Violences communautaires à Macenta : Une deuxième personne rend l’âme à la maison centrale de Nzérékoré
En moins d’un mois, deux prisonniers de Macenta déférés à la prison civile de Nzérékoré à l’issu des violences communautaires de décembre 2020, ont rendu l’âme.
L’information nous a été confirmée par le procureur près le tribunal de première instance de Macenta tout comme l’avocat de la défense qui s’indigne de cette triste réalité.
Selon nos informations, Douha Guilavogui a duré dans la maladie depuis sa détention qui a duré déjà dix mois. Ce père de famille avait un problème cardiaque et avait été hospitalisé à l’hôpital régional pour une première fois avant de retourner en prison. Sa demande de mise en liberté provisoire pour se faire soigner avait été rejetée par le juge nous apprend-t-on.‘’Il s’agit de Douha Guilavogui. Il avait des problèmes de cœur et vu son état, j’ai sollicité sa mise en liberté provisoire, mais en vain. Il avait été demandé qu’il soit évacué à Conakry près de son cardiologue pour qu’on s’occupe de lui. Mais après l’insistance de ces enfants, ils ont demandé de l’hospitaliser à Nzérékoré.
Il n’a pas fait trois jours, on lui a fait retourner en prison. C’est quand son état s’est aggravé qu’il a été ramené à l’hôpital où il a finalement rendu l’âme’’, déplore Maitre Théodore Loua, avocat de la défense du dossier.Le procureur près le tribunal de première instance de Macenta a confirmé l’information avant de lancer un appel aux autorités du pays. Selon lui, le manque de moyen serait à la base du retard de la tenue du procès. « Ce matin on m’a informé également qu’il y a un des détenus qui est tombé malade et qu’on lui évacué à l’hôpital. Il a enfin trouvé la mort. Le dossier est clos depuis le mois de juin passé. J’ai fait un rapport qui contient le budget pour la tenue du procès à Nzérékoré que j’ai soumis au ministère tutelle. C’était au temps de Mory Doumbouya mais jusque-là il n’y a pas eu de suite favorable.
Alors que Macenta n’a pas de maison centrale donc le personnel du tribunal de Macenta doit se déplacer pour Nzérékoré où le procès doit être délocalisé. Nous demandons aux autorités de mettre des moyens pour la tenue du procès », a confié Abdoulaye Babadi Camara, procureur de Macenta.Au moins 43 personnes avaient été arrêtées puis conduits en prison à Nzérékoré suite aux violences communautaires des 26, 27 et 28 décembre 2020.Il faut rappeler que le premier cas de décès a été enregistré le 12 octobre dernier. Il s’agissait de Fassou Théoro qui était malade en prison.
Après la mort de ce détenu, les avocats ont tenue une conférence pour lancer une alerte aux autorités par rapport à l’état de santé de la plupart des détenus de Macenta qu’ils jugent graves.
Jean Kouloubo KALIVOGUI, correspondant régional en Guinée forestière pour Actuguinee.org