Attaque contre Aboubacar Sylla : Quand l’équation ne s’équilibre pas !
L’homme est égal à sa parole. Entre le dit et le fait il doit avoir une logique d’interconnexion, sinon les esprits avertis sauront approximativement déchiffrer les failles ou le code, surtout quand la parole trahit les faits.
Aboubacar Sylla, le porte parole de l’opposition républicaine, puis que c’est de lui qu’il s’agit, dit avoir été victime d’une attaque à petit lac aux environs de 20h-20h30. Dans une interview, l’Honorable Aboubacar Sylla raconte les faits comme suit : « J’ai été suivi par 2 personnes qui étaient en moto, qui ont tapé sur ma voiture et m’ont intimé l’ordre de garer, j’ai refusé. Ils ont continué à taper sur la portière du véhicule, donc j’ai continué pour rentrer dans le quartier de Taouyah et pour revenir vers chez moi. Malheureusement j’ai été bloqué au niveau d’une ruelle où il y avait une manifestation, je ne sais pas si c’es un mariage ou pas ? Mais la rue était complètement barrée. Donc j’ai dû donc manœuvrer pour faire demi-tour, ils m’ont rejoint là-bas, ils sont descendus de la moto, ils ont cherché d’ouvrir ma portière qui était bloquée, ils n’ont pas pu. Ils ont pris les gros cailloux qui étaient là, ils ont brisé une des vitres de ma voiture, donc je ne me suis pas affolé. C’est ainsi que j’ai réagi en faisant mes manœuvres avec beaucoup de force, ils étaient accrochés au véhicule, ils ont dû le lâcher. Je suis reparti, donc ils sont remontés sur la moto pour me poursuivre et cette fois-ci ils ont tiré les coups de feu donc ça affolé tout le quartier. Les gens sont partis dans tous les sens. J’ai continué, je me suis souvenu qu’il y a l’escadron mobile qui est au rondpoint de hamdallaye, donc j’ai foncé là-bas. C’est quand je suis arrivé là-bas, qu’ils ont dû renoncer à me poursuivre. Je suis rentré à la gendarmerie, j’ai expliqué ce qui s’est passé, c’est ainsi ils ont mis à ma disposition deux gendarmes bien armés pour m’accompagner chez moi »
Je crois, sauf omission, pouvoir rendre textuellement sans détour ni modification les dits de l’Honorable Aboubacar Sylla sur l’attaque dont il a été victime le soir du samedi 04-04-215. (Propos disponible sur le site guinéeactu).
Dans la posture d’analyste, les questions fondamentales et principales auxquelles je n’arrive pas à répondre sont les suivantes :
1) Comment un homme peut être poursuivi par les bandits armés en moto, qui réussissent à tomber sur lui dans un embouteillage, bouchon ou blocus, qui laissent leurs armes, cherchent les cailloux à coté et brisent l’une des vitres de la voiture du pourchassé avec ces cailloux ?
2) Pourquoi n’ont-ils pas utilisé leurs armes pour l’immobiliser ou l’intimider afin de s’arrêter ?
3) Pourquoi c’est seulement après que le pourchassé s’est tiré d’affaire que les bandits ont commencé à tirer en l’air et pas contre sa voiture ?
Classiquement, quand un bandit décide de sortir avec son arme au cours d’une opération quelconque, c’est qu’il a décidé de s’en servir pour réussir l’opération: soit en utilisant les balles, soit en utilisant l’arme pour effrayer sa cible et le maintenir au respect ou soit en l’utilisant pour se défendre d’une éventuelle résistance ou contre-attaque. Très étonnement, l’éventualité de l’Honorable Aboubacar Sylla n’est rien de tous ces trois cas de figure. Au contraire, les bandits ont d’ailleurs oublié leurs armes, pour utiliser les cailloux ramassés quelque part sur le goudron ou en bordure de route en lieu et place des armes, et pour se rappeler de leurs armes plus tard après que la cible ait trouvé une échappatoire. Je trouve cela très étonnement bizarre, donc ça me laisse sur ma faim. Je ne dis pas oui, non ou condamne puis que tout le monde a dit oui, non ou condamne. Je dis oui, quand je suis en phase avec mon oui, ou mon non ou ma condamnation.
La politique étant ce qu’elle est, surtout à des moments sensibles, j’estime qu’il y a de quoi à se poser des questions quand une attaque contre un leader politique se présente sous cette forme. Pour comprendre certains jeux politiques, il faut se poser infiniment des questions, il faut refuser de les voir du même œil que tout le monde et enfin il faut rester dubitatif. Voir d’un œil neuf, s’interroger continuellement et être curieux font parties des qualités essentielles de l’esprit scientifique. Cette attaque risque d’être la boussole qui orientera les prochaines manifestations de l’opposition. Est-ce un plan machiavélique ? Qui vivra verra !
Je finis en disant ceci : Ma modeste éducation scientifique, ma lecture de la politique et mon interrogation sur la vraie nature d’un l’homme politique m’empêchent de conclure sur l’effectivité ou la non effectivité de la concordance entre le fond et la forme de cette attaque perpétuée contre la voiture de l’Honorable Aboubacar Sylla. Car je sais que le oui politique n’est pas toujours oui, le non politique n’est pas toujours non, la vérité politique reste la vérité politique.
Pr. Guillaume Hawing, Conférencier d’Honneur.
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