SADEN régional de Kankan : «Avec peu de moyens, on peut réaliser quelque chose» selon l’entrepreneure Fatoumata Cissoko
Le Salon des entrepreneurs régional 2020 s’est tenu ce samedi à la maison des jeunes de Kankan. Il est organisé conjointement par l’agence guinéenne pour la promotion de l’emploi (AGUIPE) et l’agence pour la promotion des investissements privés (APIP) et leurs partenaires.
Le SADEN étant un espace d’échanges entre entrepreneurs a réuni près de 400 participants venus des régions de Kankan, N’Zérékoré et de Kindia.
Fatoumata Cissoko est une entrepreneure venue de la région de Kindia où elle gère une entreprise de séchage de mangues et d’ananas. Diplômée en comptabilité de gestion d’entreprises à l’Université Koffi Annan de Guinée, elle explique comment elle s’est lancée dans le séchage des mangues et ananas : «Vue la perte enregistrée dans les périodes de récoltes de mangues et d’ananas à Kindia, j’ai jugé nécessaire de me lancer dans cette activité » a soutenu Fatoumata Cissoko avant d’expliquer le processus de séchage : «Après la récolte, nous envoyons les produits à l’unité de transformation pour le séchage par voie électrique ou solaire. On découpe les manges, les ananas, on les mets dans le tunnel puis ils sont séchés. Ils sont sans additifs, ni conservateurs. Et le processus est bien respecté, ils peuvent être conservés entre 6 mois et un an »
Initié sur fonds propres, L’entreprise de Fatoumata Cissoko emploie une dizaine de personnes. Et grâce à l’appui dont elle a bénéficié, l’entreprise «Fatou et Khadija» dispose de près de 200 millions de francs guinéens de revenus annuels.

«J’ai commencé en 2014 avec 3 millions de francs guinéens et aujourd’hui l’entreprise tourne autour de 150 à 200 millions de francs guinéens de chiffres d’affaires annuels. L’unité de production emploie 15 femmes d’un groupement en permanence et 5 contractuels. Au début, le financement était sur fonds propres. En 2019, j’ai bénéficié d’un appui du programme PPAAO (Programme de productivité agricole de l’Afrique de l’ouest) de la banque mondiale»
En participant au salon des entrepreneurs régional de Kankan, la gérante de l’entreprise «Fatou et Khadija» espère créer des partenariats avec d’autres entrepreneurs locaux : «Je suis venue au SADEN de Kankan pour créer des partenariats, exposer mes inquiétudes aux différents acteurs qui pourraient venir en aide à mon unité surtout dans la structuration, la formation et l’accès aux crédits » a ajouté Fatoumata Cissoko.
Comme tout entrepreneur, la gérante de «Fatou et Khadija» rencontre quelques problèmes liés à l’accès aux crédits : «Au-delàs du taux d’intérêt très élevé entre 18 et 24% par an, nous faisons face à un problème de notoriété. Les banques ne nous font pas confiances parce qu’elles ne nous connaissent pas. Pour qu’une banque te finance un projet, il faut qu’elle vienne te connaître»
Outre les problèmes liés à l’accès au financement, Fatoumata Cissoko mentionne également des difficultés liées à la certification des produits. A l’en croire, la non certification des produits empêche leur écoulement sur le marché international.
Malgré les nombreuses difficultés et défis auxquels son entreprise est confrontés Fatoumata Cissoko compte dans les prochains mois se lancer une unité de transformation de jus de fruits.
Sadjo Bah pour Actuguinee.org