La France boycotte les obsèques d’Hamed Bakayoko : Voici les raisons de Macron

Emmanuel Macron, Président de la France n’a pas jugé utile de dépêcher en Côte d’Ivoire, son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en vue d’assister aux obsèques du Premier ministre Hamed Bakayoko.

Une inélégance diplomatique qu’il n’avait pas faite, lors des obsèques du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, en juillet 2020. Il y a plusieurs raisons à cette attitude incomprise par les proches du « Golden Boy ».

« Le Président de la République s’associe à l’immense tristesse du Président Alassane Ouattara et présente ses condoléances au peuple ivoirien et à la famille du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Il salue la mémoire et le dévouement d’un grand serviteur de la Côte d’Ivoire, artisan de son redressement économique et ami fidèle de la France. Dans ce moment de deuil, la France exprime sa solidarité indéfectible envers la Côte d’Ivoire et son peuple et continuera à s’engager, à ses côtés, sur la voie de la paix et de la réconciliation », avait écrit le Palais de l’Elysée, au lendemain de la mort du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Le 13 juillet 2020, en dépit de la fête de l’indépendance de la France, le lendemain, Jean-Yves Le Drian était à Abidjan, pour soutenir le Président Alassane Ouattara, au nom du Président Emmanuel Macron. Huit mois après, alors que le successeur d’Amadou Gon Coulibaly a succombé suite à un cancer, en Allemagne et qu’il sera porté en terre, ce vendredi 19 mars 2021, sur la terre de ses ancêtres, à Séguéla ; la France de Macron brille par son absence.

Qu’est-ce qui peut bien expliquer cette inélégance diplomatique qui ne respecte pas le parallélisme des formes ? Du côté de l’Elysée, c’est motus et bouche cousue. Au Quai d’Orsay, l’on déclare que le chef de la diplomatie ne fait qu’appliquer les instructions de l’Elysée. Comprendre par-là qu’aucune instruction d’Emmanuel Macron n’est arrivée, concernant une mission en Côte d’Ivoire, en vue de la participation aux obsèques d’Hamed Bakayoko.

Selon un expert des questions africaines, introduit à l’Elysée, cette attitude de Macron s’explique par plusieurs raisons. « En tout cas, ce n’est pas pour le fait qu’Hamed Bakayoko était le patron de la franc-maçonnerie en Côte d’Ivoire. Son ancien homme de mains, Alexandre Benalla, est membre de la loge des Chevaliers de l’Espérance à la Grande loge nationale française (GLNF). Son ancien conseiller politique Ismaël Emelien, a été formé à l’école maçonnique du Grand Orient. C’est donc une raison à exclure », explique notre source.

L’une des causes est l’enjeu. Notez que Le Drian s’était déplacé en août, à Abidjan, après le discours du Président Alassane Ouattara, le 6 août, annonçant sa candidature à un troisième mandat. Au-delà des obsèques, la France voulait apporter son soutien à cette initiative jugée controversée. Or, dans le contexte actuel, il n’y a aucun enjeu politique majeur. Et Le Drian qui avait fait des mains et des pieds (des choses se racontent sur certains intérêts personnels sur les bords de la lagune ébrié) pour apporter soutien au pouvoir d’Abidjan, n’a pas d’intérêt direct à être présent à Abidjan, en ce moment», détaille notre expert.

Selon lui, la dernière raison tient à la personnalité du Premier ministre défunt. « La France officielle était un peu réticente quant à son choix. Et elle le démontre par son absence à sa mort », conclue notre source. Si l’entourage présidentiel à Abidjan ne fait pas de cette absence française remarquée, un problème majeur (Ouattara et Macron se sont déjà entretenus autour du nom de la personnalité devant occuper la Primature), tel n’est pas le cas de celui du défunt. Il y a comme une sorte de frustration qui n’est cependant pas extériorisée.

Emmanuel Gautier pour Afriksoir.net

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