L’honorable Kalémodou Yansané, un des vice-présidents de l’union des
forces démocratiques de Guinée (UFDG) a lancé un défi à la commission
électorale nationale indépendante (CENI) sur l’organisation des élections
législatives en février prochain. Pour lui, “Il faut être fou pour imaginer
qu’on peut faire une élection en Guinée sans l’UFDG”.
“L’UFDG seule a 120 maires après tous les vols, l’UFDG seule a 2000 élus
de Guinée 2200 exactement, l’UFDG seule a près de 400 maires et maires adjoints
en Guinée ; l’UFDG seule contrôle 75 quartiers sur 128 à Conakry. L’UFDG et
l’UFR contrôlent 95% du suffrage de l’opposition guinéenne. On ne peut pas
imaginer qu’aujourd’hui de faire quelque chose en Guinée en oubliant l’UFDG et
l’UFR et leur allié”, a rappelé Kalémodou Yansané, tout en soutenant que l’UFDG
seule est capable de bloquer toutes lois organiques en Guinée car, “l’UFDG sur
le plan législatif est incontournable”.
Il poursuit en prévenant que, “les charlatans qui pensent qu’on peut
construire quelque chose de durable en Guinée sans l’UFDG n’aiment pas le
bonheur de la Guinée. Les jeunes que vous êtes, depuis plus de 10 ans, on lutte
; c’est grâce à cette lutte qu’on a pu assoir les députés, c’est grâce à cette
lutte qu’on a pu avoir 75 quartiers rien qu’à Conakry. Est-ce que nous allons
abandonner cette lutte-là ?”, a-t-il demandé aux militants, ce samedi 28
décembre.
Évoquant la dernière révision de la liste électorale, Kalémodou,
soutient qu’‘‘en 2015, en Haute Guinée le fichier était majoré au moins 40%, il
nous a volé, on a accepté. En 2019, ils veulent faire 100% RPG, ce n’est pas
possible. Qui peut dire que Siguiri est plus grand que Matoto et Ratoma réunis
? Il faut être fou. Est-ce qu’il y a une ville minière plus grande que Boké ?
Boké en 2015, comptait 212 000 électeurs, aujourd’hui Boké compte 210, avec 60
millions de tonnes de Bauxite qu’on extrait par an. Donc, Boké a régressé ?
Siguiri qui était à peine 250 000 est aujourd’hui à 490 000 électeurs. Est-ce
qu’on va accepter ? Kaloum qui est à côté, en 2015 avait une population
électorale de 60 000 personnes, cinq ans, Kaloum aujourd’hui est à 30 000. On
dirait que tout le monde est mort à Kaloum. Voilà ce qui se passe en Guinée”,
a-t-il révélé.
“Nous n’avons pas dit qu’on ne va pas aux élections, (…) on ne peut pas
avoir 400 élus, 2000 élus pour refuser les élections. Mais, nous ne pouvons pas
aller aux élections truquées, fondamentalement truquées mais personne n’ira aux
élections. En dehors de l’UFDG, si les élections ne sont pas bonnes nous allons
nous opposer catégoriquement. C’est pourquoi je dis aujourd’hui, le président
Cellou est notre Général, nous, nous sommes des lieutenants, vous les soldats
aguerris”, a-t-il précisé.
Avant de conclure : “Le seul mot d’ordre aujourd’hui, c’est la lutte ;
s’il faut, l’affrontement comme le président l’a demandé… à partir du 6
(janvier 2020, ndlr) le djihad va commencer. Il y a quatre petites conditions,
la plus simple à réaliser c’est installer les chefs de quartiers comme la cour
suprême l’a demandé ; la deuxième petite condition c’est recenser les citoyens
qui n’ont pas été recensés ; la troisième condition c’est le remplacement du
président de la CENI ; la quatrième condition qui est fondamentale (…), c’est
le troisième mandat. Donc, il régule ses quatre conditions demain matin nous
sommes prêts à déposer nos dossiers pour aller au vote. Si les conditions ne
sont pas régulées, ils n’ont qu’à déposer 10 mille tonnes de papiers là-bas, on
ne reculera pas.”
Pour rappel, un appel au djihad de Fodé Oussou Fofana, un des vice-présidents du parti avait fait un tollé, il y a quelques mois.