Manifestations de l’Opposition: Déjà des condamnés par le tribunal!

 

Cinq personnes ont été condamnées jeudi à des peines de deux à six mois de prison ferme pour « troubles à l’ordre public » par un tribunal de Conakry, après les violentes manifestations du début de semaine dans la capitale guinéenne.
Les condamnés avaient été arrêtés pour « troubles à l’ordre public, attroupement illégal et violences » après des heurts entre partisans de l’opposition et forces de l’ordre qui ont fait deux ou trois morts, selon les bilans respectifs du gouvernement et de l’opposition, et plus d’une dizaine de blessés.
Un des prévenus a été condamné à six mois de prison ferme, deux à quatre mois et les deux autres à deux mois, selon le jugement prononcé par le président du tribunal de Mafanco (banlieue), Ibrahima Sory Tounkara, a constaté un journaliste de l’AFP.
Tous les cinq doivent payer la même amende de 63 euros. Le tribunal a relaxé un autre prévenu pour « délit non constitué ».
« Cette justice est caporalisée et est aux ordres de l’exécutif. Nous n’avons pas compris les faits pour lesquels nos clients ont été déférés », a déclaré à l’AFP un avocat des prévenus, Me Alseny Aissata Diallo, qui a annoncé faire appel.
Ils ont été arrêtés en même qu’une cinquantaine d’autres personnes, selon leur conseil. Une vingtaine ont été déférées au tribunal de Dixinn (banlieue) et doivent être jugées à une date non indiquée.
« Il est de mon rôle de chef de l’Etat de faire en sorte qu’il n’y ait pas de crise en Guinée et d’arriver à organiser malgré toutes les difficultés des élections libres et transparentes et inclusives si possible », a déclaré à l’AFP à Washington le président Alpha Condé, invoquant le passif de « 50 années de dictature et d’anarchie ».
L’opposition a fait état dans une déclaration conjointe mercredi de « trois morts, une cinquantaine de blessés dont au moins douze par balle et près de cent interpellations ».
Elle avait appelé à manifester pour protester contre l’insécurité, après l’agression de son porte-parole le 4 avril, et contre l’inversion du calendrier électoral par la Commission électorale qui a encore repoussé, à mars 2016, soit après la présidentielle fixée à octobre 2015, le scrutin local.
L’opposition soupçonne que les exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, ne favorisent des fraudes massives en faveur de M. Condé.

 

AFP

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