http://Actuguinee.org / La justice est le pilier fondamental de toute société démocratique. En Guinée, comme ailleurs, elle doit garantir l’équité, la protection des droits et la paix sociale.
Cependant, un sujet préoccupant revient régulièrement dans les débats publics : la proportionnalité des peines prononcées par certains magistrats guinéens, qui semble parfois s’éloigner des principes fondamentaux de justice.
La notion de proportionnalité des peines repose sur un équilibre essentiel : la sanction doit être adaptée à la gravité de l’infraction, à la personnalité de l’auteur, ainsi qu’aux circonstances de l’acte. Or, en Guinée, des décisions judiciaires sont souvent perçues comme excessives, voire arbitraires, ce qui alimente un sentiment d’injustice et de méfiance envers le système judiciaire.
Ces « délires » – pour reprendre une expression fréquemment utilisée par les citoyens – se traduisent par des peines disproportionnées, allant parfois jusqu’à des condamnations lourdes pour des infractions mineures, ou au contraire des relaxes surprenantes pour des faits graves. Ce phénomène fragilise la crédibilité des tribunaux et compromet la confiance des citoyens dans l’État de droit.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation : un manque de formation continue des magistrats, des pressions politiques ou sociales, ainsi qu’une insuffisante indépendance de la justice. Il est urgent de renforcer les capacités des acteurs judiciaires, d’instaurer une meilleure supervision des décisions et d’adopter des lignes directrices claires pour l’application des peines.
Par ailleurs, la société civile et les médias ont un rôle crucial à jouer pour dénoncer les dérives et promouvoir un débat constructif sur la justice en Guinée. Une justice juste et proportionnée est la garantie d’une paix sociale durable et d’un développement harmonieux.
En conclusion, il est impératif que la Guinée œuvre pour une justice où la proportionnalité des peines n’est pas un luxe, mais une réalité tangible. C’est ainsi que le pays pourra véritablement protéger les droits de ses citoyens et renforcer la confiance dans ses institutions.
Par Sékou Keita