Dans un communiqué rendu public ce samedi 25 mai 2024, le gouvernement guinéen a tenté de justifier les raisons du retrait des licences des groupes de médias Hadafo, FIM et Djoma. Il reproche à ces organes de « violation abusive » de l’article 6 du cahier de charges
Selon le porte-parole du gouvernement ces organes ont manqué à leurs responsabilités, en enfreignant des lois sur la Liberté de la Presse, la Haute Autorité de la Communication et le Code de bonne conduite des journalistes.
« Les dérapages ont été régulièrement monitorés. La violation abusive par certaines radios et télévisions de l’Article 6 du Cahier de charges portant sur l’obligation de respect de la dignité de la personne humaine et les exigences de l’unité nationale et de l’ordre public, a mis en évidence les difficultés de ces médias à respecter ce cadre légal », peut-on lire
Le gouvernement reproche également aux associations de presse du retard accusé dans la mise en place de l’Observatoire Guinéen d’autorégulation des médias (OGAP)
« Le 06 mars 2024, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, a pris l’initiative de rencontrer les associations de presse. À l’issue de cette rencontre, le Gouvernement s’était engagé à consulter tous les acteurs impliqués dans la crise afin de trouver une solution. Le 02 mai 2024, une seconde rencontre a eu lieu. Sur la base du respect des principes déontologiques du journalisme, une reprise normale des activités a été annoncée sous réserve que les médias respectent des engagements professionnels et souscrivent à une charte d’un organe d’autorégulation qu’ils auront librement mis en place. Malheureusement, les mauvaises pratiques ont persisté. La charte de l’organe d’autorégulation n’a été signée et transmise au Premier ministre que le 22 mai 2024, c’est-à-dire a posteriori de la notification du retrait de certaines licences le 21 mai 2024″, a fait savoir le porte-parole du Gouvernement
Le Gouvernement travaille à restaurer l’ordre constitutionnel et non à établir une démocratie médiatique
Pour le gouvernement, ce retrait de licences de 3 important groupe de médias en Guinée ne constitue pas une entrave à l’exercice de la liberté de la presse.
« Il est important de préciser que le retrait des licences concerne uniquement trois radios (3) sur les quatre-vingts (80) qui émettent et deux (2) télévisions sur les quatorze (14) autorisées dans le pays. Cette mesure ne constitue en aucun cas une entrave à l’exercice de la liberté de la presse en République de Guinée. Une gouvernance responsable repose sur des institutions et des règles qui organisent le système politique et la société. Les médias font partie intégrante de ces institutions politiques. Le Gouvernement travaille à restaurer l’ordre constitutionnel et non à établir une démocratie médiatique », mentionne le communiqué du Gouvernement de transition
Amadou Diawo Barry pour Actuguinee.org