Enseignement Pré-Universitaire et Alphabétisation Les premiers résultats du redéploiement tombent !
Au ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire on ne semble point connaître de répit. A la faveur de l’ouverture des classes, les autorités scolaires au plus haut niveau ont initié et mis en route immédiatement le redéploiement des enseignants. Des missions ont été dépêchées dans l’ensemble des 33 préfectures de l’intérieur du pays et la dernière phase de cette opération est en voie d’achèvement à Conakry. L’objectif est de faire un état des lieux du personnel enseignant, afin de savoir qui est en situation de classe, qui ne l’est pas et pour quelle raison. Grâce à cela, le déficit d’enseignants dans les salles de classes assez décrié sera fortement réduit à défaut d’être éradiqué définitivement.
Et à date, les premiers résultats qui tombent sont encourageants, du moins à en croire les voix autorisées du Département de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation.
En attendant de disposer du rapport définitif de ce travail de fourmi réalisé sur le terrain, le premier constat est qu’effectivement beaucoup d’enseignants censés être en classe en cette période de cours sont aux abonnés absents. Et pour cause. Soit ils ont fait le pont avec d’autres ministères, soit ils se sont reconvertis en bureaucrates sous prétexte qu’ils sont malades, ou encore ils se sont tout simplement trouvé des suppléants, le temps d’aller chercher des primes dans des écoles privées.
Par exemple, les missionnaires ont constaté dans quasiment toutes les directions communales et directions préfectorales de l’éducation un personnel pléthorique, notamment dans les sections pédagogiques de ces services. Là où l’on n’a pas besoin de plus de vingt agents par section, on peut parfois en dénombrer jusqu’à soixante voire plus. Figurez-vous qu’une DPE comme Kindia dégage plus de 800 enseignants excédentaires, et qu’à Conakry on en découvre autant sinon plus dans certaines DCE.
Cela constitue plutôt une bonne nouvelle pour le secteur éducatif en ces temps de déficit pour certaines écoles, eu égard au fait que 3 500 enseignants communautaires étaient à la charge de nos populations, faute d’enseignants publics ou contractuels. Mais le redéploiement lancé par le ministère a drastiquement fait baisser ce chiffre qui est passé à 1 500, en attendant la fin de l’opération.
Tout compte fait, on voit clairement que le ministre Dr Ibrahima Kourouma et son cabinet sifflent la fin de la récréation et jurent qu’ils ne baisseront pas la garde. A les en croire, « les bureaux seront décongestionnés pour que ceux qui doivent aller enseigner aillent dans les classes. Ceux qui s’y opposeront en assumerons toutes les conséquences. Les enseignants qui useront des subterfuges pour évoquer des maladies invalidantes seront tout simplement remis à la disposition du ministère de la Fonction publique. Sans compter que dorénavant, plus personne ne se servira de l’Enseignement comme porte d’entrer à la Fonction publique pour aller ailleurs. Des dispositions particulières seraient prises dans ce sens afin de mettre les garde-fous nécessaires ».
Dossier à suivre.
Elhadj Koutoubou