Lutte contre Ebola, la sous préfecture de Banankôrô se réveille positivement!

 

Les hommes barbu, habillés en boubou, chapelet en main, les femmes voilés dont certaines avec le visage couvert par la burka écoutent les messages de sensibilisation du communicateur et mobilisateur social de l’OMS sur la maladie à virus Ebola dans le quartier briki oulen dans la sous préfecture de banankoro, préfecture de Kérouané.

Située à 870 km de la capitale Conakry, la Sous préfecture de Banankôrô est l’une des sept sous préfectures de Kérouané la plus touchée par l’épidémie de la maladie a virus Ebola. Le premier cas a été notifié le mois d’octobre 2014. Et de cette date à la date du 30 mars 2015, le foyer de Kérouané dont relève la sous préfecture de banankoro a enregistré 205 malades transférés au CTE; 141 malades sont confirmés Ebola; 64 sont non cas; 53 guéris d’Ebola; 88 sont décédés et le tout avec une liste de contacts estimé à 1873 contacts .

Mobilisation dans un quartier le plus réticent contre les équipes de sensibilisation.

L’équipe de sensibilisation de l’OMS multiplie les activités à tous les niveaux. Le quartier Briki Oulen de la sous préfecture de Banankôrô, est en majorité habité par les sunnite et leurs femmes voilés. Ce qui a permit la propagation à grande échelle de la chaine de contamination dans la localité, est que les femmes voilés étaient parmi les contacts qu’on devrait suivre pendant 21 jours. Mais sur le terrain, l’équipe de supervision s’est heurté à la réticence des époux qui affirment qu’un autre homme n’à pas droit de voir le visage de leur femme. Remplacé par les infirmières pour faire le suivi, cette dernière équipe s’est aussi vu refuser d’accéder dans les concessions pour le suivi.

L’équipe de communication et de mobilisation sociale en collaboration avec la Coordination Préfectorale et les autres partenaires intervenant dans la lutte contre Ebola dans le foyer de Kérouané ont jugés nécessaires d’organiser des séances de sensibilisation pour les imams, les jeunes, les femmes et les autorités sous préfectorales sur les thèmes: informations générales sur Ebola; les dangers des réticences; les conséquences du non suivi des contacts et la stigmatisation…etc.
Le lendemain de cette rencontre, toutes les activités dans le quartier Briki Oulen étaient au ralenti par peur d’être en contact avec les contacts non suivi de ce quartier. En fin 48heures après, l’invite a été faite par les sages de ce quartier réticent de venir prendre les malades et suivre le reste des contacts. A l’arrivé de l’équipe, il y avait déjà eu trois décès non investigués et des enterrements non sécurités. Et ces trois décès sont deux des trois femmes du grand imam de Banankôrô et sa fille. 3 malades suspects sont transferés et plus de 46 contacts répertoriés.

Mobilisation maximale à Banankôrô pour la lutte contre la maladie a virus Ebola

Un jour pas comme les autres a Banankôrô, représentant du parti au pouvoir, maire de la commune rurale, les agents de santé, des femmes voilés accompagner par leurs époux et certains curieux du quartier étaient tous au rendez vous de cette grande sensibilisation animé par le mobilisateur social de l’OMS. Tout à commencé par les informations générales sur Ebola (mode de transmission, mode de prévention ) et les notions sur les cas (suspects, confirmés, non cas, personnes guéris, désinfection des maisons, stigmatisation…) et surtout les décès communautaires et les dangers liés aux enterrements non sécurisés. Après cette intervention en langue nationale maninka, femmes, jeunes, et sages, chacun lève son doigt pour poser des questions sur Ebola ou avoir la confirmation ou l’infirmation de certaines rumeurs. Entre autres questions: pourquoi Ebola qui a été découvert au Congo est réapparu ici en Guinée ? ; les malades qui sont parti à Guéckedou (préfecture qui habite le Centre de Traitement Ebola, ndlr) ne sont plus revenu et on nous a dit que les médecins qui sont là-bas enlèvent les organes pour les revendre. Est ce vrai ?; Les chlores qu’on distribuent contiennent des virus… Après avoir démentir toutes ces allégations, l’équipe de sensibilisation a donné de larges informations sur les dangers que courent la communauté si une famille arrive à cacher un malade ou héberger un contact en fuite.

La Communauté impose des mesures à respecter dans la sous préfecture
Après de multiple sensibilisation sur le terrain, les chefs de quartiers et les associations de jeunes et de femmes ont proposés des mesures a respecter aux autorités pour son application. Parmi ces normes: le suivi obligatoire de tout contact quelque soit son statu; le grand imam de la sous préfecture qui finalement perdu 10 membres de sa famille et qui était à l’origine de la réticence dans son quartier a été interdit de prier à la mosquée pendant sa période de suivi; chaque famille doit déclarer l’arriver de tout étranger sous peine d’être chassé de la communauté; l’enterrement sécurisé pour tous les décès dans la communauté par la Croix Rouge…etc.
Signalons que le dernier cas confirmé remonte à la date du 29 décembre 2014 et le dernier contact est sorti le 19 janvier 2015.

Tel de www.actuconakry.com: 622 56 56 67

 

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