Les révélations de Jean Marie Doré : ‘‘Cellou est venu avec Alsény Barry et Alpha Amadou, me voir’’

Dans un entretien qu’il a accordé à Guinee7, Jean Marier Doré, député, président de l’UPG a fait des révélations fracassantes sur le leader de l’UFDG et s’est prononcé sur l’attitude de Lansana Kouyaté qui selon lui a ‘’ abandonné son navire’’, et a parlé aussi des manifestations de rue qui secouent le pays.

Quelle lecture faites- vous des manifestations de la population qui réclame le courant électrique ?

Je regrette beaucoup qu’un Guinéen meurt. S’il en meurt plusieurs, c’est une douleur grande pour tout Guinéen qui a de la considération et de l’affection pour notre pays. Pourquoi on en est arrivé là ? Je crois que lorsqu’on est un homme d’Etat, il faut éviter de trembler devant des événements. Il faut avoir la tête froide quelles que soient les difficultés. Le premier remède pour peser sur les événements, c’est de garder la tête froide, avoir la perspective. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de courant électrique en Guinée. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Ça ne date ni de l’époque de Lansana Conté, ni de celle de Dadis, Konaté, Alpha Condé maintenant. Déjà, l’accroissement de la population avait fait perdre son importance le barrage des grandes chutes par rapport aux besoins de la population.

Vous ne pouvez pas promettre à la population que dans 5 jours, je vous donne le courant. Je regrette profondément que le Gouverneur Resco ait dit cela. Parce qu’il ne devait pas le dire. Même si on devait le chahuter, l’insulter, il devait éviter de faire des promesses, surtout à court terme. Tout le monde sait qu’il ne peut pas avec la meilleure volonté. Comme les passions étaient exacerbées, les gens ont pensé qu’il les a roulés. Et ce sentiment de frustration dû au manque d’éclairage et à la promesse non tenue a occasionné ces événements douloureux. Je pense que lorsqu’un homme d’Etat est pris par des événements, il est un homme d’Etat parce qu’il sait garder la tête froide pour calmer le jeu sans se compromettre. Ce qui n’est pas normal, c’est que les Guinéens n’aient pas le courant.

Le Gouverneur Resco a déclaré que tout manifestant, qui sortira dans la rue lors de la prochaine visite de Mohamed 6 va dire au revoir définitivement à ses parents. Qu’en dites-vous ?

Je regrette profondément. Si ce que vous dites est vrai. Il ne peut pas condamner à priori un Guinéen qui a le droit de dire qu’il est content de la visite du roi ou qu’il n’est pas content de cette visite du roi. Où est la liberté d’expression, si je n’ai pas le droit d’exprimer mon état d’âme ? Je pense qu’il faut regretter tous au nom de la collectivité nationale que des citoyens de chez nous aient pu tenir de tels propos. Je crois que ce n’est pas la meilleure manière.

M. Kouyaté, le leader du PEDN, ironise en disant qu’avec 2 députés, certains voulaient être président de l’Assemblée nationale. Quel commentaire faites-vous de ces propos ?

Lui, il voulait être Président de l’Assemblée nationale. Il n’a que deux députés. Il y a des déclarations auxquelles je n’accorde pas beaucoup d’importance. Parce que quand même, on a le droit de faire des boutades. Kouyaté est un ami, il a le droit de dire que M. Doré a une démarche bancale. Mais si vous me voyez marcher, vous aller corriger de vous-mêmes. Je souhaite que lui, même s’il n’avait pas de député qu’il devienne Président de l’Assemblée nationale. Ce que je regrette chez lui, c’est que c’est la première fois qu’il participe à une élection et c’est la première fois qu’il subit de plein fouet les effets de la fraude. Et il n’a pas la réaction d’un homme politique. Il quitte comme un enfant à qui on a refusé un bonbon et qui dit à sa mère : ‘’ je ne mangerai pas ce soir, ni demain’’. Ce n’est pas la mère qui va souffrir de faim. C’est lui. Et puis, il est parti et les gens quittent son parti. Je ne m’en réjouis pas. Parce qu’un général qui perd la guerre, quelle que soit la cause doit rester pour aider ses soldats à se relever, à remonter leur moral. Mais quand on les abandonne sur le champ de bataille pour aller se réfugier sur le confort des hôtels de luxe à Paris, je le regrette profondément. Mais, il n’en demeure pas moins qu’il soit un ami. C’est normal qu’il dise cela. Je ne veux pas entrer en polémique avec M. Kouyaté. Où est Mm Djalikatou, la Secrétaire Nationale ? Ou est son mari ? Ils ont quitté le PEDN. Beaucoup de cadres du PEDN sont venus me voir ici et je leur ai dit qu’on ne quitte pas le navire quand ça prend eau. On y reste pour sauver les passagers. Si vous partez, tout le temps que vous aviez fait avec Kouyaté sera du temps perdu.

A quand la paix des braves entre vous, Cellou et Gaoual ?

S’il vous plait, parlez de M. Cellou, ne me parlez pas de l’autre ! Cellou a fait un grand tort à l’opposition.

Comment ?

J’étais au Centre. Cellou est venu ici avec M. Alsény Barry, le commerçant, et Alpha Amadou. Il m’a dit qu’il fallait qu’on soit ensemble pour faire barrage à Waymark. Moi, j’étais au Centre. Les Kassory, Barry Boubacar ont quitté pour aller grossir les rangs du Collectif et de l’ADP. A l’époque j’avais dit que c’était une erreur et qu’il fallait rester là pour exprimer nos sentiments tels que nous les ressentons. Ils sont partis. Comme je n’étais pas là, tout le monde a plaqué les yeux de la rampe chez moi pour que je rejoigne le groupe. Je leur ai dit que je suis conservateur. J’ai des méthodes. Je peux aller à contre-courant de toutes opinions des partis politiques guinéens. Si je pense que je raisonne mieux, il faut venir. Le but du rassemblement, c’était de faire bloc contre Waymark. On a commencé cette lutte méthodiquement. Puis, dans la salle des actes, pendant qu’on discutait pour éliminer Waymark du circuit, Cellou a demandé la parole. Et a déclaré qu’il est pour le maintien de Waymark parce que M. Djinnit lui a promis que pour les élections de 2015, il y aura un opérateur technique. Mais, avant ça, le Président Alpha Condé était en Afrique du Sud. J’ai su qu’il allait venir pour donner son accord pour le vote des Guinéens de l’extérieur, mais à condition que Waymark ne quitte pas. Et c’était un piège grave contre les partis politiques. J’ai anticipé en faisant une déclaration. Cellou n’était pas là et je lui ai dit d’oublier les Guinéens de l’extérieur parce que toutes les voix des Guinéens de l’extérieur compte tenu du passé, ça ne peut même pas faire un député. Et je lui ai dit qu’il ne pourra jamais mobiliser les Guinéens de l’extérieur. Ils sont très nombreux et Cellou ne peut pas les mobiliser pour venir voter. Cellou a le plus gros morceau des électeurs guinéens de l’extérieur. Si tous votaient, ça pourrait lui faire 5 députés. Mais, si vous faites les statistiques des élections passées, tu ne peux pas faire un député. Je lui ai dit de les oublier pour que Waymark parte. Cellou m’a dit qu’on va voir. Et dans la salle, sans nous avertir, il a levé la main et a dit qu’il cède sur Waymark. Je devais quitter normalement ce regroupement informel et bancal, stérile, inerte dans la réflexion. Mais, on n’abandonne pas le navire comme ça. Je suis resté. Et on a continué les débats.

A la maison Commune aux Nations Unies, le gouvernement voulait que les élections aient lieu le 24 septembre. J’ai dit que non et qu’aucun des disfonctionnements que nous dénonçons n’a été levé. La Ceni a eu un long moment pour corriger, mais elle n’a rien fait. Donc, il fallait qu’absolument avant qu’on aille aux élections. Pour cela nous demandons 1 ou deux mois. Le débat était très dur, mais on est arrivé à un moment où notre menace de boycotter les élections allait avoir raison de la résistance de la Ceni. En ce moment-là, un des diplomates dont je vais taire le nom a demandé la suspension de la séance pour trente minutes. Alors, Cellou est parti chez lui. Je ne sais pas ce qui s’est passé et j’ai dit qu’il fallait que je voie Cellou. J’ai pris mon ami Talibé et nous sommes partis Chez Cellou. Il était dans sa case. Et je lui ai dit que nous sommes dans un moment où on peut emporter le débat contre la résistance de la Ceni. On ne peut pas céder sur l’obligation dont disposait encore d’un mois et puis de composer des commissions tripartites, alors que la Ceni peut aller voir qu’effectivement les disfonctionnements ont disparu sur le terrain…Il faut un minimum de trois semaines pour que l’on puisse aller aux élections et que si on n’a pas 3 semaines pour y aller, je n’irai pas aux élections. Je me suis trouvé ragaillardi parce qu’il est le maillon faible de la chaine que nous formons, parce qu’il n’a jamais fait de la politique. C’est un technicien et il ne sait pas qu’il y a des mots codés lorsque quelqu’un parle comme ça en face de vous. Je dépose Talibé chez lui et je retourne à la Maison Commune. La première personne que je vois descendre des escaliers, c’est M. Baadiko qui me demande ce qu’on a fait encore. ‘Vous avez cédé pour les 4 jours et c’est pas bien ça’. Je suis étonné et je lui ai demandé qui a cédé ? Il dit Cellou. Je lui dis non et j’ai demandé que s’il a un compte à régler avec Cellou d’aller chez lui et il va régler ça. Et je lui ai dit que je viens de quitter Cellou à l’instant et que nous nous sommes entendus sur trois semaines. Il m’a demandé cela fait combien de temps que j’ai quitté Cellou ?

En ce moment-là, j’ai pensé que Baadiko avait raison parce que quand nous quittions lui et moi la case de Cellou, on a vu rentrer M. Djinnit, M. Vandamme de l’union Européenne, les ambassadeurs de France et des Etats Unis. Je pose la question à Cellou qui me répond en ces termes : ‘‘Oui Macky Sall m’a dit…’’ J’ai coupé court en lui demandant si c’est Macky Sall qui commande la Guinée ?

Donc ce n’est pas la faute de Alpha Condé, si on a mis les genoux à terre, c’est la faiblesse extrême de M. Cellou Dalein…

In Guinee7

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