http://Actuguinee.org / Un adage africain enseigne : « Il ne faut pas voire seulement là où on est tombé et refuser de voir là où on a buté son pied ». C’est l’espoir de toute une nation qui s’est envolé avec cette élimination du Syli national de Guinée. Ce qui prouve qu’en football il y a des décisions fatales et suicidaires qu’il faut se méfier de prendre au risque de recevoir l’effet boomerang en plein visage. Le malheur du Syli national a commencé par le limogeage de Kaba Diawara par le président Bouba Sampil, sans aucune mesure de rechange. Une décision cavalière qui n’est que l’expression de son incompétence et de sa subjectivité.
Si d’ailleurs il avait un plan B on pouvait croire, malheureusement à la place de Kaba Diawara, il offre un collectif de gestion composé de 4 personnes.
Comme s’il en voulait à Kaba Diawara, par mépris pour lui il nomme Paquillé celui-là même qu’il a éjecté de son staff pour incompétence. Comme en pareille circonstance le mépris est de rigueur, pour se venger et se moquer de Kaba Diawara, Paquillé n’hésite pas à faire appel à des joueurs que son prédécesseur avait toujours ignorés. Et le résultat a été catastrophique pour le Syli qui s’est incliné lors des deux premières journées. Suite à cette débâcle, Bouba Sampil limoge Paquillé et fait appel à Michel Dussuyer pour redresser le navire. Le sursaut d’orgueil des joueurs avec la classe et la détermination de Guirassy ont fait renaitre cet espoir perdu.
Mais comme il fallait s’y attendre, quand un départ est faussé cela se répercute toujours sur l’arrivée et malheureusement c’est ce que le Syli a subi avec cette défaite contre la Tanzanie. Le limogeage de Kaba Diawara a décontenancé les joueurs, ils n’ont jamais compris les raisons fondées de ce limogeage. Certains ont préféré éviter la sélection, ceux qui sont venus l’ont fait par amour pour la patrie et ne pas voir le Syli sombrer. Les jeux sont faits, le Syli national suivra la CAN à la Télévision, il se contentera d’apprécier les prouesses des équipes qualifiées et ruminera pendant longtemps l’irresponsabilité de la FEGUIFOOT.
Depuis que cette équipe a été mise en place malin celui qui pourra dire une seule réalité positive qu’elle a pu réaliser. Les cadets éliminés, les U20 disqualifiés, le Syli A éliminé, le championnat arrêté à quoi s’attendre réellement maintenant en matière de football. La mission confiée à Dussuyer était de qualifier le Syli pour le Maroc, comme cela n’a pas été atteint il faut absolument trouver la solution pour voir si au moins on peut se qualifier pour le mondial.
Il y a assez d’impératifs à prendre en compte pour sauver le football guinéen. Depuis les élections de la FEGUIFOOT qui ont connu des cabales, des tractations interminables, les observateurs avertis n’ont pas manqué de tirer la sonnette d’alarme quant à l’efficacité de cette nouvelle équipe. Sur des règlements de compte et le désir ardent d’évincer certains cadres émérites du football, des personnes peu représentatives ont été mises de cette institution et aujourd’hui à cause de leur irresponsabilité le pays est absent dans les hautes sphères de décision. Le football c’est une mafia quand vous n’êtes pas présent on ne vous considère pas. Une sagesse africaine enseigne : « Quand tu tues ton chien méchant, autre chien méchant te mordra ».
Après plus de 6O années d’indépendance, le pays n’est pas à mesure de s’offrir au moins un stade homologué. La FEGUIFOOT n’en fait pas un problème et l’Etat non plus. On continue à priver les guinéens du plaisir de voir leur sélection nationale jouer et de pouvoir la supporter. Le Mali, la Côte d’ivoire, le Sénégal et même la Sierra Léone ont des terrains homologués de nos jours, pourquoi pas la Guinée. C’est une honte et un manque de responsabilité et de vision qui font que le Syli est tenu de négocier ses matchs en dehors du pays. Après cette débâcle, il est temps de prendre les mesures pour situer les responsabilités et cela sans complaisance.
- Limoger la fédération guinéenne de football par manque de résultats, et procéder à une autre élection crédible et transparente, en éloignant cette fois-ci les opportunistes ;
- Pour n’avoir pas atteint l’objectif à lui assigné, rompre le contrat de Dussuyer et trouver un autre entraineur de qualité ;
- Procéder à une épuration des saprophytes qui gravitent autour de nos instances sportives qui constituent de véritables dangers pour le football guinéen.
- Moraliser la gestion administrative et financière du football guinéen à travers un audit indépendant.
Le football est un sport rassembleur, le seul qui crée la solidarité de la nation, donc des mesures et des décisions qui peuvent nuire à cela sont à éviter. Le limogeage de Kaba Diawara a été la cause principale de ce qui est arrivé au Syli. On ne gère pas une telle institution par les sentiments ni par subjectivisme. Il faut convenir que Bouba Sampil en est l’unique responsable, sous d’autres cieux, la démission est effective.
Il est alors temps de voir la situation et prendre des mesures draconiennes pour éviter au peuple de Guinée pareille déconvenue.
Par Famany CONDE