Jean-Marie Doré dégaine: «si je sors de mes gongs, Cellou va y laisser plus que des plumes»

 

Dans la matinée de du vendredi 31 janvier dernier, Jean-Marie Doré, président de l’UPG et député à l’Assemblée nationale a accordé un entretien exclusif à notre reporter, à son domicile sis à Donka. M. Doré a notamment souhaité réagir à une interview que nous a accordée le député UFDG Ousmane Gaoual Diallo. Et l’ancien Premier ministre n’y est pas allé du dos de la cuillère contre M. Gaoual et son leader Cellou Dalein Diallo. Lisez! 

Ces derniers jours, vous avez fréquemment pris à parti par certains de vos concitoyens. Comment expliquez-vous cet état de fait?

Jean-Marie Doré : Non ! Pas par beaucoup de concitoyens. Je ne suis pas d’accord. Il y a une sorte de lascars qui apparemment est né dans des conditions inférieures et qui est sorti de la fantaisie de vouloir être vu par tout le monde.

Il s’agit de qui?

Il s’agit d’un certain Gaoual qui est militant de Cellou. Je crois que M. Cellou serait mieux avisé s’il veut qu’on ait un débat, qu’il me le dise directement. Mais, je ne peux pas traiter avec des caniches. Un caniche est fait pour agrémenter un salon, mais je n’ai pas le droit de m’amuser à faire une polémique avec cet individu. Je veux profiter de ma réponse pour répondre à ses attaques tous azimuts. Je n’ai pas l’habitude de descendre dans le bas-fond. J’ai pris la parole à l’Assemblée nationale pour remettre le débat dans le sens du droit. Naturellement, il s’est rendu compte que ça ne l’arrangeait pas. Alors, il a essayé de jouer au bruit. 

Qu’est-ce qui s’est passé ce jour-là? Quelle est votre version des faits?

Il faut dire à cet individu qu’il n’est pas mon interlocuteur.

Il vous a traité de méprisable…

Oui, il peut employer d’autres épithètes. C’est son droit. Ça montre naturellement qu’il est né dans des conditions inférieures parce que je ne me suis pas adressé à lui à l’Assemblée Nationale. Je me suis adressé au président de l’Assemblée Nationale, comme tout député qui demande la parole pour préciser sa pensée. Il en a fait son affaire et s’est mis à hurler. Moi, je ne peux pas hurler. Ce sont des loups qui hurlent, des animaux qui hurlent, mais il n’est pas mon interlocuteur. Je lui laisse la responsabilité de ses propos. La seule appréciation que je fais de ces propos, c’est que de toute évidence, il est né dans des conditions bassement inférieures. Mais, je vais donner un avertissement au commanditaire de l’attitude de ce garçon. C’est-à-dire que M. Cellou Dalein Diallo, s’il veut un débat qu’il le dise, on le fera dans des conditions les plus claires. Mais il ne doit pas m’envoyer ses caniches.

Il y a eu beaucoup d’agitation lors de l’installation de l’Assemblée Nationale. Votre mécontentement ne serait-il pas dû au fait de n’avoir pu obtenir aucun poste de responsabilité tant au bureau qu’au niveau des commissions de l’Assemblée Nationale?

Mais non, vous n’êtes pas du tout dans le coup. Il ne s’agit pas d’occuper un poste ou de ne pas occuper un poste. J’étais candidat du Front Républicain pour le poste de président de l’Assemblée Nationale. Depuis deux mois, nous demandons à M. Cellou Dalein Diallo que nous nous asseyons pour décider de la façon dont nous allons poser notre candidature, au lieu d’attendre au dernier moment pour nous trouver dans une situation compliquée face à une mouvance présidentielle qui était hargneuse vis-à-vis de l’opposition. Dans ces conditions-là, il fallait que l’opposition soit bien préparée. Monsieur Cellou a toujours évité le débat. Il faut demander à Sidya. Il a évité le débat. Vous vous rappelez, la rentrée était prévue un lundi. C’est un vendredi que Sidya a convoqué la réunion à mon domicile pour que l’on puisse prendre une décision. Sidya a demandé qui veut être candidat. J’ai dit, moi. Puis Cellou a dit qu’il est candidat pour son parti. Tout le monde a dit que ce n’est pas le parti qui va accéder à la présidence, mais un individu qui sera candidat tout en évaluant ses compétences. A supposer que Kouyaté votait, plus Alpha Sila Bah, l’opposition devait avoir au total 53 député. Donc, on ne peut pas gagner. Il fallait un candidat qui puisse faire venir des voix de l’autre côté. Je pense que j’aurai pu remplir ces conditions. C’est en tenant compte de ma capacité d’ajouter aux députés de l’opposition pour que je sois au perchoir que j’ai décidé d’être candidat. Je n’ai pas été candidat en fonction du nombre de mes députés. Monsieur Cellou est leader du parti qui a eu le plus grand nombre de députés. Mais, ça s’arrêtait-là. Il ne peut pas devenir Président. Il ne peut pas attirer en dehors des 53 députés. Or, il fallait un candidat qui non seulement remplissait les conditions de formation et d’expérience, de niveau culturel et que ce candidat soit à même d’attirer sur son nom d’autres personnes que des députés de l’opposition. C’est ça l’argumentaire! Il dit non et demande le poste pour son parti. Sidya a dit non. J’ai dit non, Telliano a dit non, Alpha Sila Bah a dit non. Je vous cite le nom des personnes qui étaient présentes à la réunion. On a renvoyé la réunion à samedi. Samedi, Cellou est venu répéter la même chose. Donc, il y avait blocage. Je ne pouvais pas accepter que ce soit le parti. Parce que si c’est le parti, il va sortir quelqu’un que nous ne connaissons pas et qui ne répondait pas aux critères de choix de l’opposition. L’opposition dans sa structure doit prendre les meilleurs cadres. Mais si on prend un tocard ou bien parce qu’on a des rapports personnels avec la personne, ça ne peut pas aller. Ça allait dégrader l’opposition. Vous ne connaissez pas tout car les gens parlent en surface comme ça. C’est ça le fond du problème. Donc, Cellou a refusé. Dimanche, il va voir Sidya et lui dit ‘’Bon, moi-même je suis candidat maintenant’’. Je lui ai dit qu’est-ce que ce bordel-là? On a fait deux réunions et tu n’as pas dit ça, c’est maintenant que tu le dis. Et il répond ‘’Bon, dans ces conditions, je te propose comme candidat. Je lui ai dit que moi je ne me suis pas préparé à être président de l’Assemblée nationale, donc je n’ai pas fait la campagne. En partant du principe que tous les députés de l’opposition vont voter pour le candidat qui sera choisi par l’opposition, il faut faire campagne en dehors de l’opposition. Parce que la campagne ne concernait pas les députés de l’opposition. Les candidats des autres partis ne sont pas de l’opposition. Il y a une stratégie. M. Cellou n’a pas de stratégie. Ils font des meetings, mais ils n’ont pas de stratégie. Comment traverser la rivière si vous n’avez pas de bateau, si vous n’avez pas de plan? Il faut imaginer comment traverser la rivière? Il faut avoir une vision. Donc, Sidya a dit, non. Le soir, il vient proposer à Sidya qu’il cède la place à Baidy. Baidy dit à Cellou: ‘’Cellou, vous vous moquez de moi? Je ne peux pas accepter d’être candidat dans ces conditions’’. C’est quelques heures après qu’il vient avec la femme de son parti pour présenter cette dernière comme candidate. Moi, j’ai retiré ma candidature. Je n’avais plus besoin de dire à quelqu’un que je retire ma candidature. Je retire ma candidature parce que ma candidature ne pouvait être efficace, ne pouvait porter que dans la mesure où les députés de l’opposition sont groupés et que moi j’ajoute à ce paquet de voix d’autres députés qui ne sont pas forcément de l’opposition. Voilà le problème ! Cette présentation a invalidé Cellou. Le reste n’est pas important. Ce qui est important, c’est qu’à l’Assemblée Nationale, il fallait sortir de ce débat stérile. J’ai pris la parole pour demander au Président d’appliquer une disposition du règlement. Parce qu’il y a une disposition qui permet au Président de l’Assemblée Nationale de mettre fin à ces débats qui se prolongent. Et il se trouvait que personne ne savait comment recanaliser le débat. C’est dans ce contexte que ce margoulin s’est mis à vouloir se revaloriser devant Cellou, car tout ce qu’on disait n’arrangeait pas les affaires de Cellou. Je voudrais vous dire que j’ai horreur des gens médiocres. Et M Cellou ne fait rien pour devenir équitable. C’est pourquoi il a des problèmes dans son parti. Et s’il continue à se comporter comme ça, ces problèmes vont continuer toujours à s’aggraver et la Direction du parti va lui échapper. S’il a besoin de faire un débat inférieur, ce n’est pas avec moi, sinon, si je sors de mes gongs il va y laisser plus que des plumes.

Parlons maintenant du déroulement du vote pour l’élection du président de l’Assemblée nationale. Certaines personnes affirment que des voix ont été achetées. Qu’en dites-vous?

Ça, je ne sais pas. Nous avons deux députés.

Le président Koudiano a eu 64 voix, comment expliquez-vous ce score?

Je ne sais pas. Il faut demander aux députés. Je n’ai pas à vous expliquer comment j’ai voté. C’est un vote secret. Aucun député ne peut venir vous dire qu’il a voté pour M. Koundiano ou pour Madame Tofany. S’il vous dit ça, il ment! Parce qu’il va vous faire une affirmation que vous ne pouvez pas contrôler. Il faut noter qu’il y avait beaucoup de députés qui n’appartenaient ni à l’opposition de façon claire, ni à la mouvance de façon claire. Ces gens ont voté pour une raison et je n’ai pas le droit de les juger. Ce n’est pas une question fondamentale.

Le Président Alpha a annoncé la publication des audits les prochains jours. Quelle appréciation faites-vous de cette déclaration?

Oh! Vous donnez à ça tellement d’importance. Il y a au moins 20 journalistes qui m’ont posé la question. Ecoutez ! Je trouve normal que le Président de la République ordonne des audits parce que toute gestion peut être soumise à un audit. Mais en Guinée, on a fini par croire qu’auditer quelqu’un, c’est le croire déjà coupable. Mais non ! L’audit consiste à vérifier que la gestion s’est faite conformément aux mesures établies. C’est tout! Donc, si le Président veut auditer, on peut partir de la gestion de M Sidya, de celle de M. Lamine Sidimé, venir à celle de M. Cellou, celle de M. Kouyaté, à celle de mon ami Tidiane Souaré et à celle de Komara, à celle M. Jean-Marie Doré et à celle de M. Saïd Fofana. Sidya a gouverné pendant trois ans, Lamine Sidimé je crois aussi durant trois ans, Komara 9 mois ou 12 mois, je crois. En principe, en dehors de Sidya et de Lamine Sidimé, les autres ça n’a pas été très long. Je suis totalement d’accord d’être audité. Mais comme un audit en appelle un autre, on doit aussi auditer la gestion en cours puisqu’il y a trois ans que l’on gère. Je vous cite une phrase du Président de la République qui dit que lorsqu’il est venu aux affaires, il n’a rien trouvé dans la caisse. Je crois qu’il a dit un chiffre de 50 dollars. Il a dit qu’après notre départ des affaires qu’il ne restait dans la caisse que 50 dollars. Vous savez, les gens s’énervent ici pour rien. C’est banal ça! Comment il a payé les fonctionnaires et les dettes de l’Etat le 31 décembre 2010? Comment il a payé les fonctionnaires en janvier 2011? Les données font que je n’ai pas besoin de m’exprimer, c’est aussi simple que ça! Je crois que le fait qu’on audite M. Doré ne signifie pas que M. Doré est malhonnête. Le fait qu’on audite M. Komara, M. Louceny Fall, M. Sidya ne veut pas dire qu’ils sont malhonnêtes. Ça veut dire est-ce que par exemple les décaissements des fonds, a été fait conformément aux procédures? Est-ce que les décaissements de fonds ont été faits conformément aux procédures? Mais, il se peut qu’au cours de l’audit, on constate qu’il y a eu des irrégularités. Mais une irrégularité ne veut pas dire forcement une malhonnêteté. Vous pouvez faire une irrégularité parce que le collaborateur a confondu les textes. Maintenant, si on constate qu’il y a eu détournement de fonds, alors les mesures peuvent être prises. C’est tout à fait normal.

Nous allons vers les élections communales et communautaires. Comment l’UPG compte préparer ces joutes électorales?

Comme tous les partis. Nous avons une stratégie, une technique et nous allons préparer les élections correctement et nous sommes assurés s’il n’y a pas de manipulation comme on en a connu lors des élections législatives. L’UPG compte s’en sortir largement à son avantage là où elle est bien implantée.

Vous dites que vous est centriste. Donc, le divorce est consommé avec l’opposition républicaine?

Non! Il n’y a pas d’opposition. J’étais avec des gens qui a un moment donné pensaient qu’à un moment donné, il fallait aller dans un front plus large. Je cite Barry Boubacar, Alpha Sila Bah, Kouyaté, etc. Moi, je n’ai pas voulu partir. Mais un rassemblement comme ça est une solidarité. Vous ne pouvez pas dire systématiquement que les autres ont tort et que vous avez raison. Alors, on est allé là-bas et puis eux-mêmes, ils constatent que maintenant il n’y a pas de stratégie. On est-là, on parle de meeting et puis on fait une déclaration. Qu’est-ce qu’il y a derrière ça?

 

Mais à un moment donné vous étiez ensemble M. Doré…

Pour pouvoir juger ça, il fallait que je sois là-bas. Je vous le dis parce que j’ai constaté ça. Il n’y a pas de stratégie, pas de tactique. On veut aller à l’Assemblée Nationale pour élire un président. Chacun veut taper sa poitrine. On ne peut pas aller comme ça. On pouvait prendre le plus humble sur le plan financier, mais qui a plein de choses dans la tête et qui pouvait attirer des électeurs sur lui. Elire un président, ce n’est pas n’importe quoi. Il faut être conséquent avec soi-même.

C’est-à-dire ?

Nous avons récusé la gestion de Sékou Touré, de Lansana Conté, de Dadis. Mais, nous devons démontrer que nous sommes plus intelligents, plus efficients. Mais, si nous sommes inférieurs en méthode de travail, vous comprendrez que tout ça, c’est du cinéma.

Il se dit que les nouveaux députés réclament 25 millions par mois comme salaire. Qu’en dites- vous?

Hummm. Moi, je ne suis pas membre de la Commission des finances, je ne suis pas au courant. C’est vous qui m’apprenez ça. Si mes collègues décident que c’est ça, je serai solidaire de cette décision.

Il y a eu beaucoup d’événements douloureux en Guinée forestière. Quel est le message que vous lancez à vos compatriotes de la forêt en particulier et aux Guinéens en général?

Le message aux Guinéens, c’est que la richesse de la Guinée provient de chacune des régions, où chacun des peuples des quatre régions naturelles est porteur des valeurs essentielles pour la grandeur de la Guinée. Au lieu d’envier telle région qui réussit mieux dans telle situation ou dans telle activité, i faut faire de ces activités complémentaires pour que la Guinée joue son rôle de leader dans la sous-région. Il faut faire l’unité. L’unité, ce n’est pas que le forestier devienne Malinké et que le Malinké devienne Peulh et que le Peulh devienne Baga. L’unité, c’est d’être solidaire et de considérer que le bien du ressortissant de Siguiri rejaillit sur le bien de l’habitant de Timbi Touni. Et que la joie des gens de N’Zérékoré est partagée par ceux de Kindia, ceux de Boké, Labé, Kankan ou de Mandiana. L’unité en somme, c’est un peuple dans sa diversité. Si le peulh cesse d’être peulh, c’est une perte pour la Guinée, c’est le même cas pour le forestier ou le malinké et le soussou. La grandeur et la force de la Guinée résident dans l’effort acharné, continu, sans relâche que nous devons fournir pour minorer les clivages qui souvent sont artificiellement articulés pour des intérêts qui échappent à l’intelligence. Ce qui est important, c’est que vos qualités de peulh ou de malinké, mises ensemble vis-à-vis du Mali, du Nigéria, du Libéria, vous deveniez une force incontournable.

La forêt doit faire un effort double parce qu’elle doit triompher d’un clivage linguistique. Ce problème est résolu en Basse-Guinée où il y a plus d’ethnies qu’en forêt. En forêt, il y a 5 ethnies. Si on ajoute le Konianké, ça fait six. Il faut minorer ces clivages. Celui qui ne parle pas votre langue est automatiquement considéré comme un étranger. Mais aujourd’hui, on a d’autres moyens de contourner ces clivages. C’est que tout le monde parle Français. Je suis convaincu qu’à terme, lorsque tous les Guinéens apprendront à lire et à écrire en Français ou en Anglais, personne dans une assemblée ne prendra la parole dans sa langue. Ça n’arrive pas souvent. Sauf dans certains partis comme l’UFDG où on fait les meetings en Pulaar. Nous, nous nous interdisons ici de faire des meetings en mano, en guerzé, en toma ou en kissi. Parce que ce n’est pas normal. Dés qu’il y a deux Guinéens qui ne sont pas de même ethnie, il faut utiliser la langue officielle qui permet de donner les distinctions. Il faut que les forestiers réussissent par un effort puissant sur eux-mêmes, par une véritable volonté à triompher de cet écueil qui est appelé à disparaitre. Mais, il faut accélérer le temps qui nous sépare de sa disparition pour que certaines choses qui s’y passent et qui sont liées à ses clivages ne puissent plus prospérer. Et ça, les forestiers le savent. C’est notre combat de tout le temps. Mais, je tiens à préciser qu’on ne peut pas mener un combat isolé pour la forêt. Quand nous donnons des conseils de rassemblement des forestiers, ce conseil est valable aussi pour la Haute Guinée parce que la géographie nous lie. On a plus de 800 km de frontière terrestre commune. Il y a des mélanges des populations, inextricables. La forêt n’a pas de frontière commune avec le Foutah, mais la Basse-Guinée a une frontière commune avec le Foutah et partiellement avec la Haute Guinée. Le Foutah a une longue frontière avec la Haute Guinée. Ce sont des données de facilitation du règlement des problèmes. Aujourd’hui, quand on parle de déchirement du tissu social, ce n’est pas un conflit généralisé. C’est le problème de rejet réciproque entre Malinké et Peulh. Ce n’est pas une affaire de l’Imam de la mosquée de Fayçal, ni de l’archevêque de Conakry. C’est un travail de l’université, des journalistes, du gouvernement. Mais, quand on voit un journaliste qui parle toujours de sa région, en ce moment, ce journaliste ne sait pas comment jauger l’unité nationale. Il faut s’impliquer au jour le jour à rapprocher les gens, à éviter de privilégier une région par rapport à une autre. Ceux qui le font travaillent contre eux-mêmes. Parce qu’à finir, à trop parler de ce choix de mettre toujours l’intérêt de sa région, on finit par le mettre dans un ghetto. Or, le ghetto finit par étouffer un peuple intelligent, qui est travailleur. Parce qu’on parlera toujours avec le mépris des habitants du ghetto. Comme nous sommes obligés de vivre avec la personne sur le même bateau, c’est comme si vous voyagez dans un grand navire sur une longue distance. Vous n’aimez pas quelqu’un, mais la proximité vous oblige à le supporter. Donc, c’est d’être optimiste pour que vous puissiez faire le voyage sans être triste tout le temps parce que, vous n’avez pas le droit de le prendre et de le jeter à la mer. Personne n’a le droit de jeter un autre à la mer en Guinée. Tout le monde restera dans le bateau jusqu’à la fin des temps.

On peut s’attendre à votre candidature à la présidentielle de 2015?

Sourire ! Pourquoi vous anticipez comme ça? Ce n’est pas M. Doré qui décide d’être candidat. C’est mon parti qui estime qu’il a les moyens pour préparer et présenter un candidat. En ce moment-là, on réunit le bureau politique et ce bureau politique décide. Parce que notre parti est foncièrement démocratique. Quelque soit votre position dans le parti, il faut avoir un mandat pour être désigné par le bureau politique. Et on ne vous donne pas souvent le mandat parce que vous êtes plus efficient qu’un autre, mais parce que pour cette réunion beaucoup de données nous permettrons de revenir victorieux. Un parti doit être démocratique. Si nous voulons faire de la Guinée une république démocratique, c’est une longue lutte. Parce que je m’aperçois qu’en Guinée, il y a la phraséologie, puis il y a la pratique. Quand on parle de démocratie, il faut se méfier de ceux qui parlent tout le temps de démocratie, démocratie. On ne sait pas ce qu’ils en font quand ils ont une parcelle de pouvoir.

In La République

Laisser un commentaire

Démarrer le chat
Actuguinee.org
Avez - vous une information à partager?
Besoin d'un renseignement?
Contacter Actuguinee.org sur WhatsApp