Ce que l’on sait de l’attentat de Grand Bassam en Côte d’Ivoire
Des assaillants lourdement armés ont attaqué, dimanche 13 mars à la mi-journée, au moins trois hôtels de la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam, située à une quarantaine de kilomètres à l’est d’Abidjan, et très fréquentée le dimanche par les familles ivoiriennes et les expatriés occidentaux.
Selon le ministère de l’intérieur, six terroristes ont été « neutralisés ». Deux sont toujours en fuite, encerclés par les forces spéciales, selon un officier ivoirien interrogé par Alexis Adélé, contributeur du Monde Afrique :
Le bilan : au moins douze morts
Un responsable militaire sur place affirme que l’attaque a fait au moins douze morts, dont quatre Occidentaux. « Les assaillants étaient jeunes, a-t-il déclaré, préférant garder l’anonymat, et exigeaient que leurs victimes crient Allah Akbar avant de les abattre. » Un premier bilan, publié sur le compte Facebook du gouvernement ivoirien puis retiré, faisait état d’au moins 11 victimes, dont un enfant de moins de cinq ans.
Selon son médecin chef interrogé par Le Monde Afrique, l’hôpital général de Grand Bassam a pour l’instant reçu deux morts et dix-sept blessés, dont deux ont été évacués en direction d’Abidjan.
Attaque de plusieurs hôtels
Vers 13 heures, heure locale, des coups de feu ont éclaté aux abords de la plage de Grand Bassam, à proximité des nombreux hôtels du secteur. « Ça tire sur tout le monde sans tri. Ils avancent d’hôtel en hôtel », a indiqué un témoin au site internet Connexion ivoirienne.
« J’ai vu deux assaillants armés, deux jeunes africains en jeans et T-shirt », raconte également au Monde Lacina Ouattara, employé à l’hôtel Wharf qui borde la plage.
« Ils venaient de la plage. Ils ont d’abord tiré sur des jeunes à la plage, [en face de l’hôtel] l’Etoile du sud, puis ils sont allés à la Paillote. Ils sont passés devant notre hôtel mais ne se sont pas arrêtés. Les tirs ont duré une heure, une heure et demi. On est restés réfugiés dans l’hôtel, enfermés dans les chambres pendant trois heures avant que la police arrive et installe un corridor pour évacuer les clients. »
Les assaillants ont abandonné une partie de leur équipement, dont la photo circule sur Twitter : trois grenades et des chargeurs de kalachnikov.
Au moment de l’attaque, le Musée national du Costume de Grand Bassam, installé dans l’ancien palais du gouverneur, tout près de l’hôtel Koral Beach, recevait une délégation américaine accompagnée par un diplomate de l’ambassade des Etats-Unis à Abidjan. Plusieurs sources indiquent que le musée faisait partie des cibles de l’attaque, une information non encore confirmée officiellement. Le convoi du diplomate américain a pu quitter la ville vers 17 heures locales sans déplorer de victimes.
Lourde présence policière
La police a investi massivement le secteur. Des véhicules militaires, transportant des mitrailleuses lourdes, et des chasseurs traditionnels dozo armés sont arrivés sur les lieux de la fusillade. Le responsable militaire interrogé par Le Monde Afrique a regretté le manque d’un appui aérien pour ces opérations. Le pont, qui relie la partie historique de la ville à la lagune sur laquelle se situent la plupart des hôtels, a été coupé à la circulation.
Sur son site internet, le consulat général de France à Abidjan demande aux ressortissants français notamment de ne pas se déplacer entre Assine, Bassam et Abidjan « pour ne pas gêner l’action des forces de l’ordre ».
Ville historique et ancienne capitale de la Côte d’Ivoire sur la côte du Golfe de Guinée, Grand-Bassam abrite plusieurs hôtels très fréquentés. La ville est également inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Source le monde.fr