« L’opération dont il est question porte sur 20 millions de dollars et non 8 millions », dixit Lounceny Nabé de la BCRG
Le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) Lounceny Nabé, au cours d’une conférence de presse lundi à Conakry, a balayé d’un revers de la main les informations du journal sénégalais Le Quotidien qui a fait mention, la semaine dernière, de « l’interception à Dakar de 4 milliards d’Alpha Condé ».
Pour M. Nabé, « l’opération dont il est question, n’a pas porté sur 4 milliards de francs CFA, l’équivalent de 8 millions de dollars. Mais, plutôt, de 20 millions de dollars. Cela prouve à suffisance que l’organe de presse qui en a fait écho n’avait pas la maitrise de la situation ». Mediaguinee vous propose de larges extraits…
« la BCRG peut effectuer des opérations sur devises étrangères et métaux précieux »
« La loi portant réglementation bancaire et le statut de la banque centrale confèrent les prérogatives à la BCRG d’effectuer des opérations sur devises étrangères et métaux précieux, aucune autorité administrative ou politique n’y est intéressée. Car, c’est une institution à laquelle, loi confère une large indépendance »
Pourquoi la société MSS…?
« Nous faisions ces opérations d’envoi de fonds vers les correspondants européens, le Crédit Suisse. En effet, le Crédit Suisse assurait les frais de transport. On les rémunérait aussi mais c’est nous qui convoyions les fonds de chez nous à l’aéroport de Conakry. Le Crédit Suisse nous a fait savoir à la fin de l’année, et ce n’est pas propre à la BCRG, qu’il se retirait des opérations de traitement d’espèces. Comme nous sommes des partenaires, il ne pouvait pas arrêter brutalement sans nous en informer. C’est pourquoi, il nous a donné un délai au terme duquel il ne recevra plus d’espèces. C’est en ce moment que, des prestataires spécialisés nous ont saisis pour proposer leur service. Nous avons examiné ses offres et celles du Crédit Suisse, et sur cette base-là, nous avons pris MSS. Par comparaison, avec le Crédit Suisse, nous payions à peu près 0,95% contre 0,90 % pour MSS, y compris toutes les opérations de transport, de traitement, d’expédition. Donc, c’est sur la base de cette mise en concurrence que MSS a été choisie. Mais nous ne sommes pas liés définitivement à une compagnie. Il est vrai dans les contrats de ce genre, le droit de mariage a des clauses de divorce. »
« L’avion transitait par Dakar bien sûr. Mais ce n’est plus l’affaire des autorités sénégalaises »
« C’est vrai qu’il y a eu une première opération sans aucun problème. Comme je l’ai dit, les dix millions tels que prévus dans l’accord, étaient effectivement dix millions au lieu de vingt. Et le montant a été effectivement embarqué à Conakry. L’avion transitait par Dakar bien sûr. Mais ce n’est plus l’affaire des autorités sénégalaises. Cette fois-ci, comme on a perdu du temps, un avion a été affrété, la société s’est dit que mieux vaut transporter vingt millions, c’est plus rentable, au lieu de transporter dix millions. C’est vrai, et c’est à leur frais. La décision est la leur. Donc, je pense que les dates se justifient pleinement. Il y a eu une autre incongruité qui me vient en tête, cette opération date du 8 ou 9 Août. Les gens ont du chercher pour savoir où faire mal le plus possible. Sinon, ils auraient publié quelque chose immédiatement après. »
« Nous allons continuer à exiger des excuses »
« MSS a déjà exigé un droit de réponse au niveau de l’organe Le Quotidien. Ils ont fait plus, ils ont adressé une mise en demeure au quotidien. Au cas où le droit de réponse ne serait pas publié, ils engageraient des poursuites contre le quotidien, leur avocat a déjà signifié cette mise en demeure. Bien sûr, pour cette démarche-là, la banque centrale est solidaire. Mais je précise que l’allusion a été faite, ce que le quotidien aurait dit ce matin, le quotidien a refusé de publier notre communiqué. Mais nous allons continuer à exiger des excuses et dans le cas contraire, en soutenant les poursuites judiciaires de notre partenaire. Et puis, dans l’article qu’ils ont publié ce matin, ils ont dit que, c’est clair que la banque centrale n’a pas démenti l’interception de la cargaison. Intercepté veut dire quoi ? Des investigations ont été menées à propos, ils disent que cela l’interception. Mais ils ont fini par dire que s’ils ont attribué la propriété au président Alpha Condé, c’est parce que c’est le chef moral de la Guinée comme on l’aurait fait pour Macky Sall. Donc, il y a une certaine évolution. Alors qu’ils disaient samedi, et de façon péremptoire et sans ambages, que c’est pour le président Alpha Condé (…). »
Y a-t-il eu vice de procédure ?
« les documents douaniers ont été passés en bonne et due forme. Mais c’est vrai, qu’il y a eu méprise, c’est le terme du ministre sénégalais des finances, quand je l’ai eu au téléphone. Pourquoi ? Parce que tout simplement une donnée a été interprétée de façon erronée sans que les questions ne soient posées aux bonnes personnes. La déclaration a été faite, la douane guinéenne peut l’attester. Vous trouverez les traces de ces opérations et de toutes les opérations antérieures au niveau de la douane. Elles se font dans toute la transparence requise. Je le dis tout simplement que le prestataire a un mode de transport. La compagnie qui transporte les fonds, ce n’est pas notre affaire à nous. Nous on rémunère le prestataire, ainsi que le transport. C’est à lui de choisir son transporteur. Mais je suis obligé de le répéter, la suspension des vols d’Emirates a fait qu’au lieu que les fonds ne soient embarqués sur place, un petit avion a été affrété par le prestataire pour venir les chercher en vue de les transborder. Si l’embarquement avait lieu à Conakry, il n’y aurait eu aucun problème, ni avec la douane guinéenne, ni à fortiori avec la City Bank de New York. Il n’y a pas du tout question de blanchiment d’argent. Le blanchiment d’argent, est à la BCRG est à cheval sur cette question (….) »
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