Coyah : Alpha Condé veut récupérer les domaines de l’Etat mais se heurte au refus des responsables!
Alors qu’il apporte son soutien au Président, le préfet de Coyah refuse d’exécuter une volonté d’Alpha Condé de récupérer les domaines de l’Etat détournés dans sa préfecture.
La semaine passée, le préfet de Coyah, commandant Abdrahamane Keita, était l’hôte des responsables de la sous-préfecture et de la commune rurale de Manéah notamment Abou Zator Camara. Abdrahamane Keita, y était pour assister à un mouvement de soutien au chef de l’Etat.
A l’approche de la présidentielle de 2015, cela ne surprend guère. La surprise, c’est qu’il y a un peu plus d’un an, le préfet refuse d’organiser un audit que lui avait demandé le président Alpha Condé, qu’il prétend soutenir la réélection. Comme lui, beaucoup de président de CRD aussi, qui continue à brader les domaines de l’Etat ou les redistribuer aux amis et proches, espèrent, après la réélection de Président Condé, garder leurs places et ainsi continuer à détruire la vie des milliers de populations à l’intérieur du pays.
A chaque fois que l’occasion lui est donné de s’exprimer en Basse côte, notamment dans les préfectures de Coyah et Dubreka, Alpha Condé ne manque pas d’évoquer la question des domaines de l’Etat, qui continuent à être spoliés par des responsables des préfectures et des CRD. Cette récurrente volonté du Président à récupérer ces domaines se heurte toujours au refus de ces responsables.
Pourtant que ce soit à Dubréka ou à Coyah, il a toujours demandé aux responsables des deux préfectures d’engager des audits mais en vain.
Aucun des deux préfets n’a jusqu’ici donné suite à ces demandes répétés du président ni même le ministre en charge de l’Habitat. Or, ces deux préfectures battent le record de détournement de domaines de l’Etat et se trouvent en bonne place dans nos juridictions concernant les dossiers de conflits domaniaux.
Le refus de l’exécution de cette volonté présidentielle réside dans la mauvaise gestion des domaines de l’État. A part les domaines réservés industriels, il y aussi que de nombreux lotissements dans les préfectures, y compris les collectivités locales, procurent à l’État d’importants terrains, que les spécialistes du ministère de l’Habitat appellent ‘’Équipements’’.
Comment ces parcelles ou équipements sont obtenus ?
En effet, selon les services compétents du ministère en charge de l’Habitat, sur chaque dix parcelle des coutumiers, lors des lotissements, trois sont rétrocédées à l’Etat à travers la CRD et la préfecture. Ces parcelles, selon les spécialistes du ministère de l’Habitat, doivent servir à la construction des infrastructures sociales (écoles, stades, centre ou poste de santé, marché, églises, mosquées, latrines publiques, bibliothèques etc.) dans les communes urbaines et dans les communes rurales. Les mêmes sources indiquent que ces parcelles sont sous l’autorité des quartiers, des districts mais aussi du Ministère de l’Habitat, à travers la direction préfectorale de l’Habitat. C’est pourquoi aucun lotissement n’ait lieux à l’insu de tous ces représentants administratifs et locaux.
Le problème, c’est que dès après chaque lotissement, ces représentants censés sécuriser ces équipements commencent à les vendre ou se les redistribuent. Au vu et au su des populations et surtout des coutumiers qui cèdent à l’Etat ces parcelles. Depuis donc plusieurs années, ces terrains continuent à être détournés au point qu’aujourd’hui ou demain, il sera difficile pour l’Etat de construire des infrastructures sociales de base dans nos préfectures et autres collectivités décentralisées à moins d’engager d’énormes fonds pour y parvenir.
Que le chef de l’État prenne ce problème au sérieux et en évoque à chaque apparition publique, alors que les responsables des préfectures et les communes rurales refusent d’engager des audits pour récupérer ces terrains, l’on se demande s’ils veulent vraiment le soutenir dans son combat pour le changement. A Manéah, une cinquantaine de parcelles, identifiées par les associations et les coutumiers, obtenues après les lotissements dans Lontonkhouré et Koba, a été détournée et vendue à des particuliers. Les associations, les sages qui avaient en vain demandé des explications, accusent le Président de la CRD Abou Zator Camara, les techniciens de l’Habitat de Coyah et les responsables du district de Bambaya. Informé de cette situation, le préfet de Coyah, le Commandant Abdrahamane Keita, a juré publiquement à Manéah de récupérer ces terrains. C’est à la même occasion, il y a de cela plus de deux ans, qu’il a ordonné au sous-préfet M Conté, d’engager un audit dans ce sens. Depuis rien. De Lansanayah au KM 36 en passant par Kassogna, Bentourayah, Friguiyadi, les parcelles de l’Etat sont vendues comme des colas par les responsables.
Ceux-là même qui devaient assurer la sécurité de ces parcelles n’ont jamais été inquiétés. Il en est ainsi dans toutes les préfectures et CRD. Et les auteurs espèrent la réélection du Président Condé pour continuer à voler et brader les biens de l’Etat. Mais jusqu’à quand ?
Naby Moussa Camara in lexpressguinee
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