La problématique du réseau routier guinéen : Les non dits de l’Entreprise EBOMAF sur l’axe Kissidougou-Kankan
La problématique du réseau routier guinéen est de nos jours devenue un véritable casse-tête. Pour s’en convaincre il faut simplement s’aventurer sur les axes routiers du pays surtout, la nationale N0 1 qui part de Conakry pour la région forestière. Mais ce problème de réseau routier n’intéresse pas seulement que la Guinée. Ils sont nombreux les pays de la CEDEAO qui sont confrontés à cette situation. C’est dans ce souci que l’organisation sous régionale s’est intéressé au problème. Ce qu’il faut savoir c’est que les infrastructures routières souffrent d’une réelle insuffisance au niveau de la presque totalité des pays indépendants d’Afrique.
Pour se dépêtrer de ce retard, il fallait mettre en place des politiques ambitieuses soutenues par des investissements sur fonds propres ou par partenariat public-privé ont été mises en œuvre. Donc cette volonté de réhabilitation et de modernisation ne suffit pas, il fallait à tout prix rechercher les ressources qualifiées pour la circonstance. Pendant longtemps des firmes étrangères ont été les seules à exécuter ces travaux dans les pays africains. En Guinée on peut citer Jean Lefebvre, Cochery-Bourdin Chaussée Satom, Razel etc. Mais depuis un certain temps des entreprises africaines spécialisées dans le BTP ont émergé et se sont imposées par la qualité et la durabilité de leur prestation telles que la CSE, EBOMAF etc.
Dans le cadre de l’amélioration du réseau routier d’interconnexion des pays de la CEDEAO, l’entreprise EBOMAF a été choisie pour réaliser ces travaux dans certains pays de la sous-région dont la Guinée. La route nationale Kankan-Kissidougou a été confiée justement à cette entreprise qui a manifesté sa volonté effective pour l’exécution des travaux. Mais au moment où les travaux devaient commencer, le gouvernement guinéen a alors préféré diviser le tronçon de façon unilatérale et privilégier une entreprise locale. Ce qui n’était pas du tout prévu dans les clauses du contrat avec EBOMAF, le gouvernement guinéen minimisait tout ce qui avait été déjà fait par cette entreprise. Ce mécontentement a été la raison fondamentale qui a poussé EBOMAF a arrêté les travaux sur cet axe routier long de 194 kms.
Il est important de faire du chauvinisme, mais en pareil cas, le gouvernement devait associer EBOMAF à cette opération car, il faut avoir le courage de reconnaître aucune entreprise guinéenne du BTP n’a encore atteint le niveau d’expertise d’EBOMAF.
L’arrêt des travaux sur ce tronçon ne dépend aucunement de l’entreprise contractante mais de la mauvaise manœuvre des autorités gouvernementales guinéennes. Une telle entreprise qui dispose des armes requises pour briser toute concurrence mérite d’être traitée avec un certain égard. Des pays comme le Niger, la Côte D’Ivoire, le Togo ont été émerveillés par la qualité de son travail et de ses matériels de dernière génération.
Si effectivement sa présence était dans le cadre de la réhabilitation de notre réseau routier, il ne coûtait rien au gouvernement de les contacter pour que nos entreprises locales puissent acquérir de l’expérience à leur dépend.
Contrairement à ce que croient la grande majorité des guinéens, l’Entreprise Ebomaf n’est nullement responsable de ce qui est arrivé pour le tronçon Kankan- Kissidougou.
Le ping pong de la Guinée
C’est 2011 qu’Ebomaf a débuté son expertise sur la Guinée , mais ce n est qu’en juin 2014, Ebomaf a ouvert un grand projet en Guinée Conakry.
Les travaux d’aménagement de la route Kankan-Kissidougou, longue de 194 km. Un chantier de 306 millions d’euros disait-on. Juste au démarrage des travaux,le gouvernement guinéen a décidé de diviser ce marché de façon unilatérale dont la partie importante sera confiée à une entreprise Guinéenne. Un véritable découragement se naît au sein de l’entreprise contractante(EBOMAF) ; du fait de la mobilisation du matériel pour attaquer le dit projet sur 5 fronts. Selon un économiste de l’Uemoa contacté par notre rédaction « cette procédure guinéenne de la non considération du marché de base devrait causer un coup fatal à la Guinée ». Mais rien n émeut le Pdg du Groupe Mahamadou BONKOUNGOU.
Il croît toujours à la bonne volonté de l’autorité guinéenne sur le bon issu des négociations relatives à ce projet de base.
Le gouvernement guinéen va-t-il accepter de considérer la mobilisation du financement des études de base, des agios auprès des banques et surtout du matériel mobilisé depuis lors? Les autorités guinéennes ont-ils pris en compte la démoralisation des partenaires ? Ce sont autant d’interrogations que l’on doit se poser si réellement ont veut comprendre les dessous de cette affaire regrettable. En tout cas, il faut savoir que le réseau routier national a atteint un tel niveau de dégradation qui nous pousse à dire, que si rien n’est fait d’ici la prochaine saison hivernale, des régions entières risquent d’être coupées de la capitale.
Pour bons nombres d’observateurs,le tronçon Kankan-Kissidougou n’était qu’une propagande de campagne.
Nous y reviendrons!
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