une année scolaire normale, au cours de laquelle un travail très sérieux sur le redéploiement du personnel enseignant est également en cours car, depuis plusieurs années maintenant, il était reproché à plusieurs niveaux l’absence d’enseignants sur de nombreux postes. Cette année donc, nous avons reçu les moyens de recruter 3500  nouveaux enseignants, sur concours et les résultats seront proclamés dans peu de temps.

CCG : L’enseignement à la portée de tous les enfants en âge d’aller à l’école, voilà l’un de vos objectifs. Comment comptez-vous procéder sur le plan infrastructurel notamment?

Ibrahima Kourouma:  Sur le plan des infrastructures, il n y a pas trop de problèmes, parce que depuis près de cinq ans, près de 5090 salles de cours ont été construites et nous comptons porter ce nombre bientôt à 6500. Lors de la rentrée récente, 365 salles furent mises à disposition dont 183 affectées à l’élémentaire et 192 au secondaire. L’objectif du ministère de l’enseignent pré-universitaire pour cette année scolaire en cours, était qu’il y ait 300 000 nouveaux  élèves inscrits en première année ; et je suis heureux de vous dire que dès la première semaine d’inscriptions, les 50% étaient déjà largement dépassés avec 199 222 enfants inscrits. La cellule de communication du ministère. Nous continuons ces investissements grâce aux partenaires techniques et financiers que je remercie au passage, ainsi que le résident, ainsi que le gouvernement qui recommande encore plus de constructions dans toutes les sous-préfectures. Voilà un peu comment nous fonctionnons.

CCG : Monsieur le Ministre, quelle politique envisagez-vous pour promouvoir la diversification des filières dans nos lycées ?

Ibrahima Kourouma: Vous savez, nous nous inspirons en ce moment de l’existant, dans la sous-région : Côte d’Ivoire, etc., pour la diversification des filières. Nous travaillons déjà sur deux aspects fondamentaux qui sont les profits d’une part, et d’autre part les programmes et le personnel enseignant susceptible d’enseigner ces filières que nous instituons. Nous travaillons avec différents ministères, notamment ceux de l’enseignement supérieur, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, qui recèlent des cadres recyclables dans des lycées d’enseignements techniques, qui constituent une priorité dans notre pays.  Nous travaillons pour rendre attrayant il les lycées techniques et les formations professionnelles.

CCG : Un an après l’annonce de l’introduction de l’enseignement de la langue anglaise dès le collège, quel bilan faites-vous ?

Ibrahima Kourouma: Le bilan est positif. De la 7ème à la 10ème , c’est-à-dire dans l’ensemble des collèges de la Républiques, et même au-delà jusque dans les classes des terminales des lycées, cet enseignement est largement dispensé ! Ce qui n’était plus le cas avant l’arrivée du Pr Alpha Condé à la tête du pays et nous rappelons  qu’auparavant, cet enseignement n’existait qu’à partir de la classe de 11ème .  Maintenant, les livres et les documents, ainsi que les matériels sont disponibles pour tous les niveaux, afin que la langue anglaise  soit correctement enseignée  dans tous le pays.

CCG : Le programme de formation et de qualification du personnel,  mis en place par votre département, va-t-il continuer  cette année ?

Ibrahima Kourouma: Ce programme se poursuit bien sûr. Avant même la rentrée scolaire, la formation avait commencé pour 5093 enseignants, catégorisés dans les groupes tiers moyens et tiers faibles. Certains enseignants recrutés en 2008, l’avaient été sans contrôle ni test. Nous avons décidé d’évacuer ce corps, et de réévaluer pour mieux organiser les formations de ceux qui ont été retenus, et ce sont ceux-là qui sont repris en mains. Déjà donc sur 5098 enseignants prévus, y a pour le moment 4900 qui ont bénéficié des formations ! Bref, les formations continues seront désormais régulières et pérennes, et pas seulement en anglais.

CCG: Comme vous le savez, notre capitale Conakry a été désignée Capitale Mondiale du Livre pour l’année 2017. Quel est l’apport de votre département à cet important événement?

Ibrahima Kourouma:   je dois dire que le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, est fortement impliquée dans l’organisation de cet événement international. Nous avons su travaillé avec le commissaire à plusieurs reprises, parrainé la signature entre les réseaux d’alphabétisation et la coordination. Nos rencontres et concertations se poursuivent et je reviendrai plus tard sur de nombreuses dispositions concourant à faire lire abondamment, et qualitativement à cette occasion culturelle grandiose.  Je vous remercie

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