Guinée : Le vent qui n’a pas épargné le mortier, épargnera-t-il le pilon ? (Editorial)

La problématique de l’insécurité est devenue une équation à multiples inconnues dans le pays. C’est angoissant de voir une autorité, la première d’une préfecture être victime d’une telle agression de la part des malfrats dit-on. Ce qui relance aujourd’hui le problème de l’insécurité auquel on est confronté quotidiennement. La récurrence de ces actes criminels témoigne de la porosité de nos établissements pénitencier, du laxisme de l’appareil judiciaire et de l’impunité avérée. Il y a eu des crimes, des assassinats ciblés pour lesquels des enquêtes ont été ouvertes mais au finish rien du tout. Avant on pensait que c’était seulement des gens du peuple qui étaient dans le viseur de cette catégorie sociale, maintenant on se rend compte que le phénomène s’élargit à toutes les couches.

Serait-on en face de l’impuissance de nos forces de sécurité ou de l’effet boomerang de la trop grande impunité qui caractérise le pays ?

A ce rythme personne n’est désormais en sécurité. Il faut avoir peur de voyager, avoir peur de bien faire son travail, avoir peur même de dormir profondément. Si ce ne sont pas des coupeurs de route qui menacent, ce sont des assassinats ciblés et, cela sur toute l’étendue du territoire national. C’est ce qui pousse les populations à se rendre souvent justice car, elles savent que ces bandits ont des complices et ils ne seront jamais inquiétés.

Le cas du préfet de Coyah met en exergue la fragilité de la sécurité de ces commis de l’Etat car, ils ne bénéficient d’aucune protection à part un garde de corps qui n’est là que pour un temps bien précis. Comment alors un seul individu peut se mettre devant une cohorte de malfaiteurs décidés surtout qui disent être en mission. Est-ce un règlement de compte pour une affaire mal solutionnée ou, un vol simplement crapuleux. Mais à ce niveau il est établi que les voleurs opèrent souvent en groupe de cinq au maximum or dans ce cas précis, on parle d’une vingtaine. Ce qui donne la certitude que c’est une opération qui n’est pas improvisée mais, minutieusement préparée donc, des professionnels.

Les préfets sont les représentants du chef de l’Etat dans les préfectures en tant que tels, ils doivent jouir de leur autorité pas en s’érigeant en despote comme nombreux parmi eux savent le faire mais, agir dans le sens du renforcement de l’autorité de l’Etat.

Avoir une forte personnalité, un feeling  permettant de mobiliser autour de soi les hommes et les moyens indispensables à  son autorité et à sa sécurité. Pourtant dans toutes nos préfectures ces moyens coercitifs  existent mais, faut-il que le premier chef soit inspiré pour ériger tout un système capable de mettre en branle leur synergie d’actions. Comme on le dit souvent, commander est un art, il faut l’apprendre.

Au vu des comportements decertains  administrateurs territoriaux, on se demande sur quels critères se base-t-on pour les choisir. Un chef doit être réellement chef.

Il ne doit souffrir d’aucune insuffisance pouvant impacter sur son autorité. Chaque homme a ses faiblesses mais, à partir du moment où l’on incarne une autorité, ce n’est plus la personne physique qu’il faut privilégier mais, plutôt cette autorité qui est en vous. On ne vous dira jamais monsieur l’individu, mais monsieur le préfet, monsieur le directeur etc.

Ce n’est pas joli de voir ou même d’entendre qu’un tel acte s’est produit dans le pays car, il n’honore pas l’Etat, il décrédibilise le système et met le doute dans la tête de la population. Il faut que les moyens sécuritaires soient mis à la disposition des autorités de ce pays, au moins cinq à dix agents pour assurer leur protection de jour comme de nuit. Un bon chef peut aussi prendre à titre personnel des mesures nécessaires pour sa propre sécurité, il suffit simplement d’être inspiré. Mais celui qui mange le beurre et le prix du beurre ne pourra jamais penser dans ce sens. Quand on ne pensequ’à soi-même il devient difficile de penser aux autres. Or, c’est le partage qui crée l’harmonie. L’altruisme peut toujours mettre à l’abri de certains dangers mêmes imminents mais, l’égocentrisme jamais !

Une fois encore il revient aux forces de sécurité de faire la lumière sur ce malheureux incident qui donne aujourd’hui la sueur froide dans le dos des autres administrateurs territoriaux. Il faut que les coupables soient arrêtés et traduits en justice comme on le dit. Mais tant que les malfrats ne seront pas condamnés à la hauteur de leur forfaiture, tant qu’ils continueront à jouir de l’impunité, ils demeureront toujours. L’Etat doit mettre sa puissance coercitive en branle pour traquer et frapper ces hors la loi sociaux. Suivre l’application des arrêts de justice afin de dissiper ce doute qui pèse sur l’appareil judiciaire.

On souhaite prompt rétablissement à la victime et, nous nourrissons l’espoir que très bientôt cette bande de malfrats sera mise hors d’état de nuire

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