Briqueterie de Kankan : Zoom sur déchéance d’une entreprise étatique victime d’un libéralisme bâclé

http://Actuguinee.org / Près de trois décennies après son arrêt, l’ancienne usine de fabrication de briques fait encore des nostalgiques en raison de son impact socio-économique d’antan dans la sous-région.

Machines grippées et désuètes, infrastructures délabrées ou éventrées, le tout englouti par les herbes…bref, cette historique unité industrielle qui prête son nom au quartier de son alentour n’existe plus que de nom.

Ancien employé de l’usine Mamadi Keïta, 65 ans, se souvient encore des changements du système de production, dans le but de préserver l’environnement :

« Pendant la 1ère république, la cuisson de briques se faisait à l’aide de feu de bois, mais à la reprise, sous le régime de Lansana Conté, cette méthode a été jugée trop dégradante sur l’environnement par El hadji Sidafa Sanoh qui avait bénéficié alors, un contrat de bail avec l’Etat. En lieu et place du bois, nous avons fait recours au gasoil mais, au fil du temps, cela a été jugé de trop coûteux. C’est la raison pour laquelle nous avons misé sur la graine de coton qui a donné de très bons résultats en termes de coût financier et de cuisson de briques », dit-il.

Toujours selon cet ancien chef d’entretient de l’usine, l’opérateur économique El hadji Sidafa Sanoh a déboursé de gros moyens pour commander des pièces de rechange et a fait appel à l’expertise de techniciens américains et belges pour pouvoir relancer l’usine qui se trouvait dans un état de décrépitude très poussée.

Mais, quelques années plus tard, tout s’effondre tel un château de cartes compromettant ainsi l’avenir de milliers de personnes.

Phénomène aggravant, l’opérateur ne trouvait plus où s’approvisionner en pièces de rechange : la plupart des engins de l’usine étant désormais dans un état de désuétude.

Alors question : Le désengagement de l’État dans les secteurs de production explique-t-il en partie cet échec ?

Cet opérateur privé avait-t-il l’expertise nécessaire pour exécuter cet contrat de bail ?

L’État s’est-il montré laxiste dans la gestion de ce partenariat public-privé  ?

Ce sont autant de questions qui méritent bien d’être posées d’autant plus que nombreux sont les patrimoines publics qui, depuis l’adoptions de ce libéralisme bâclé sous la 2ème république, subissent le même sort.

Tel est le cas de l’usine de jus de fruits et le Projet-Coton de Kankan, qui se trouvent actuellement dans un état comateux.

En tout état de cause, cette page noire de notre histoire, devrait servir de leçon aux dirigeants actuels et futurs du pays.

Mamadi CISSE pour Actuguinee.org

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