http://Actu / Le procès des massacres et viols commis le 28 septembre 2009 au stade du même nom s’est poursuivi ces derniers jours avec la comparution du Colonel Claude Pivi, ancien ministre de la sécurité présidentielle. Les séances de questions à ce dernier creusent davantage le fossé de la division entre les avocats de l’ancien Président du CNDD, le Capitaine Moussa Dadis Camara et Cie et ceux de son ancien Aide de Camp, le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité Toumba, chaque partie cherchant à imputer la responsabilité des crimes sur l’autre.
Dans cet exercice, Me Haba, bec et ongles, se bat pour l’acquittement de son illustre client, le Président Moussa Dadis Camara.

Mais, en évoquant certains faits comme la descente chez le PDG Mamadou Sylla de Futurelec, en se servant des images, en voulant incriminer le Général Sekouba Konaté ou en interprétant un extrait du témoignage de Tibou Kamara,
Me Jocamey Haba soulève plutôt un débat avec de multiples questions dont les réponses peuvent tracer le chemin vers la manifestation de la vérité tant recherchée et réclamée par tous.
Même les palpitantes rencontres de football de la Coupe du monde se jouant actuellement au Qatar ne semblent pas perturber l’attention des Guinéens pour le procès des crimes commis le 28 septembre 2009 au stade du même nom. Dans l’ensemble, l’opinion nationale et internationale, tous ceux qui s’intéressent à la Guinée notamment les défenseurs des droits humains à travers le monde attendent de ce procès la lumière rien que la lumière sur cette macabre journée qui a souillé à la fois une DATE et un STADE ( 28 SEPTEMBRE 1958) HISTORIQUES QUI ONT FAIT LA GRANDEUR INTERNATIONALE DE LA GUINÉE. En se référant sur les résultats du Référendum Gaulliste du 28 septembre 1958 ( 1 136 324 de NON – 95,22% – contre 56 981 de OUI – 4,78 % – des suffrages exprimés sur un total de 1 408 500 inscrits) les engouements au STADE DU 28 SEPTEMBRE toujours plein comme un œuf à chaque fois que le Syli National dispute un match international depuis l’indépendance, il apparaît clairement que LA DATE ET LE LIEU QUI L’IMMORTALISE SONT LES SEULS VRAIS FACTEURS D’UNITÉ PRESQUE COMPLÈTE ET TOTALE D’UN PAYS OÙ LES DIVISIONS ETHNOPOLITIQUES ONT BRISÉ DES LIENS JUSQUE DANS LES FAMILLES.
Il est ainsi facile de comprendre que toute la Guinée et tous ceux qui, partout dans le monde, aiment et respectent ce pays se sentent concernés et s’intéressent à ces massacres, viols perpétrés dans l’enceinte du lieu des grandes joies et gloires sportives Guinéennes et le jour commémorant l’an 51 an de son illustre et historique Homonyme.
Au procès où les désaccords sont si profonds, où les séances de questions aux accusés s’enveniment et virent à de virulentes empoignades entre acteurs surtout entre avocats de la défense acharnés à incriminer X pour sauver Y et inversement, toutes les parties sont cependant d’accord sur 2 Points : Reconnaissance et condamnation des tueries et viols du 28 septembre 2009.
Dans cette ambiance survoltée, si le Parquet et la Partie Civile ne font aucun distinguo et administrent depuis le début la même nature de traitement à tous les accusés qui ont comparu perçus à priori comme coupables des faits à eux reprochés, beaucoup d’avocats de la défense ont, eux, purement et simplement décide d’épouser la cause de leurs clients respectifs.
L’une des illustrations de cette tendance est sans doute Me Jocamey Haba, un des conseils de l’ancien Président du CNDD, le capitaine Moussa Dadis Camara.
Comme si de la disculpation de son prestigieux client dépendait la suite de sa carrière, ce bel avocat, de bonne formation que sa tignasse ne cache pas, va dans tous les sens et se bat sur tous les fronts pour atteindre son objectif principal ( l’acquittement du capitaine Moussa Dadis Camara) et accessoire ( la libération des proches de l’ancien Maître du Camp Alpha Yaya).
Il est évident que réussir dans ce pari très compliqué à ce stade ferait de Me Haba, non seulement l’un des avocats les plus sollicités de la Guinée voire de l’Afrique, mais aussi et surtout un Héro pour les partisans de l’ancien Président du CNDD.
Ainsi de l’apologie du Colonel Claude Pivi qu’il crédite de hauts faits militaires à la diabolisation à outrance du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité Toumba, Me Haba emprunte des chemins et se sert de quelques faits pas forcément favorables à son client. Sans se prononcer sur l’impact ou non de cette comparution sur le Tribunal, on remarque que la présence à la barre du Colonel Claude Pivi est exploitée à fond par les 2 parties de la défense notamment Me Paul Yomba et son condisciple Me Sylla en faveur du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité Toumba et par Me Jocamey Haba au profit du Capitaine Moussa Dadis Camara et Cie. Sur quelques points néanmoins, le tenace avocat donne l’impression de botter en touche.

L’opération menée chez le PDG du Groupe Futurelec, Mamadou Sylla à Dixinn Bora, dans la nuit de la prise du pouvoir ( le 22 décembre 2008) pour se doter de véhicules est ainsi exploitée pour noircir le Commandant Aboubacar Sidiki Diakité Toumba. Me Haba semble cependant ne pas se rendre compte que les véhicules pris ou obtenus dans cette expédition ont été utilisés à la cause de l’accession de son client au Pouvoir. Si le Capitaine Moussa Dadis Camara n’a pas été à la manœuvre ni vu à Bora, il a tout de même récolté les fruits de la descente de ses Hommes au domicile de l’ancien Président du Patronat Guinéen.
D’autre part, il est difficile de soutenir la thèse de la « terreur » ou de vol si le Commandant Toumba a effectivement reconnu sur un document comptable signé la livraison de véhicules par le propriétaire du Groupe Futurelec, El hadj Mamadou Sylla.
L’exercice d’exhibition des images imprimées à partir du net, pour tenter de nier tout acte de bravoure au Commandant Aboubacar Sidiki Diakité Toumba dans la prise du Pouvoir ou l’exclure du cercle restreint de ceux qui ont fait basculer les événements en faveur du Capitaine Moussa Dadis Camara, ne semblait pas non plus opportun. Il peut paraître risqué sinon dangereux dans la mesure où nul photographe ou journaliste ne peut prouver sa présence à cette réunion de la nuit décisive du 23 au 24 décembre 2008, qui a vu le sacre du capitaine Moussa Dadis Camara comme successeur du défunt Général Président Lansana Conté, pour attester que ces images brandies au Tribunal ont été effectivement prises en ce lieu et dans la nuit même de l’ultime bataille pour la conquête du Fauteuil Suprême.
Les acteurs eux même avaient-ils la tête aux photos ? Si oui, étaient-ils outillés à l’époque de smartphones dotés d’appareils photos quand on sait que le modèle précurseur de cette tendance » le Satio » n’est sorti qu’en 2009 (premier smartphone tactile avec un objectif photo de 12,1 Mp).
