Ce serait à la fois un souhait et une fierté pour les Guinéens qu’un des leurs soit pape, non pas seulement pour la représentation, mais surtout pour rétablir la spiritualité de plus en plus virtualiser par la montée irrésistible et les ramifications forcenées du Wokisme, particulièrement dans la défense et la promotion des minorités sexuelles. Le pape François avait soulevé questionnements et indignations en bénissant des couples homosexuels.
Ce Wokisme a pris de l’ampleur dans les années de Barack Obama à la Maison Blanche. Son élection a été une immense fierté, des mouvements et comités de soutien étaient partout, en Afrique.
Porté en triomphe et jouissant de cette immense aura, il entreprit une longue tournée en Afrique pour importer, hélas, l’idée des personnes de même sexe : Egypte, Ghana, Libéria, Ouganda… partout où il a passé, en dépit de ce que les Africains ressentaient en lui et pour lui, cette question n’était pas à l’ordre du jour, pour ne pas dire refus catégorique, à commencer par le Libéria considéré comme un appendice de l’Amérique ; les Sénégalais avaient même déterré et trainé le cadavre d’un homosexuel jusque devant la cour de son père. Quant à l’Ouganda, le pays de son père, une loi y a été promulguée pour criminaliser l’homosexualité, dès qu’il a tourné le dos. Camouflet ou pas, l’inacceptation était générale.
Robert Sara, ou qui d’autre ?
Lors des obsèques du pape François, les présidents de tous bords politiques étaient à Rome, réformateurs et conservateurs se surveillaient. Les yeux étaient sur Emmanuel Macron et Donald Trump. Emmanuel Macron a donné un dîner aux cardinaux français à l’ambassade de France. Cela a suffi à dire qu’il a l’intention de démarcher pour la candidature de l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline.
Giorgia Meloni, la Première ministre d’Italie, pense que le président Emmanuel Macron veut ‘’s’incrustrer’’ dans le conclave pour diriger le choix des cardinaux. Vrai ou faux, la cachotterie, s’il y en avait, est désormais éventée, la combine de Macron a foiré
On se demande si la PM italienne ne s’est pas méjugée. Beaucoup ne pensent pas comme Giorgia Meloni, les 4 cardinaux français ne peuvent que voter pour l’un d’eux, cela est clair, ils ne peuvent pas faire basculer le choix des 120 autres cardinaux. Maintenant qu’elle a attiré l’attention sur cette affaire, l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, qui était pressenti candidat, devient invalidé. Meloni 1-Macron 0.
Quand Notre Dame de Paris a pris feu (la cause, on ne la connait toujours pas), malgré une conjoncture économique difficile et un déficit inédit en vue, Macron a décidé, quand même, de la refaire à neuf, et l’église de Quasimodo est réapparue plus flamboyante pour la fierté de la chrétienté. Avait-il l’intention de ‘’s’incrustrer à l’Eglise ’’, à cette époque ? S’il a invité les cardinaux français à l’ambassade de France pour un déjeuner, et que certains voient en cela un calcul électoraliste, on a l’impression qu’il était attendu à croupetons par quelqu’un qui en a bien après lui, quelque chose qui ressemble à un règlement de compte politique qui n’a que trop attendu. Et entre l’Italie conservatrice et la France réformatrice, c’est déjà quelque chose, il y a un gros contentieux au sujet de l’immigration, la vraie pomme de la discorde, c’était l’occasion ou jamais de mettre le pied dans le plat.
Le Vatican est dans la tourmente. On ne sait pas si Donald Trump a des idées de s’immiscer dans ce conclave, mais on l’a vu déguisé en pape, et il ressemblait plus à un pape que François…
Le Vatican doit retrouver son lustre d’antan avec toute sa rigueur. Il faut un homme intègre, qui se voue totalement à la chose de Dieu
Robert Sarah, archevêque de Conakry, n’a cessé de critiquer l’inégalité et l’injustice sociales dans la dernière partie du règne de Sékou Touré et pendant toute la gouvernance de Lansana Conté. Dernièrement, il a rappelé au CNRD de respecter son engagement d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, mais Robert Sarah sait que son pays n’est pas un pays normal, c’est un pays d’exception. Les réformes ne sont pas achevées, les vols et détournements précédents ne sont pas totalement démêlés, et voilà que pendant la refondation, il y en a vols et détournements plus audacieux. Le cardinal que le CNRD abandonne un travail inachevé dans cette situation confuse, pour laisser le pays retomber dans les méandres miasmatiques du passé, quand il sait pertinemment que ses compatriotes sont des téméraires incoercibles dans la concussion ?
Le CNRD doit-il jeter le manche après la cognée ? Beaucoup avaient pensé comme Robert Sarah, mais si les écuries d’Augias ne sont pas balayées de fond en comble, la Guinée risque de ne jamais se relever. 60 ans de gestion catastrophique ne se réparent pas en 5 ans, sans compter que la réconciliation nationale est sur la table. Les évènements du 28 septembre 2008 ont déchiré totalement le tissu social. Il y a à faire.
Robert Sarah a dénoncé les travers sociaux et l’injustice sociale sous toutes les gouvernances en Guinée. Devenu cardinal au saint siège, il est resté égal à lui-même dans son intransigeance avec François, quand ce dernier, sous la l’influence du Wokisme, a béni les couples homosexuels, soutenant que l’homosexualité n’est pas une maladie ou une perversion.
Il est vrai que dans la nature, il y a des plantes hermaphrodites, des animaux homosexuels, des animaux qui donnent naissance par parthénogénèse, c’est-à-dire sans accouplement, des poules pondent sans la présence d’un coq … Dans toutes les sociétés humaines, l’homosexualité a aussi existé, bonnement ; les intéressés étaient tolérés, ils vivaient plus discrets. Mais depuis que François, piqué on ne sait par quel insecte, les a cautionnés par ses bénédictions, Ils revendiquent leurs droits dans la rue, allant jusqu’à revendiquer les droit de célébrer leurs mariages à l’église, si ce n’est pas le comble ! Dans l’enseignement des bouddhistes, de la bible et du coran, il n’est question que d’un homme et d’une femme, mais ce qui dépasse les normes, c’est qu’ils revendiquent le droit d’adoption d’enfants qu’ils ont refusé de procréer. François, en leur donnant sa bénédiction, s’est assis de façon hérétique sur l’histoire de Sodome et Gomorrhe.
En outre, le Vatican était au courant des dérives de l’Abbé Pierre depuis les années 1955, pourquoi n’a-t-il rien fait et dit ? Les preuves accablantes qui montrent que l’abbé Pierre n’était pas un homme digne de foi ne manquent pas : des femmes se sont plaintes d’agression sexuelle, un homme d’une soixantaine d’année s’est présenté à une télévision pour se faire connaître ; ce Jean Christophe ressemble à l’abbé Pierre comme Ari Boulogne à Alain Delon.
Comment l’Eglise lavera-t-elle la souillure des prières dirigées par les prêtres ‘’qui ont perdu la foi’’ ? Robert Sarah dit que les prêtres responsables de tels faits sont les seuls responsables. Il veut dire que la responsabilité pénale est individuelle, soit, mais un chauffeur ivre qui amène ses passagers dans le décor ne prend pas seul les dégâts ; un conducteur religieux qui dirige une prière entachée de péchés n’amène pas ses fidèles chez Dieu, mais chez le diable. C’est cette énigme pour les théologiens. C’est à l’Eglise de faire tomber la question pour donner le cœur net aux fidèles.
Robert Sarah est un conservateur de la doctrine première de l’Eglise, il serait bien placé comme pape pour ramener les brebis égarées à l’étable. Pourra-t-il redorer le blason du Vatican terni sous le pontificat controversé de François ?
Reste à savoir ce qu’attendent les puissants de ce monde du futur pape, mais aussi, toute immixtion des politiques dans ce conclave, conservateurs ou réformateurs, détruirait le reste de spiritualité qui reste chez les chrétiens. Le trône et l’autel ne doivent pas s’interférer. Déjà, beaucoup ont apostasié pour différentes raisons …
Moïse Sidibé