http://Actuguinee.org / La Tabaski a été pour beaucoup d’entre nous l’occasion de célébrer la fête du mouton. Comme d’habitude, nombreux étaient ceux et celles qui sont retournés dans leur région natale pour célébrer en famille.
C’est ainsi que le président de la transition, Mamadi Doumbouya, « le seul maître à bord après Dieu », s’est rendu à Kankan, la ville où il est né. Ce voyage intervient près de deux ans après le coup d’éclat qui l’a propulsé au sommet du pays.
Bien que l’utilisation de la formule célèbre « le retour de l’enfant prodige » puisse sembler quelque peu exagérée, il est indéniable que ce retour au bercail était très attendu, pour diverses raisons.
En tout cas, le colonel est revenu, a vu et a convaincu plus d’un. Pas suffisamment de personnes selon certains, sans qu’il ne soit possible de connaître en la matière quelle est la bonne statistique ou le bon nombre, et surtout quel est le point de référence pour les détracteurs.
Une chose est sûre : les citoyens qui formaient la haie d’honneur ne sont pas forcément ses partisans, tout comme ceux qui sont restés à la maison ne sont pas nécessairement mécontents de lui.
Cependant, avec tous les cancans entourant cette visite à Kankan, on ne peut s’empêcher de penser à l’adage selon lequel « nul n’est prophète en son pays ».
Cette expression signifie que les personnes ont souvent du mal à être reconnues ou appréciées dans leur propre pays ou par leur propre communauté. Cela suggère que les individus peuvent être sous-estimés ou ignorés dans leur propre environnement, tandis qu’ils peuvent être reconnus et valorisés ailleurs.
L’origine de cette expression remonte à la Bible, dans l’Évangile selon Marc (chapitre 6, verset 4) : « Jésus leur dit : Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison. » Cette phrase fait référence au manque de reconnaissance et d’acceptation de Jésus en tant que prophète dans sa propre ville natale de Nazareth.
Quelques exemples célèbres illustrant cette expression à travers l’histoire incluent :
- Vincent van Gogh : Le célèbre peintre hollandais a connu peu de succès et de reconnaissance de son vivant. Ses œuvres ont été largement ignorées aux Pays-Bas, mais après sa mort, il est devenu l’un des artistes les plus influents et appréciés au monde
- Nikola Tesla : L’inventeur et ingénieur serbo-américain a rencontré des difficultés pour obtenir un soutien financier et une reconnaissance en Amérique pour ses inventions révolutionnaires, telles que l’électricité à courant alternatif. Il a finalement été davantage reconnu en dehors de son pays d’origine.
- Jorge Luis Borges : Le célèbre écrivain argentin a été relégué à l’obscurité pendant une grande partie de sa vie en Argentine. Ce n’est que plus tard dans sa carrière qu’il a acquis une renommée internationale et a été largement salué pour son génie littéraire.
Ces exemples illustrent comment des individus exceptionnels peuvent être sous-estimés ou ignorés dans leur propre pays, mais finissent par être reconnus et appréciés à l’échelle internationale.
En revenant à nos moutons (de Tabaski et de Panurge), pourra-t-on un jour en dire autant de notre cher colonel ?
Pas besoin d’avoir la sagesse d’un prophète pour se dire qu’il serait mieux de donner sa langue au chat.
Topsy