La candidate a choisi de faire profil bas. En route pour l’Iowa, Hillary Clinton s’est arrêtée pour déjeuner dans une chaine de restauration rapide à Maumee, dans l’Ohio. L’ancienne « First Lady », le visage en parti masqué par ses lunettes de soleil, a passé elle-même sa commande au comptoir. Et, sur le moment, personne n’a réagi. Le responsable du restaurant n’a reconnu sa célèbre cliente qu’en visionnant les images enregistrées par les caméras de surveillance. Il venait d’être contacté par une journaliste du New York Times.
Rien n’est laissé au hasard. Cette stratégie de campagne, illustrée par sa vidéo annonçant sa candidature, est claire: écouter, passer du temps sur auprès des « Américains ordinaires ». La candidate essaie par là même de se défaire d’une image qui lui colle à la peau: celle d’une personnalité très douée pour les joutes politiques de la capitale fédérale mais éloignée des réalités du pays. Ainsi, depuis qu’elle a officialisé sa candidature, tous les symboles ont été soigneusement choisis: la candidate a pris la route à bord d’un van avec une équipe resserrée plutôt qu’un avion privé. Et le secret qui entoure son itinéraire ajoute au récit.
État agricole d’à peine plus de trois millions d’habitants, l’Iowa occupe une place à part dans l’histoire politique américaine. C’est le lieu des premiers affrontements pour tout candidat à la Maison-Blanche. Depuis des décennies, il accueille les premières consultations d’électeurs pour la primaire des deux grands partis. Le résultat n’est pas décisif en termes arithmétiques, mais donne souvent le ton pour la suite. Hillary Clinton en sait quelque chose. Il y a sept ans, elle avait subi une défaite cinglante, il y a sept ans, face au jeune sénateur Barack Obama. (figaro.fr)
