A 30 ans : la pilule est-elle encore nécessaire?
Beaucoup de femmes utilisent la pilule comme moyen de contraception, soit sur avis médical ou selon leur gré. Cependant, il pourrait exister des risques quant à la consommation de cette pilule à partir d’un certain âge. Faire le point sur sa santé s’avère nécessaire. Car, les risques cardio-vasculaires et de cancer de sein augmentent avec l’âge.
Pilule et régularité du cycle
Lorsqu’une femme arrête la pilule par désir de grossesse, son cycle ne se régularise pas du jour au lendemain. Il faut un petit temps d’adaptation pour retrouver un cycle naturel. En effet, la pilule joue sur les ovaires un rôle inhibant: à l’arrêt, ceux-ci doivent donc progressivement retrouver leur rythme naturel. Mais il faut savoir que chez 50% des femmes, l’ovulation va avoir lieu dans les 4 à 6 semaines suivant l’arrêt de la pilule, soit très rapidement… Dans les 7 à 12 mois qui suivent l’arrêt de la pilule, la grande majorité des femmes auront retrouvé un cycle régulier, cycle qui peut varier d’une femme à l’autre et n’est donc pas nécessairement de 28 jours. D’autres conserveront un cycle irrégulier, non à cause de la pilule mais parce leur cycle est naturellement irrégulier. Dans tous les cas, les essais « bébé » peuvent démarrer dès l’arrêt de la pilule. Nul besoin de « réhabituer » son corps en utilisant des préservatifs comme on l’entend encore parfois…
Pilule, risque cardiovasculaire et la cigarette
A partir de 35 ans, il faut impérativement choisir entre fumer ou prendre une contraception contenant des oestrogènes, c’est-à-dire certaines pilules mais aussi les patchs et les anneaux vaginaux, à cause du risque d’infarctus du myocarde. Ce risque est particulièrement présent pour les fumeuses de plus de 35 ans, les plus de 40 ans, ou les patientes qui présentent d’autres facteurs de risque cardiovasculaire comme une hypertension artérielle ou un excès de cholestérol. La pilule augmente également le risque de thrombose veineuse. Ce sont les oestrogènes contenus dans les pilules oestro-progestatives qui accroissent ces risques. Les stérilets hormonaux (qui diffusent des progestatifs) ou la mini-pilule (qui contient uniquement des progestatifs) ne sont donc pas en cause.
Pilule et cancer
La pilule accroît légèrement le risque de cancer du sein et le risque du cancer du col de l’utérus. En revanche, il diminue le risque de cancer de l’ovaire, du cancer de l’endomètre et du cancer du côlon. Il est conseillé de vous faire suivre tous les ans par votre gynécologue tant que vous prenez la pilule et à partir de 4 ans après avoir arrêté.
Votre sur-risque de cancer de sein et du col de l’utérus serait alors pris en compte par un dépistage sur mesure.
Une protection contre certains cancers
Les contraceptifs hormonaux combinés, (pilules oestroprogestatives, patchs et anneaux) ont par ailleurs un effet protecteur contre le cancer des ovaires, mais aussi de l’endomètre, jusqu’à quinze ans après l’arrêt de la méthode.
Prendre la pilule pendant des années permet en outre d’augmenter les chances d’avoir un bébé pour les femmes atteintes d’endométriose, une maladie douloureuse qui touche une femme sur dix et constitue la première cause d’infertilité féminine.
Yolande Jakin avec afriquefemme