Comment créer un équilibre entre les différentes extrémités politiques en Guinée ?
Quel équilibre entre les différentes extrémités afin de promouvoir la quiétude Sociale en Guinée ?
La nouvelle constitution Guinéenne, adhère pleinement aux idéaux et principes, droits et devoirs établis dans la Charte des Nations Unies, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les conventions et les pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme, l’Acte constructif de l’Union Africaine, la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples et ces protocoles additionnels relatifs aux droits de la femme, ainsi que le traité révisé de la CEDEAO et ses protocoles sur la démocratie et la Bonne Gouvernance.
Sur cette base et conformément à l’article 19 de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme selon lequel : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit », notre position reste justifiable et justifiée.
Le « Centrisme » étant une opinion elle mérite une place de choix et une reconnaissance dans la vie politique de notre pays. Avant d’aborder le concept et son éventuel impact sur la société Guinéenne, il serait judicieux d’élucider le concept.
Approche du Centrisme comme pensée Politique
Le centrisme est conçu soit comme l’affirmation d’une force politique distincte de la droite et de la gauche, soit comme un compromis entre les deux. Le terme peut également être associé à l’idée de modération entre des antagonismes politiques.
Le but politique que s’assigne le Centre est clairement défini : construire la meilleure société possible au regard du monde qui nous entoure, c’est-à-dire avec pragmatisme, responsabilité et humanisme, dans la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance, afin de donner à chacun le maximum de ce qu’il puisse obtenir tout en respectant les choix des autres dans le cadre d’un lien social où tout ce qui enrichit l’un, enrichit l’autre et inversement.
Son fondement
Le « Juste équilibre » est ainsi une bonne et pertinente répartition harmonieuse. Une politique intègre où se réalise le compromis mais où n’ont pas leur place la compromission et l’instabilité. Le Centrisme du juste équilibre inclut évidemment quelques équilibres fondamentaux comme l’équilibre des pouvoirs, c’est-à-dire l’harmonie entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, l’équilibre économique, c’est-à-dire l’harmonie entre l’offre et la demande, l’équilibre budgétaire, c’est-à-dire la concordance entre les dépenses et les recettes du budget annuel de l’Etat et il se bat pour le meilleur équilibre naturel possible afin de préserver l’environnement.
Ses Valeurs
La Liberté, le Respect, la Solidarité, la Tolérance, les garanties par l’Egalité dans la Différence et par un lien social émancipateur de l’individu basé notamment sur l’Equité. La mise en place d’une démocratie républicaine respectueuse et équilibrée, la seule qui peut, à la fois, prendre en compte tous les acquis démocratiques tout en les consolidant dans une notre nouvelle société.
Le Centrisme, c’est : l’Egalité dans la Différence, la méritocratie par l’Egalité, l’ouverture sociale par la Fraternité, La Responsabilité à la fois, dans son expression du droit à être responsable de sa vie ainsi que de ses choix et dans celle du devoir d’assumer ses actes.
Sa pensée se situe autour de la Démocratie Républicaine Représentative tout en recherchant les moyens de la rendre plus Participative. La démocratie, c’est l’organisation de la cohabitation des intérêts individuels par la loi et le système des pouvoirs qui s’équilibrent (exécutif, législatif, judiciaire) alors que la république c’est l’organisation de l’intérêt général sur la même base. La démocratie républicaine, c’est l’organisation du bien vivre ensemble
Le centrisme défend donc:
- un exercice du pouvoir le plus proche du citoyen
- la participation de celui-ci aux échelons locaux.
Aperçu Historique
Le Centre en tant que pensée politique autonome existe depuis peu – le milieu du XX° siècle – et cette pensée centriste connaitra véritablement son essor qu’après la deuxième guerre mondiale.
En revanche, un centre de la vie politique, où se sont retrouvés des partis et des personnalités soit rejetés par les extrémistes, soit, ce qui est plus intéressant, se positionnant comme modérés, existe depuis plus de deux cents ans (comme les termes «droite» et «gauche»), un centre qualifié tantôt d’espace intermédiaire, de voie moyenne ou de juste milieu. Cependant, si le mot «centre» apparaît à la fin du XIII° siècle, le terme «centriste», lui, ne fait son entrée officielle en politique qu’en 1922 Quant à celui de «centrisme», il est utilisé pour la première fois en 1936. Le terme de «Juste Milieu», souvent utilisé comme synonyme de centre est plus lointain.
Le philosophe chinois Confucius ou K’ong Fou-Tseu (au VI° siècle avant Jésus-Christ) l’utilise dans une vision d’équilibre de la société (n’oublions pas que la Chine s’appelle en réalité Zhon Guo, c’est-à-dire l’Empire du Milieu, un pays géré au centre par un homme qui a reçu son mandat du Ciel et de la Terre parce qu’il a su trouver et garder le centre qu’il manifeste).
Notons aussi que le Romain Cicéron (I° siècle avant Jésus-Christ) utilise également cette notion à la fin de la république romaine dans l’optique de mettre en place un gouvernement modéré face à l’extrémisme des factions.
Le centrisme dans le contexte politique Guinéen.
Il reste évident que cette tendance n’est pas reconnue dans notre pays, pire elle est reconnue comme un regroupement d’individus n’ayant pas de décisions propres, ou pour être plus présent dans le jargon Guinéen, un regroupement de « Démagogue ».
Cependant l’analyse actualisée du contexte socio politique Guinéen fais de cette tendance l’idéale pour notre pays et ce pour maintes raisons parmi lesquelles :
Nous sommes ceux qui mettent la Nation au-dessus de toute considération ethnique ou politique, ceux qui pensent qu’on n’a pas besoin d’appartenir à un camp particulier pour servir sa nation.
Etre centriste c’est reconnaitre que les délégations spéciales ont perdu toute légalité et reconnaitre à la fois que le Dialogue reste malgré tout la porte de sortie idéale pour maintenir la paix dans notre cher pays.
Etre Centriste c’est désapprouver pleinement certaines méthodes des forces de l’ordre et désapprouver à la fois le comportement violent de certains militants.
Tout Guinéen a droit à la vie, nous sommes d’avis, et nul n’a cependant le droit de se rendre Justice soit même, nous soutenons également cette logique.
Nous refusons d’ailleurs d’être de ces tendances (mouvances et oppositions) dans la mesure où la subjectivité gagne beaucoup de terrains dans le débat politique. Nous ne saurons-nous assimiler à un débat ethnique, nous soutiendrons toute initiative allant dans le sens de la paix, de la quiétude sociale, de la stabilité politique et du développement. Nous dénoncerons toute attitude basée sur le repli identitaire, sur les considérations d’ordre personnel, voilà notre combat, nul ne peut nous contraindre à être sous la conduite des partis ayant de nos jours des Guides spirituels à leurs têtes, en d’autres termes il n’y aucun mal à soutenir les efforts de parts et d’autres si ils sont légaux et favorables au progrès, parallèlement nous désolidariserons de toute attitude contraire.
Nous croyons que nous avons besoin d’une Justice forte, une justice capable de condamner tout discours incitant à la violence peu importe le statut de l’auteur, capable de résoudre le nouveau phénomène de la « Justice populaire » faisant apparaitre plus d’anarchie que de démocratie.
Aussi controversée que cela puisse paraitre comme démarche, autant l’objectif et la franchise restent maitre de notre analyse politique.
Une anecdote sur la subjectivité du débat politique proposé par les tendances actuelles
« Lors d’une émission radiodiffusée, des journalistes posèrent des questions à un important membre de la mouvance relativement à la Gouvernance du Chef d’Etat, celui-ci se mit à relater avec aisance les progrès réalisés, et lorsque ceux-ci s’interrogèrent sur les « ratés », il dit que ce n’est pas son rôle d’identifier les actes non réalisés mais à la mouvance » d’une part, dans l’autre camp nous trouvons des leaders qui affirment que la gouvernance est globalement négatif pire attribué la paternité de l’épidémie Ebola au Chef d’Etat d’autres part.
Ces discours venant d’un citoyen quelque conque peut être plus ou moins tolérable, mais lorsqu’ils proviennent des responsables politiques nous ne pouvons qu’exprimer notre désolation. Avec cette radicalisation devons-nous choisir un camp ? La réponse est naturellement négative, on ne peut en aucun cas prendre partis pris dans la mesure ou elles ne favorisent aucun progrès.
A Son Excellence Monsieur le Président de la République.
Il doit incarner le parfait centriste. Nous sommes unanimes qu’un chef d’Etat ne doit appartenir à aucun bord politique, et aucun système ne fait l’unanimité en politique, qu’il soit d’inspiration libérale ou socialiste, ce qui signifie que dans la gestion d’un Etat des fondements relevant de part et d’autres sont utilisés pour une satisfaction générale. C’est-à-dire mener une politique de l’équilibre.
Nous militons fermement pour une reconnaissance du centrisme dans le milieu politique Guinéen.
Ne pas reconnaitre cette tendance c’est nous obliger et nous contraindre à être dans les tendances extrémistes mouvance et opposition remettant en cause toute notion de conviction.
A longueur de journée des personnes se réclamant de la mouvance se retrouvent dans l’opposition et vice versa, ce qui ne constitue en aucun cas un problème, hors étrangement se définir centriste semble susciter plus de critiques que l’action précitée.
En dernier lieu nous invitons tous ces jeunes ayant compris les véritables enjeux des tendances politiques actuelles à faire preuve de maturité et de réflexions poussées.
Nos condoléances à toutes les familles victimes de la fièvre Ebola, et que l’âme des défunts repose en paix.
Paul Bangoura
Citoyen Guinéen
paulantoine89@live.fr
Références:
- DECRET D/ 068/PRG/CNDD/SGPRG/2010
- Promulguant la Constitution adoptée par le Conseil National de Transition le 19 avril 2010
- Vatimbella Alexandre Le Centrisme du XXI° siècle: La politique de l’humanisme respectueux et du juste équilibre page 7