« J’ai définitivement tourné la page guinéenne » (Sékouba Konaté)

 

 

 

INTERVIEW- Président de la transition guinéenne de 2009 à 2010, le général Sékouba Konaté, 49 ans, a forcé le respect des africains en organisant le retour pacifique à l’ordre constitutionnel dans son pays avec l’élection, en décembre 2010 d’Alpha Condé à la magistrature suprême. A Bruxelles pour ses consultations de haut niveau à l’union européenne et avec le ministre belge des affaires étrangères pour discuter de la force africaine en attente, il nous a fait l’honneur d’une visite au siège de Notre Afrik le 16 octobre dernier. Personnage discret, voire secret, ce parachutiste formé à l’académie royale militaire de Meknès au Maroc et à Pau en France, répond avec mesure à nos questions.

Notre Afrik : Où en est le projet de la force africaine en attente?
Sékouba Konaté :
J’ai reçu un mandat politique et diplomatique pour renforcer le plaidoyer visant la mobilisation des moyens matériels, logistiques et financiers. Je voudrais cependant vous rassurer, tous les chefs d’états du continent sont prêts à mettre la main à la pâte. Tous ont conscience que cette force doit se mettre en place dans les meilleurs délais.
À quelle échéance ?

Notre souhait est que la force soit opérationnelle d’ici 2015. J’en ai bon espoir, au regard des efforts inlassables déployés par la présidente de l’union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma
Comment sera -t-elle financée ?

Par les contributions des états africains et le soutien des partenaires occidentaux, notamment sur le plan de la formation et de la logistique. Cependant, il importe que l’Afrique fasse elle-même d’abord un gros effort pour que nous ne soyons pas obligés de pleurnicher en permanence devant nos partenaires extérieurs. Nous devons commencer par trouver des solutions sur le continent.
Qui va diriger cette force ?

C’est une question stratégique que vous me permettez de ne pas dévoiler pour l’instant
Combien d’hommes vont la composer ?

J’entends des chiffres lancés à la cantonade. Cinq mille hommes par ci, 20 000 hommes par là. .. Tout cela relève encore une fois de la stratégie. Ce qui est important dans un premier temps, c’est de travailler à l’organisation de la force.

Si cette forcé existait déjà, elle aurait par exemple pu intervenir au Mali ?

Je vous fait remarquer que le Tchad qui est un pays membre de l’union africaine a valablement représenté le continent pour défendre l’intégrité territoriale du Mali. Bien que n’étant pas membre de la cedeao, le président Tchadien Idriss Deby a déployé plus de deux mille soldats sur le front pour venir en aide au peuple malien. Cette démarche panafricaniste du numéro un Tchadien devrait être saluée à sa juste mesure et imitée par d’autres. C’est un acte de solidarité
Voilà bientôt trois ans que vous avez quitté le pouvoir en Guinée au terme de la transition. A quoi ressemble votre nouvelle vie d’ancien chef d’état ?

Une mission m’avait été confiée et j’ai dirigé la transition dans mon pays avec un grand esprit de patriotisme et de loyauté. J’ai contribué à créer un climat d’apaisement pour la tenue d’élections voulues par les guinéens. J’estime avoir réussi ma mission et suis passé à autre chose. Le pouvoir n’a rien changé à ma vie car j’ai toujours été un homme simple et peu attiré par le bling-bling.

Le tapis rouge et les lambris dorés doivent quand même manquer…

Détrompez-vous, le tapis rouge ne m’a jamais impressionné. Je suis issu d’une famille qui était à l’abri du besoin. Je sais ce que valent les honneurs liés à une telle charge : ils sont si éphémères. J’ai passé beaucoup de temps au front avec mes hommes et je suis toujours resté proche d’eux, même quand je dirigeais la transition. .. Aujourd’hui, je suis heureux de mener cette vie normale. Ceux qui me côtoient depuis des années vous diront que je suis resté égal à moi-même, c’est-à -dire simple.

Etes-vous toujours reçu aujourd’hui avec le même respect et les mêmes égards par vos anciens pairs ?

Je dois avouer que partout où je passe, je suis bien reçu par les chefs d’état du continent, qui ont fortement salué la manière dont j’ai organisé la transition et laissé le pouvoir aux civils. Le Président congolais Denis Sassou Nguesso, pour lequel j’ai la plus grande admiration, m’a fait l’honneur de me décorer devant les membres de son gouvernement. Le chef de l’état camerounais, Paul Biya, que je considère comme un sage du continent et qui est sélectif dans ses amitiés, m’a fait le privilège de me recevoir pendant plus d’une heure. Et quand je lui ai exposé le projet de la force en attente de l’union africaine, il a aussitôt offert que la capitale économique de son pays, Douala, puisse servir de base logistique. Je ne le remercierai jamais assez pour cette marque de panafricanisme.
De quoi vivez-vous aujourd’hui ?

De mes moyens personnels.
A combien s’élève votre pension d’ancien chef d’Etat ?

Je ne saurai vous répondre car je ne dispose d’aucune pension depuis que j’ai quitté le pouvoir.

Vous arrive-t- il de regretter d’avoir quitté le pouvoir ?

Je ne regrette rien. Si je voulais rester au pouvoir, je l’aurais conservé, mais je suis un homme de parole. Et d’ailleurs, sachez-le, si c’était à refaire, je ne le referais pas.
Malgré le sentiment de gâchis que dénoncent de nombreux guinéens ?

Les Guinéens ont voulu la démocratie, il leur appartient d’en faire l’apprentissage.
Et que répondez -vous à ceux qui vous accusent d’avoir favorisé l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir ?

Je ne comprends pas ceux qui lancent de telles accusations. Ce sont les guinéens eux -mêmes qui ont décidés qu’il fallait mettre fin à la transition militaire et organiser des élections avec une commission électorale indépendante. Je n’ai favorisé personne.
Quel bilan faites -vous des trois ans de votre successeur, Alpha Condé ?

J’estime avoir dirigé la transition avec le plus grand amour pour la Guinée. J’ai décidé de partir en toute élégance. Permettez que je ne juge pas le bilan de mon successeur.
Alpha Condé sollicite -t -il souvent vos conseils ?

Sans doute sommes-nous très occupés par nos charges. .. Je suis en tout cas très occupé par les responsabilités que m’ont confiées les chefs d’état de l’union africaine.
Quels sont vos rapports avec le capitaine Moussa Dadis Camara l’ancien chef de la junte ?

Je préfère ne pas répondre à cette question
Pourquoi ?
Dadis comprendra pourquoi
Que vous inspire le différend qui oppose le pouvoir et l’opposition au sujet des élections législatives ?
Je ne serai pas dans mon rôle en m’immisçant dans les questions politiques de la Guinée. J’estime que les acteurs politiques de ce pays doivent trouver une solution pour sortir de l’impasse.
Certains voient en vous un éventuel arbitre, voire un recours. ..
Ce rôle ne m’intéresse pas. J’ai définitivement tourné la page guinéenne. Je ne suis pas un homme politique .Je suis un général en charge de l’opérationnalisation de la force en attente de l’union africaine.
Notre Afrik

Tel : de www.actuconakry.net: +224 622 56 56 67

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