C’est un vrai coup de filet anticorruption. Au
Kenya, le procureur accuse une trentaine de personnes, dont le ministre des
Finances, d’être impliquées dans un scandale financier autour de la
construction de deux barrages hydrauliques dans l’ouest du pays.
Le ministre des Finances Henry Rotich, son adjoint,
la numéro deux du ministère de la Communauté est-africaine, le directeur de
l’Agence de l’Environnement et de nombreux hauts fonctionnaires… Noordin Haji a
frappé fort. Le procureur les accuse d’escroquerie, d’abus de pouvoir ou encore
de malversations financières.
Au cœur de ces soupçons se trouve la construction
des barrages Arror et Kimwarer, dans la vallée du Rift, un chantier estimé à
environ 630 000 millions de dollars.
Le procureur a déclaré avoir reçu, dès septembre,
des signalements concernant la gouvernance et la gestion du projet. Ses
services ont rapidement constaté une série d’infractions, entraînant des
investigations plus poussées qui ont conduit jusqu’en Italie et en
Grande-Bretagne.
« La corruption publique menace le tissu de notre
nation. Elle nous déchire et trahit la confiance des citoyens », a dénoncé
Noordin Haji.
Plusieurs hauts fonctionnaires, notamment le chef
de l’Agence de l’Environnement, ont été arrêtés dans l’après-midi de ce lundi
22 juillet. Le ministre des Finances et son adjoint se sont présentés
d’eux-mêmes dans les bureaux du procureur.
Kipchumba Murkomen est arrivé quelques heures plus tard sur place. Cet avocat n’est autre que le sénateur du comté où doivent être construits les barrages. Il dénonce déjà une instrumentalisation de la justice « en vue de satisfaire des intérêts politiques ».