04 juillet 1985- Il y a 28 ans, une tragédie a lieu en Guinée

04 juillet 1985-04 juillet 2013. Voilà 28 ans que des officiers et sous officiers guinéens étaient exécutés sans procès. En juillet 2009, Laye Junior Condé, Economiste-Communicateur, écrivait dans le journal Le Consensuel (son hebdomadaire) à propos de cette tragédie guinéenne qui, indéniablement, demeure le tournant de la crise sociopolitique que vit notre pays. Le 04 juillet 1985, cette date qui connut l’une des plus violentes purges politiques du continent noir au regard de son caractère communautaire, où les compagnons du premier président Ahmed Sékou Touré et les officiers et sous-officiers accusés de complicité avec l’ancien Premier ministre le colonel Diarra Traoré furent passés par les armes sans procès sous le CMRN dirigé par le général Lansana Conté cache encore ses mystères. Vingt-huit ans après, à l’occasion de la date anniversaire de cette tragédie, Mediaguinee vous livre l’éditorial signé en 2009 de celui qui est devenu l’un des hommes politiques guinéens les plus en vue de la nouvelle génération. Lisez !

A notre avis


Évènements du 4 juillet 1985 : Génocide ou Crime d’Etat ?


Génocide : (Droit international public)

« Infraction consistant à commettre ou à faire commettre l’exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux ou d’un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire. »

Crime d’Etat :(Droit pénal)

« Attentat ou complot contre la sûreté de l’Etat »

Le numéro 03 du journal le Consensuel parait au moment où se délient les langues sur un événement ethnocentrique et pénible que les pouvoirs publics tentent vainement d’occulter depuis 1985. Alors qu’il fait partie des contentieux dont la solution s’impose, si nous voulons vraiment œuvrer pour une véritable réconciliation nationale : « la tentative du coup d’Etat du colonel Diarra Traoré, le 4 juillet 85 », pour les uns, ou « la manipulation du 4 juillet 85 », pour les autres.

En effet, la radio privée Djoliba a diffusé, la semaine écoulée, un témoignage qui a ébranlé les auditeurs : il montre non seulement le caractère prémédité du massacre d’une ethnie, mais il dénonce, nommément, les acteurs du drame et leur lance un défi pour un débat contradictoire.
En attendant les « droits de réponse » qu’exigent tous ceux qui sont déterminés à œuvrer dans le sens d’une réconciliation nationale sur la base d’un triptyque que monsieur Sidiki Kobélé Keïta, professeur d’Histoire, a bien voulu préciser dans une interview que nous avons difficilement obtenue de lui, nous appelons tous ceux qui disposent de faits vérifiables susceptibles d’éclairer ce pan important de notre histoire, à participer à ce débat salutaire, afin de contribuer à éclairer les jeunes qui veulent savoir ce qui s’est réellement passé en Guinée, entre 1958 à 2008, et qui expliqueraient, en partie, le non développement de ce pays.
Nous sommes saturés d’appréciations et de jugement dénués de tout bon sens. Des faits véritables et vérifiables, rien que de tels faits : nous laisserions ainsi le soin, à l’opinion publique, d’avoir son propre jugement de valeur sur cet évènement qui nous semble être le tournant manqué du coup d’Etat intervenu le 3 avril 1984, suite à la mort naturelle du président Ahmed Sékou Touré., survenue le 26 mars 1984.

Pour permettre à nos lecteurs de mieux saisir l’ampleur de la question et de mieux participer à la manifestation de la vérité, nous livrons, dans ce numéro consacré au 4 juillet 1985, l’essentiel du témoignage à l’origine du rebondissement de l’événement, mais aussi des documents que notre rédaction a pu collecter, en attendant d’autres provenant d’autres sources.
Il est donc impératif et urgent que le capitaine Moussa Dadis Camara et le CNDD, porteurs d’immenses espoirs depuis le 23 décembre 2008, œuvrent pour la réconciliation nationale qui passe nécessairement par l’organisation d’une rencontre nationale, conférence nationale ou forum national. Où toutes les questions devront être débattues, sereinement et sans tabous.
C’est dire que prioriser, à ce stade, les élections, qui ne résoudront, en outre, aucun des autres problèmes essentiels du pays, ne pourrait que creuser d’avantage le fossé résultant de nombreuses frustrations et permettre aux revanchards, de tous acabits, de légaliser leurs visées criminelles.

A moins que certains ne militent pour un autre rendez-vous manqué : les conséquences seraient incalculables.

En tout état de cause, les exemples donnés par le Bénin, le Mali, l’Afrique du Sud, pour ne citer que ceux là, sont illustratifs : les élections n’ont été que le couronnement de leur volonté du renouveau.

Alors que, nul ne veuille un embrasement inéluctable !

Laye Junior Condé
Directeur de publication du Consensuel

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