Kory Kondiano aux travailleurs de l’administration parlementaire « On faisait semblant de vous payer… »
Le Président de l’Assemblée Nationale, l’honorable Claude Kory Kondiano a conféré hier jeudi 19 mars avec les travailleurs de l’administration parlementaire dans la salle du 28 septembre du Palais du peuple à Conakry.
L’objectif de ce conclave initié par le Président de l’institution parlementaire visait notamment à échanger avec les siens autour des reformes engagées par cette législature pour qualifier l’administration et créer des conditions décentes en faveur des travailleurs.
D’entrée de jeu, il reviendra à M. Amadou Diakité de prendre la parole pour dit-il, rappeler les hauts faits d’arme de l’honorable Claude Kory Kondiano au bénéfice des cadres et agents de l’administration parlementaire.
Dans cette lancée, M. Diakité notera entre autres, la revalorisation de la prime journalière de session qui est passée de 15000 GNF à 50 000 GNF le jour et l’achat de deux bus pour le transport du personnel.
Au terme de cette intervention, l’honneur est revenu au porte-parole des travailleurs, M. Ibrahima Kalil Doumbouya, de poser quelques doléances au Président de l’Assemblée Nationale dans la trame de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Dans cette optique, M. Doumbouya sollicitera au nom des travailleurs l’examen diligent par le Président des sept (7) points de leur requête dont entre autres : l’application du statut particulier des travailleurs parlementaires, l’augmentation du salaire des travailleurs, la revalorisation des primes de session, le renouvellement du bureau de la section syndicale ou encore la mise en circulation des bus achetés par l’Assemblée Nationale pour le transport du personnel.
Après avoir écrit cette ardoise de doléances, le Secrétaire Général de l’Assemblée Nationale, Dr Mohamed Bérété a indiqué en substance, que la satisfaction de toutes ces doléances est subordonnée à l’application du statut particulier qui selon lui, n’est encore qu’en état de projet.
Dans le même ordre d’idée, l’honorable Amadou Damaro Camara, Président du Groupe parlementaire RPG-Arc-en-ciel qui a appartenu également au Conseil National de Transition (CNT), a soutenu que cette institution de transition a certes travaillé sur un projet de statut particulier, mais dira-t-il, ledit projet n’avait pas été transmis au pouvoir exécutif pour promulgation et d’ajouter : « Même si ce projet avait été transmis au gouvernement pour promulgation, il faut encore des textes d’application pour qu’il entre en vigueur ».
Dans la foulée, le Président de la Commission d’assainissement du fichier du personnel de l’administration parlementaire, l’honorable Louncény Fofana, deuxième Vice-président de l’institution, a de son côté, fait l’état des lieux des travaux en cours en vue d’extirper des fictifs et autres fardeaux inutiles à l’effet de mieux traiter le personnel ayant un véritable rendement.
Quant au quatrième Vice-président, El hadj Salim Bah, il a dans son intervention, témoigné de la solidarité du Bureau de l’Assemblée à la cause des travailleurs avant de les exhorter à la patience afin de permettre à la Commission d’assainissement du fichier de parachever son travail.
Il convient en effet, de signaler qu’au terme de ces différentes interventions, le timonier de l’institution parlementaire, l’honorable Claude Kory Kondiano prendra la parole pour remettre la pendule à l’heure.
Ainsi, en épluchant point par point les doléances des travailleurs, jouissant d’une somme inestimable d’expériences en gestion et management des ressources humaines, le Président Kondiano a de prime abord, signifié aux siens, qu’il s’est dès son élection, personnellement engagé à offrir des conditions décentes aux travailleurs.
Cependant, pour y arriver, a-t-il fait remarquer, il fallait tout d’abord entreprendre de vastes reformes, notamment l’audit du fichier du personnel. Un audit qui a été révélateur avec à la clé, l’identification de 618 travailleurs qui y emmargeaient et dont 139 ont été extirpés au terme de cette première phase d’assainissement.
En franc parler qui lui est naturel, il s’est adressé aux siens qui l’appelaient d’ailleurs « papa » en ces termes : « Aidez-moi à vous aider. On faisait semblant de vous payer depuis toujours et certains d’entre vous aussi faisaient semblant de travailler ».
Tout en réitérant son engagement dans une nouvelle dynamique en faveur des travailleurs, le Président Kondiano leur a fait savoir qu’il est sensible à leur cause et qu’il n’acceptera pas qu’ils continuent à être rémunérés comme ils l’ont été sous la première et la deuxième législature ou comme sous le CNDD et le Conseil National de Transition (CNT).
C’est pourquoi, a-t- il martelé, « je suis en train de faire un travail méthodique et cohérent qui permettra aux travailleurs d’avoir un plan de carrière et de vivre décemment ».
Evoquant les doléances posées par « ses filles et fils », il a renchéri en disant qu’il serait incohérent de tirer le sommet vers le bas en payant les cadres de la hiérarchie A et ceux de B et C au même montant, c’est-à-dire, 5 000 000 GNF pour le planton et idem pour l’Expert.
Il a toutefois admis que les travailleurs souffrent depuis des lustres et il s’est dit avoir compris leur message avant de les inviter à la patience.
Faut-il noter par ailleurs, que s’agissant du renouvellement du bureau de la Section syndicale de l’Assemblée Nationale, l’orateur a affirmé que sous les deux précédentes législatures et celui du CNT, il n’y avait pas de section syndicale.
Néanmoins, le Sorbonnard qui se dit avoir une expérience syndicale à l’issue de ses études en Sciences politiques, a souligné qu’il a adressé une correspondance à la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) notifiant que l’Assemblée Nationale est en pleine restructuration de son administration au terme de laquelle, elle pourrait s’affilier à cette dernière.
Le Président Kondiano a rassuré les uns et les autres, que chacun aura un plan de carrière, ajoutant que son engagement à leur payer un salaire digne de ce nom, sera respecté. Car selon lui, un homme qui ne respecte pas son engagement n’est pas digne d’être homme.
Il faut retenir que visiblement, cette rencontre a pris fin sur des notes de satisfaction.