Medias : Le calvaire des Journalistes de la Radio Global FM
La libéralisation des ondes en Guinée a donné l’occasion de l’ouverture d’une promiscuité de médias privés qui, distillent à la fois les informations et de la musique.
Nombreux sont aujourd’hui les jeunes en quête du premier emploi qui s’aventurent vers ces studios de radio. Tant bien que mal ils réussissent à faire leurs premières armes dans le monde de la presse. Toute radio a un fondateur ou autrement dit un propriétaire qui imprime sur sa propriété une partie de sa personnalité. De manière générale ces jeunes journalistes ne sont pas assez exigeants vis-à-vis des propriétaires de média. Tout juste on les paie le minimum c’est-à-dire quelque chose au-dessus du SMIG retenu dans le pays.
Cependant depuis quelques jours une grogne se fait entendre au niveau de la radio Global FM. Les travailleurs de ce média sont en grève. Ils sont d’ailleurs très remontés contre leur direction qui ne veut pas remonter leur revendication au niveau du propriétaire. Comme tout le monde connait la quête de l’information n’est pas une chose aussi aisée. Ces jeunes se lancent dans des quêtes d’information munis simplement de leur courage et de l’espoir de toucher un salaire en fin de mois.
Que ce soit dans les écoles privées ou dans les radios privées, on établit toujours un contrat de travail qui doit lier le travailleur à son employeur. Dans ce contrat il est défini clairement toutes les contraintes auxquelles les deux parties doivent se soumettre pour une bonne réglementation du travail. Ce qui est paradoxale chez Global FM, les journalistes qui y sont n’ont signé aucun contrat, ce qui sous-entend qu’aucun salaire n’a été discuté. Peut-être par naïveté ou par excès de confiance, ces jeunes journalistes se sont précipités pour faire ce travail qu’ils aiment tant.
Mais voilà que depuis trois mois ces journalistes n’ont reçu aucun sou de la part de leur direction. Pire le salaire proposé est contraire aux conditions de travail en cours dans le pays. Imaginez un technicien payé à 150.000 Fg, un journaliste à 300.000 FG où allons-nous dans ce pays. De source concordante, on apprend que ce média serait la propriété de Bantama Sow, membre du BPN du RPG Arc en ciel, ministre conseiller à la présidence de la république. Pourtant l’un des points sur lesquels le Pr. Alpha CONDE s’est battu a été l’application du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti). On se demande comment un homme qui dit vouloir défendre le président de la république peut proposer un tel salaire à ses travailleurs et mieux faire travailler ces jeunes durant trois mois et refuser de les payer.
Il est vrai que ces jeunes sont à la recherche de leur premier emploi mais, cela ne doit pas donner l’occasion de les martyriser ainsi en abusant de leur crédulité. Si c’est vrai que ce média est la propriété de Bantama Sow, il est temps pour lui de revoir cette situation qui risque d’avoir un mauvais relent pour sa réputation. Dans les autres médias, il n’y a pas de cris, tout se passe bien car là-bas ils sont respectueux de la déontologie du travail : salaire décent pour un travail normal bien fait. A ce rythme le ministre conseiller à la présidence ne pourra rien dire à qui que ce soit parce que, n’étant pas lui-même respectueux des textes promulgués par le chef de l’Etat.
Les journalistes sont très solidaires des uns et des autres. Avant que cela ne prenne un tournant inattendu, il est temps de prendre des mesures idoines pour mettre fin au calvaire des jeunes journalistes à Global FM.
Et si le propriétaire n’est plus capable d’honorer ses engagements, qu’il paye d’abord ces arriérés de salaires et après il peut fermer son média par incapacité de gestion.
A bon entendeur salut !
Actuconakry