GUINEE : LE RESEAU ROUTIER GUINEEN, ON EN PARLE TOUJOURS !(
Quand on parle de la vétusté de nos axes routiers, pour s’en convaincre il faut vivre la réalité. Le trafic sur la nationale No 1 est extrêmement dense. Pour rejoindre l’arrière-pays, il faut emprunter cette route serpentée et accidentée jusqu’à Mamou. Ce sont des centaines de véhicules de tous genres et de tous âges qui y circulent par jour. La défectuosité de nos routes est générale mais celle de Conakry à Kindia est particulière. Ce sont des cratères béants qui sont parsemés sur ce tronçon, ce qui fait que tout au long du parcours on rencontre çà et là des épaves de voitures, minibus et de camions qui ont surtout endeuillé des familles.
Ce tracé d’un autre âge ne répond plus aux normes métriques requises, ni au flux d’un trafic aussi dense. On se demande s’il y a dans ce pays un Ministère des travaux publics, s’il existe que fait-il réellement ? Cependant, cette dégradation des routes est connue de toutes les autorités gouvernementales, de toutes les institutions de ce pays. Jamais on n’en fait cas dans les conseils de ministres ou le conseil interministériel encore moins dans les interminables dialogues réclamés à cor et à cri. On a l’impression que la souffrance du peuple ne constitue guère la préoccupation de nos dirigeants, chacun cherche à améliorer son quotidien et son image de marque. Le Pr. Alpha CONDE à qui on impute cette situation a cessé de pratiquer ces routes depuis 2010, il se déplace désormais par hélicoptère donc il ignore réellement ce qu’il y a sur ces routes.
Dans la journée du mercredi 3 novembre 2016, un camion remorque chargé en partance pour le pays profond, a fait recul dans la montagne de Labota et s’arrêté obliquement au travers de cette route bordée de ravins des deux côtés. Durant toute la journée et toute la nuit jusqu’au lendemain vendredi 4 novembre 2016, aucun des centaines de véhicules au départ de Conakry n’a pu franchir cet obstacle, et de l’autre côté également aucun véhicule n’est rentré dans la capitale en provenance des trois autres régions naturelles du pays. Comprenez donc le calvaire de ces centaines de voyageurs et transporteurs qui ont durant deux jours et deux nuits dormi à la belle étoile dans des conditions extrêmement inhumaines.
Les denrées périssables que les braves femmes envoient pour les populations de la capitale, des milliers de poussins importés par les aviculteurs de l’arrière-pays étaient en souffrance sur les lieux. Imaginez alors les dégâts que vont subir ces agents économiques par la faute de ceux chargés de ce secteur : le ministère des travaux publics. Ce spectacle prouve à suffisance que le pays est enclavé parce qu’il n’a pas de routes à sincèrement parler. La police routière et la gendarmerie ne disposent d‘aucun moyen pour secourir les usagers en pareilles circonstances. Pas de camion-grue, aucune forme d’assistance tant alimentaire que sanitaire pour les passagers en souffrance, abandonnés à eux-mêmes à leurs risques et périls.
Que fait l’Etat, quel rôle joue le gouvernement, à quoi servent nos députés qui sont censés défendre les intérêts des populations ? Il y a réellement péril dans le civisme dans ce pays car, les institutions et les hommes ignorent superbement leurs devoirs et leurs droits. On a le sentiment aujourd’hui que le pouvoir et ces hommes qui s’agitent pour le pouvoir n’ont aucun souci des conditions de vie du peuple. On dit se battre pour le peuple mais en réalité c’est un mirage qu’on lui présente, un miroitement rien d’autre.
Il faut que les autorités de ce pays prennent en compte les souffrances des populations, elles méritent mieux que ce qu’on les propose aujourd’hui. Les infrastructures routières constituent la priorité majeure pour le pays, elles sont fondamentales pour l’atteinte de pays émergent que nous ambitionnons.
Vue de l’embouteillage
Sur près de 25kms il y’avait un embouteillage monstre on peut même dire un enchevêtrement sauvage de véhicules (voitures, minibus, gros porteurs, remorques et semi-remorques). De Mambia jusqu’à Tabili pour ceux qui connaissent le tronçon ils étaient dans tous les sens exposés au soleil, à la fraicheur de la nuit et à la faim. L’Etat doit absolument faire de la problématique du réseau routier la priorité de ses priorités.
Alpha S.pour Actuconakry.com