Womey, territoire non gratta ou le projet d’extinction d’une sous préfecture
Le 16 septembre dernier, des populations de la sous-préfecture de Womey ont assassiné 8 membres d’une délégation partie les sensibiliser sur les mesures de prévention contre la fièvre hémorragique à virus Ebola. Suite à ce crime, des informations faisant état d’une possible extinction de cette localité par le gouvernement en colère, inquiétaient des défenseurs des droits de l’homme. Or, sur place, Womey présente bien l’image d’une localité en extinction.
Une mission composée d’ONG de défense des droits de l’homme, d’huissiers, des membres de la société civile et des journalistes est en séjour en ce moment dans la localité. Alors que cette mission enquêtait sur les circonstances des massacres survenus le 16 septembre dernier, ordre a été donné à l’armée de stopper l’enquête. Les enquêtes interrompues, les émissaires ont été soumis à une audition de 13 heures à 16 heures. Leurs téléphones et autres cartes mémoires ont été confisqués avant d’être intimés de quitter les lieux.
Pourtant, cette mission avait bien entamé ses travaux dès son arrivée à Womey aux alentours de 12 heures. Sur les lieux, la présence d’une équipe mixte composée de l’armée, de la police et de la gendarmerie a été constatée. Ce, contrairement aux déclarations du préfet de N’Zérékoré Mbop Camara qui soutient qu’il y a que des gendarmes sur les lieux.
La mission a commencé sa visite par l’école primaire de Womey. Sur place les émissaires ont vu la fosse septique où les corps des victimes avaient été enfouis. Ensuite, ils se sont dirigés vers les quartiers de Womey, là, il n’y a personne. Or, c’est une sous-préfecture dont la population s’élève à plus de cinq mille habitants. Aujourd’hui, il n’y a que les forces de sécurité sur les lieux, le reste des habitants ont fui.
Alors que les émissaires poursuivaient leur travail, ordre a été donné depuis N’Nzérékoré de stopper la mission. Tout a été saisi notamment, les téléphones portables, appareils photos et enregistreurs. Les dix personnes qui composaient la mission ont toutes été entendues . Après une séance d’interrogatoire musclée, les appareils ont été restitués aux propriétaires sauf leurs cartes mémoires, avant d’être ordonnés de quitter les lieux.
Ces défenseurs des droits de l’homme ont deploré le fait qu’ils soient stoppés alors qu’ils avaient des ordres de mission dument signés par les autorités régionales et préfectorales de N’Nzérékoré.
Toutefois, le ministre de la Communication, Alhousseny Makanera Kaké avait confié que le statu de sous préfecture de womey sera retiré. Il reste à savoir si c’est ce processus qui est en cours. Or, des voix se sont élevées pour demander au gouvernement de ne pas sanctionner toute une population pour des crimes commis par certains.
Afrikzoom
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