Les associations de presse guinéennes ont accusé jeudi la junte au pouvoir de censure, devant la restriction ou le blocage de l’accès à des sites d’information et des réseaux sociaux pop…
Les associations de presse guinéennes ont accusé jeudi la junte au pouvoir de censure, devant la restriction ou le blocage de l’accès à des sites d’information et des réseaux sociaux populaires, dans un contexte tendu de contestation politique.
Elles ont aussi dénoncé une descente effectuée mercredi par des gendarmes chez Afric Vision à Conakry et la saisie des émetteurs de deux radios du groupe de presse.
Ces agissements coïncident avec un appel à manifester lancé par l’opposition. La junte a réquisitionné l’armée déployée dans la capitale mercredi.
Les internautes guinéens se plaignent depuis mercredi de la difficulté ou de l’impossibilité d’accès sans VPN à des sites d’information ou à des réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp, Instagram ou TikTok. Les restrictions ont été confirmées par le service de surveillance d’internet NetBlocks.
Les principales organisations de presse, représentant télévisions, radios, journaux et sites d’information privés, ont fustigé dans un communiqué « des actions liberticides engagées par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications contre les médias guinéens ».
Elles « condamnent cette censure, qui est un recul de la démocratie ». Elles annoncent leur décision de ne plus participer à la semaine, en cours, des métiers de l’information et de la communication organisée par le gouvernement.
L’influente Association des blogueurs de Guinée Ablogui a parlé dans un communiqué distinct de « méthodes rétrogrades qui déshonorent la Guinée ».
L’opposition avait appelé à manifester mercredi et jeudi. Elle a finalement annulé la manifestation de jeudi. L’appel de mercredi a été peu suivi d’effet dans les rues de Conakry, placées sous contrôle étroit de l’armée et des forces de sécurité.
Les Forces vives, collectif de partis et organisations, ont cependant revendiqué d’avoir paralysé l’activité dans différents secteurs de la capitale. Elles ont taxé le colonel Mamady Doumbouya et un certain nombre d’officiels de « folie meurtrière » et de projet de confiscation du pouvoir.
La Guinée est dirigée depuis 2021 par une junte sous la conduite du colonel Doumbouya.
Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
La junte a fait arrêter un certain nombre de dirigeants de l’opposition et lancé des poursuites judiciaires contre d’autres. Elle interdit toute manifestation depuis 2022.
L’opposition dénonce la conduite autoritaire et exclusive du pays par la junte et réclame un retour rapide des civils.
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