L’assassin de Mohamed Diallo aurait – il déjà été arrêté ? Ou en est l’enquête ?

Qui a tiré et tué le journaliste Elhadj Mohamed Diallo ? C’est la question sur toutes les lèvres et à laquelle doivent répondre les hommes du colonel Balla Samoura, l’Officier de Police judiciaire en charge de conduire l’enquête.
Vingt-quatre heures après la mort du journaliste de Guinee7, tué d’une balle dans la poitrine, le 5 février au siège de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), aucun suspect n’a été officiellement arrêté. Les limiers du colonel Balla Samoura ont auditionné plusieurs témoins, y compris Bah Oury, vice-président de l’UFDG exclu du parti. Il a été entendu ce samedi 6 février en qualité de témoin, apprend-on.
La mort d’Elhadj Mohamed Diallo a provoqué un véritable séisme au sein des médias. Elle a également ébranlé les deux protagonistes, le camp de Bah Oury et celui de Cellou Dalein Diallo incarné par la direction nationale de l’UFDG. Chaque camp a immédiatement cherché à se dédouaner en faisant porter le chapeau à l’adversaire à travers des communiqués au contenu équivoque.
Quelques heures seulement après l’annonce du décès du journaliste, la direction de l’UFDG a publié un communiqué accusant Bah Oury en des termes à peine voilés d’être le tueur de Mohamed Diallo. La réplique de Bah Oury ne s’est pas fait attendre. L’ancien vice-président du parti a signé un communiqué, diffusé sur son blog et largement relayé sur les réseaux sociaux dont il est devenu adepte, accusant ouvertement un membre de la garde rapprochée de Cellou Dalein Diallo d’avoir ouvert le feu et tué Mohamed.
Même si sur les réseaux sociaux et les sites d’informations on s’est empressé de parler de « meurtre » ou « d’assassinat », ce qui suppose préméditation, aucun élément ne montre à ce stade que la victime a été visée et tuée spécialement pour sa qualité de journaliste. Même dans les déclarations accusatrices de deux protagonistes, la mort du Mohamed Diallo est perçue comme collatérale puisque l’UFDG accuse Bah Oury d’avoir voulu attenter à la vie de Cellou Dalein Diallo, alors que Bah Oury affirme que les tirs du garde le visaient directement.
Mais quel crédit accordé à ces accusations et contre-accusations ?
Aucun ! Ni sur la forme, ni sur le fond. Sur la forme, on sent que ces déclarations ont été hâtivement écrites et diagonalement relues par leurs auteurs. Sur le fond, leur but est de se dédouaner et de charger l’ennemi.
Dans sa déclaration, la direction de l’UFDG accuse Bah Oury de s’être rendu au siège du parti muni d’une arme à feu. Sur les vidéos diffusées sur internet, on voit Bah Oury arriver devant la porte verrouillée du siège habillé d’une simple tunique dans laquelle on devine qu’il effectué la prière du vendredi. Aurait-il dissimulé l’arme sous son boubou ? Aucun témoin interrogé n’affirme avoir vu Bah Oury armé. Et s’il voulait vraiment attenter à la vie de Cellou Dalein Diallo comme l’affirme le communiqué, Bah Oury a fait preuve d’amateurisme en tirant sur un journaliste, à l’extérieur de la cour, et non pas sur un garde au moins !
De son côté, Bah Oury dit dans sa déclaration que le garde qui a voulu l’éliminer, un certain Sow selon lui, a tiré trois coups de feu dans sa direction mais que c’est le journaliste qui a été atteint. Le problème est que tous les témoins disent n’avoir entendu qu’un seul coup de feu et non trois. Mohamed a été retrouvé par terre, la poitrine ensanglantée. Il n’aurait reçu que la seule balle tirée.
Ces déclarations ne sont donc pas susceptibles d’ouvrir des pistes sérieuses pour les enquêteurs. Par contre, la déclaration de Bah Oury sur Guineematin.com affirmant avant son départ de la maison pour le siège que « Dieu seul sait ce qui va se passer » si on lui bloquait l’accès, est réellement compromettante pour son auteur. Elle apparait comme une préméditation après le drame qui est arrivé.
Alors qui a tiré le coup de feu ? Il semble qu’il existe tout de même une piste intéressante.
Parmi les nombreux journalistes présents sur les lieux, plusieurs affirment avoir vu un homme se faire interpeller par des militants quelques minutes après la détonation du coup de feu. L’individu, non identifié, a été remis à des gendarmes stationnés tout près et qui l’ont embarqué dans leur pick-up. Sauf grave dysfonctionnement, les enquêteurs doivent être au courant de cette interpellation.
Qui est cet homme ? Etait-il armé ? Etait-ce le tireur ? Où l’a-t-on amené ? Qu’est-il devenu ? Voici autant des questions qui restent sans réponses pour l’instant. Peut-être que les résultats de l’autopsie du corps de Mohamed Diallo, effectuée ce samedi 6 février, apporteront quelques éléments de réponse.
Tout ce qu’espèrent la veuve de Mohamed, ses proches, ses amis et ses désormais anciens collaborateurs.
Auteur: Ciré BALDE de VisionGuinee.Info

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