La SOTRAGUI est en train de sombrer dans la gadoue et l’enfer de la prévarication et de la concussion.
Encore une de ces belles initiatives qui s’étiolent, et qui finissent par fondre comme neige au soleil, déglinguées par le mal du génie du vol et celui de l’incompétence. Deux tares bigrement répandues et très caractéristiques d’une gouvernance du tâtonnement et du pilotage à vue.
Elles étaient comme elle, elle est en train d’être comme elles. Aller dans le mur et sombrer dans la gadoue et l’enfer de la prévarication et de la concussion. SOGETRAG…SOGUITRANS…, que sais-je encore ?, la liste est longue.
Tels les hommes, des pions sur le damier du temps, c’est malheureusement cela la réalité sous les tropiques, et le plus inattendu du monde, sous les soleils de Famah Alpha Condé. Qui l’eût cru ? Qui aurait cru et parier un radis qu’au temps du chantre de la dénonciation, qui aurait imaginé un seul instant que les pratiques et abominations qui ont conduit ce pays sur le chemin de la déconfiture et de la décadence, et qu’il a lui-même flétries de toute son existence d’opposant historique, se seraient intensifiées et même amplifiées au moment où lui-même tient le gouvernail du grand bateau Guinée. Dur apprentissage, pénible bizutage que celui d’Alpha Condé, finalement seul à ruminer ses propos qui le rattrapent de la plus vilaine des manières, face au constat d’échec de ses politiques, face au système de vol organisé qui échappe à ses griffes ramollies par une complaisance coupable et qui continue de chiffonner nos maigres ressources. Ne nous y attardons pas, n’y perdons pas notre temps, un tome ne suffirait pas à narrer les errements d’une gouvernance qui bafouille et cafouille, qui dandine, qui pique du nez et qui bat la breloque. Revenons à nos moutons qui ne sont pas loin, la SOTRAGUI, alors symbole de cette gouvernance tombeau des initiatives éparses, congénitalement mal conçues, malformées, et qui connaissent inexorablement le même sort. Oui la SOTRAGUI dodeline, oui la SOTRAGUI roule sur la jante, en attendant une sortie de piste qui n’est pas loin. Oui, la perspective qu’on redoutait, celle d’un effondrement, d’un éboulement de la société au départ de l’expert étranger, la RATP en l’occurrence, se montre à nous et se fait quasi-imparable. La SOTRAGUI est dans le Radeau de la Méduse, dans le sixième dessous. Pour la tirer d’épaisseur, il faut peut-être un remède de cheval, peut-être un miracle.
Comme l’ANAMIF, la SOTRAGUI a été dépecée, fractionnée, fragmentée, donc mise en coupes réglées par ceux auxquels le bébé a été refilé sorti de l’eau du bain, pomponné et souriant à la vie, promis à un bel avenir. C’était compter sans le génie de la déstructuration, le génie de la déconstruction, la faculté du guinéen de tout démantibuler. Oui, en la matière, chapeau bas pour la direction générale de cette société, qui a réussi en un tournemain, l’exploit de laminer un travail mâtiné à souhait, de désarticuler un projet qui avait été réalisé à plus de 98% avec tous les documents et procédures structurant une société s’il vous plait ! Diantre ! Plus qu’une pauvre dizaine de bus tournicote, sans desservir tout un pan de la ville, preuve d’une injustice nourrie par d’obscurs mobiles politiques qu’on ne saurait maquignonner sous aucun alibi, tout le bataclan ayant été enseveli dans la prairie de l’irresponsabilité, de l’inconscience et du vol organisé, de la mafia d’Etat en cours. Sinon, comment s’expliquer le mutisme scandaleux et coupable du ministre Aliou Diallo et par-delà d’Alpha Condé lui-même, face aux cris d’alarme et autres signaux de détresse, poussés à gorge déployée par un conseil d’administration, inquiet comme une poule qui a perdu tous ses poussins. Il ne peut en être autrement, tous les voyants de la société étant au rouge. Mais que faire face à la muraille du complot d’Etat contre le peuple, que faire face à la collusion d’intérêts entre le Directeur Général, le ministre et son cabinet, sous l’œil complaisant de l’ectoplasme de premier des ministres, au nez et à la barbe d’un Alpha Condé qui a capitulé devant l’establishment du vol et de la concussion.
Je fulmine de rage face à ce spectacle désolant, face à ce coup d’âne porté contre le peuple, qui continue de souffrir le martyr. Il avait pourtant espérer un chouia de changement dans le domaine du transport urbain, là aussi, c’est un gros pétard mouillé. Où est le changement ?
Plume à Aboubacar Diallo
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