Quand en est-on de la Guinée à propos de la liberté de presse?

Sous d’autres toits, combien est noble le rôle de la presse, qu’elle soit publique ou privée! Elle participe activement à informer et à éduquer le peuple; à mettre au service du public les actes que les gouvernants leur cachent comme la corruption et les comportements non-conventionnels des opposants dans leur quête du pouvoir. Surtout, elle aide le peuple à s’aimer et à cultiver le patriotisme. Hélas! Celle de la Guinée fait non seulement très mal son rôle mais pire, elle ne fait en général que de mettre en périr l’unité des Guinéens dans la paix et dans le développement socio-économique.
Il semble que notre pays est classé cent-quatrième selon le classement des rapporteurs sans frontières à propos de la liberté de presse derrière beaucoup de pays qui ne se comportent apparemment pas mieux que nous, selon notre fameux professeur. Il est même furieux et veux savoir les causes.
On peut lui aider peut-être. Tout d’abord, il ne semble pas comprendre que ce classement s’adresse à la presse en général: la presse publique qui est aux ordres de son gouvernement et celle privée. Ainsi, les causes de notre mauvais classement doivent être cherchées à tous les niveaux. S’en prendre seulement à la presse privée sans toucher un mot à celle publique ne résoudra guère le problème.
Depuis 10 ans, on sait déjà que la presse privée n’est pas en général son ami et comme celle publique n’est pas aussi l’ami de l’autre côté. Comment pouvons-nous comprendre que la presse publique n’a quasiment jamais dit du bien de notre opposition pendant tout ce temps? Elle ne parle de lui que pour montrer aux Guinéens les conséquences désastreuses de ses marches stupides mais pas leurs répressions barbares. Elle ne parle de lui en bien qu’après une visite à la présidence.
Quant à la presse privée, on se pose aussi la même question. En général, elle profite chaque occasion pour traîner les gouvernements successifs dans la boue pour chacun de leurs actes jugés non-conventionnels mais pas leur moindre progrès. Elle ne fait pas du cadeau à notre fameux professeur, lui-même. Pire, elle n’a en général jamais dit de mal, ni un petit mot sur les comportements têtus ou obsessions infantiles de notre opposition pour leurs marches stupides. Avec tout ça, il est facile de savoir pourquoi on est cent-quatrième loin derrière beaucoup de pays qui nous environnent.
Une dernière chose qui échappe sans doute à notre fameux professeur: le problème n’est pas seulement au niveau d’emprisonner les gens comme ceux de la presse par exemple; mais il est au niveau de l’applicabilité des lois régissant cette profession. Un pays qui arrête les journalistes chaque jour en tenant compte de ses lois et en donnant la chance à ces journalistes de se défendre dans des procès justes et équitables, à plus de sens et mérite plus de considération aux yeux du monde qu’un pays qui fait le contraire ou qui ne respecte pas ses propres lois. La presse, comme toute autre profession doit avoir les lois qui la régissent et elles doivent être appliquées dans toute sa rigueur.
Tant qu’on continuera à signer les accords bidons au détriment des lois; à bafouer les institutions du pays et à refuser de les compléter, à ne pas respecter nos propres lois (à commencer par les autorités) et les appliquer équitablement sur tout le monde, on sera toujours derrière dans n’importe quel classement. C’est qu’on appelle «l’Etat de Droit »; un professeur juriste devait être naturellement le premier à le savoir.
Tant que la presse n’est pas du côté du peuple, elle ne fera point un travail qui aidera la Guinée car on ne peut pas être des marionnettes du gouvernement et des politiciens et même temps, penser aider le peuple qu’ils piétinent matin et soir. La liberté d’expression doit être cadrée par les lois et punir ceux qui se servent d’elle pour allumer le feu en Guinée doit être comparable aux cas de tous qui violent les autres lois. La liberté d’expression n’est pas synonyme de raconter tout ce qui se passer par notre tête sans jamais s’attendre aux conséquences.

Ibrahima Kandja Doukouré

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