Aux filles et fils de Kouroussa, briser le tabou : si nous pensons que le risque d’investir pour le développement de Kouroussa doit venir d’ailleurs et que les enfants de Kouroussa ne doivent rien risquer à cette fin, je pense qu’on sera toujours dans le statuquo »; dixit M. Mamady Kouyaté dit Bélény, Ancien Fonctionnaire de l’Organisation des Nations Unies.
Chers lecteurs et lecteurs,lisez plutôt le contenu d’un entretien révélateur;enfin le mythe est brisé à Kouroussa.
www.actuconakry.com : Mr. Kouyaté, pourquoi tant d’investissements à Kouroussa qui n’est pas cette ville attractive ou rentable en matière de business?
Mamady Kouyaté dit Bélény: Bien, merci pour la question, d’abord il ya des raisons strictement personnelles. Je suis de Kouroussa, ma chère ville natale. Dans le tréfonds de ma conscience, c’est de voir Kouroussa ressembler à toutes les villes modernes du monde? ça c’est ma première ambition.
La deuxième est que, j’ai travaillé tout le temps dehors du pays? plus de 20 ans de carrière professionnelle au service des Nations Unies dans le monde entier. Dans le cadre des préparatifs de ma retraite au pays, et à
Kouroussa notamment, j’aimerais bien avoir une source de revenus qui me permettrait de vivre décemment et plus est, de venir en aide à une famille nombreuse de laquelle je proviens.
www.actuconakry.com: Vous avez déjà une station-service opérationnelle, un hôtel R+4 en construction, une école professionnelle également, est-ce M. Mamady Kouyaté est simplement à la recherche d’une source de revenu ?
Mamady Kouyaté dit Bélény: Bon, Une source de revenu n’est jamais de TROP pour quelqu’un d’une famille nombreuse à Kouroussa. Je suis lié ou presque à toute la population de cette ville. Et en attendant M.le journaliste, il ya aussi et surtout la fierté de Kouroussa a affichée à l’attention du monde entier. Vous n’êtes pas sans savoir que Kouroussa est une ville qui a donné naissance à nombre de cadres de ce pays, que ca soit dans le domaine politique, militaire, administratif, etc. Si bien que voir cette ville comme elle se présente de nos jours doit, je crois, faire mal et même très mal à n’importe quel fils ressortissant de la préfecture. Chacun de nous aimerait bien voir cette ville au-delà de ce qu’elle représente aujourd’hui.
www.actuconakry.com: Pourquoi cette initiative de la construction d’une école professionnelle à Kouroussa ?
Mamady Kouyaté dit Bélény: Au plan national, je crois que notre pays n’a pratiquement plus besoin d’universités. On en a assez. Elles ont poussé partout dans toutes les régions, en dépit de l’inadéquation de leurs produits par rapport aux besoins du pays en matière d’emploi. Une école professionnelle en Guinée d’abord est donc très importante parce qu’elle va donner la formation spécialisée à une main d’œuvre qualifiée dans tous les domaines possibles. Et précisément à Kouroussa, elle le sera davantage car, vous n’êtes pas sans savoir que cette préfecture est actuellement envahie par une couche juvénile en majorité sans métier, de ce fait même aveuglée par l’exploitation artisanale de l’or qui est pleine de risques et très aléatoire. J’aimerais donc que des professionnels valablement formés puissent faire
autres choses que l’exploitation artisanale de l’or, en vue d’assurer une source de revenu décente et fiable à leurs familles pour qu’enfin, notre Kouroussa Natale sorte de l’extrême pauvreté qu’elle endure aujourd’hui.
www.actuconakry.com: Nous avons vu une station-service, un hôtel en chantier, ainsi qu’une école professionnelle de haut niveau. Est-ce tous ces travaux sur fonds propres ?
Mamady Kouyaté dit Bélény:: C’est l’une des nébuleuses en Guinée: avoir affaires avec les institutions financières. Il ya beaucoup de difficultés à se faire accompagner parce que les banques sont plutôt à vocation commerciale. Si bien que dans l’immobilier, les banques installées dans le pays, en général, n’acceptent pas le risque d’accompagner et même quand elles acceptent de le faire, c’est beaucoup plus dans la zone de Conakry et alentours. Kouroussa par exemple semble être très éloigné pour un contrôle régulier ou pour une rentabilisation des investissements déjà opérationnels.
Si bien que l’appel que j’ai à lancer aux institutions financières, c’est simplement comprendre que la Guinée ne s’arrête pas à Conakry et alentours. Elle s’étend jusqu’à N’zérékoré et les investisseurs ne sont pas seulement qu’à Conakry et alentours. Il ya bien d’autres qui veulent aller risquer ailleurs que dans la capitale, investir dans leurs préfectures d’origines.
Aux autorités compétentes de l’Etat, une assistance efficace et efficiente pour que les institutions financières acceptent d’accompagner ceux des Guinéens qui ont le courage d’investir à l’intérieur du pays pour y générer des emplois susceptibles de réduire l’exode rural, s’avère importante et très opportune.
www.actuconakry.com: Le mot de la fin de cet entretien à l’endroit des fils de Kouroussa vivant au pays et à travers le monde ?
Mamady Kouyaté dit Bélény:–A la jeunesse de Kouroussa, je dirai simplement que l’on ne réussit pas à son propre insu. Il faut que la jeunesse se mette au travail car, lui et lui seul est payant à termes. Ce n’est vraiment pas très important de se faire enrôler dans les luttes politiciennes alors qu’il y a plein à faire sur le terrain: il faut se former, et ensuite travailler pour vivre décemment à la sueur de son front.
-Aux cadres ressortissants de Kouroussa, je demanderais respectueusement de briser le tabou selon lequel investir à KOUROUSSA est hautement risqué, parce que notre préfecture natale est très éloignée de la basse côte et n’est donc pas une ville ou l’on peut rentabiliser les investissements. Je leur dirai simplement que personne d’autre ne bravera un tel mythe à notre place, en prenant les risques et faire le travail à notre place: Ce travail, nous devons le faire: celui qui a la possibilité de faire un poulailler qu’il le fasse, celui qui peut une boulangerie qu’il la réalise, les autres investisseurs non autochtones viendront se joindre à nous en fonction de l’attrait que nous donnons de notre
KOUROUSSA NATALE. C’est-à-dire que si nous avons le courage d’investir à Kouroussa, d’autres partenaires auront le courage de risquer avec nous, mais si nous pensons que le risque doit venir d’ailleurs et que les enfants de kouroussa ne doivent rien risquer, je pense qu’on sera toujours dans le statuquo. Personne ne peut et ne doit aimer Kouroussa à notre place et personne ne peut initier d’investir à kouroussa à notre place.
Interview réalisée par Sidimé Alpha Kabinet
Directeur de Publication de www.actuconakry.com
Tel :+(224 622 56 56 67) / E-mail : actuconakry@gmail.com
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