De lourdes peines pèsent sur un ancien haut responsable de la guinée aux USA
L’ex-ministre guinéen des mines Mahmoud Thiam a été reconnu coupable par la justice américaine d’avoir blanchi 8,5 millions de dollars de pots-de-vin qu’il avait perçus lors de son passage au gouvernement entre 2009 et 2010.
Après un procès de 6 jours, suivi de 6 heures de délibération, les jurés de la Cour fédérale de Manhattan ont rendu, mercredi, leur verdict. Mahmoud Thiam a été reconnu coupable de corruption. Il encourt une peine de 10 ans de prison.
Il était accusé d’avoir accepté des paiements illicites pour aider le groupe China International Fund Ltd à obtenir des droits d’exploitation exclusifs sur des gisements de fer, d’or, de diamants et de bauxite, puis d’avoir blanchi l’argent reçu aux États-Unis. Il avait été arrêté mardi 13 décembre aux États-Unis.
Cours de ski et propriété luxueuse
Selon les procureurs, Thiam a utilisé ces pots-de-vin pour payer des cours particuliers de ski, les écoles privées de ses enfants, un grand piano Steinway, ou encore des rénovations dans sa propriété de 30 ha située dans le comté de Dutchess, à New York. L’intéressé s’est défendu en expliquant que l’argent venait d’un prêt que lui avait octroyé la China International Fund Ltd.
Ancien banquier d’affaire à Wall Street, passé par Merril Lynch & Co et UBS, Mahmoud Thiam avait dirigé le ministère des mines de 2009 à 2010 sous les régimes successifs de Dadis Camara et de Sékouba Konaté.
Multiples affaires de corruption
Depuis des années, un parfum de corruption flotte au dessus du développement minier guinéen, à mesure que les affaires se succèdent. En 2015, le groupe Rio Tinto avait accusé BSG Resources Ltd, le groupe du milliardaire Beny Steinmetz, d’avoir conspiré avec Vale SA pour lui voler ses droits d’exploitation sur un gisement de minerais de fer. Une plainte rejetée en novembre 2015 par la justice américaine.
Steinmetz avait, lui, intenté un procès au milliardaire George Soros, accusé d’avoir mené une campagne de diffamation contre BSG ayant menant à son éviction de Guinée.
Avec Jeune Afrique