http://Actuguinee.org / L’ancien opposant et geôlier du régime d’Alpha Condé réitère son soutien aux autorités de la transition. Kéamou BogolaHaba revient sur la genèse du Front National pour la Défense de la Transition. Un mouvement qu’il a créé après avoir démissionné de l’ANAD qui regroupe une frange importante de partis politiques, 58 au total, dont les rapports avec la junte militaire au pouvoir se sont fortement détériorés ces derniers temps:
« Nous n’avions pas besoin de convaincre le CNRD ni le peuple de Guinée. C’est une nécessité qui s’est imposée à nous », a-t-il lâché ce mardi, lors d’un entretien avec nos confrères de ‘’On Refait le Monde ».
« Nous avons lutté contre le troisième mandat. Nous avons demandé à ce que monsieur Alpha Condé quitte [au pouvoir]. Évidemment, il n’y avait plus d’autre choix : la rue n’avait pas porté, les urnes n’avaient pas porté. Nous avions demandé à ce que l’armée viennent au secours, parce que c’est le dernier recours dans la structure étatique.C’est pourquoi, je dis, nous avons tous demandé à ce que ces jeunes soldats viennent pour nettoyer la maison », a-t-il renchérit.
En parabole, cet ancien chargé de communication de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique(ANAD), estime que le scepticisme de certains leaders politiques, autrefois ennemis, s’explique par les ennuis judiciaires auxquels ils sont confrontés aujourd’hui :
« Dès qu’ils ont engagé la refondation et que ça touchait des intérêts de certains leaders, ils se sont coalisés. Donc moutons et chèvre, opposition et mouvance d’hier qui nous ont créé pas mal de choses, se sont mises ensemble contre les militaires. Évidemment, il y avait une nécessité absolue decréer ce front pour équilibrer le débat », a-t-il fustigé.
Kéamou Bogola Haba a en fin vanté le bilan à mi-parcours de la transition :
« les jeunes militaires, qui ont pris le pouvoir le 5 septembre 2021,sont en train de nous montrer qu’on peut évidemment compter sur nous, si nous luttons contre l’enrichissement illicite, si nous luttons contre les fléaux qui consistaient à prendre les biens de l’État et s’approprier en privé, si nous luttons contre la corruption. C’est ce que nous sommes en train de voir », a-t-il déclaré.
A rappeler que plusieurs opposants et hauts dignitaires du régime d’Alpha Condé sont soupçonnés de détournement de deniers publics, par la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF). Un nouvel appareil judiciaire mis en place au lendemain du coup d’État du 5 septembre 2021.