Les jeux de hasard s’opérant en Guinée : sont-ils transparents, contribuent-ils à la réduction de la pauvreté ?
Malgré les moyens médiatiques (Télévisions et radios) et légaux (présence d’huissier de justice lors du tirage au sort des gagnants) mis en œuvre par les organisateurs des jeux de hasard pour la crédibilité des opérations, des parieurs qui ont loupé le coche, profèrent des allégations acerbes les accusant soit par mépris, soit par méconnaissance, d’opacité. Face à cette situation l’administrateur général de la LONAGUI et certains responsables d’entreprises organisatrices de jeux tirent les choses au clair.
Chez Pico, un bistrot sis au quartier Lanssanaya, le vieux Abou-P.M.U cogite pour établir des rapports de probabilité de gains sur la course équestre qui se déroulera dans quelques heures à l’hippodrome de Vincennes. Comme le vieux Abou-P.M.U, Babagalé Sow (administrateur civil), assis derrière son bureau, se perd dans des analyses diaboliques pour décrocher le fameux sésame. Afin d’aider les turfistes dans leurs investigations, des experts en la matière ont inventé des bréviaires tels que : Tu veux, tu ne veux, tu gagneras. Mais, en dépit des certifications faites par les huissiers de justice qui assistent aux tirages des combinaisons gagnantes diffusées sur nos petits écrans, ces jeux se passent-ils dans les règles requises de la transparence, contribuent-ils à la réduction de la pauvreté dans notre pays?
Notre rédaction a croisé les opinions des uns et des autres dont voici la quintessence :
Les jeux ne souffrent d’aucune irrégularité. Ils sont transparents, car je parie sur des matchs de football que je suis en direct et les résultats sont clairs, nous confie Sylla Ismaël (communicateur, parieur de Guinée Games).
Contrairement à Sylla Ismaël, Benjamin K (commissionnaire en douanes) est très fâché avec Africa Lottery qu’il accuse d’opacité. Selon lui, ayant parié sur les boules et gagné, il s’est rendu à l’un des guichets pour récupérer son gain.
Là on lui apprend qu’il n’a pas gagné en ordre. Vous m’avez dit que si sur cinq boules tirées, trois figuraient dans ma combinaison, je gagnais quelque soit l’ordre, leur rétorque-t-il. N’ayant trouvé aucune satisfaction à ce niveau, je me suis rendu à leur direction où je fus très mal accueilli par la réceptionniste qui me dit qu’il fallait combiner dans l’ordre pour être gagnant. À ma grande surprise, je lui réponds que cela ne m’avait jamais été dit au préalable. Pour le P.M.U, il y a des zones d’ombre. Supposons que tu sois le seul gagnant, on te fera croire que vous êtes douze pour tout simplement minimiser ton gain.
D’après Traoré Kaningbè (étalagiste au marché de bonfi), Il n’y a aucun doute sur la transparence des jeux qui se déroulent pour avoir moi-même été la gagnante d’une voiture par le passé.
Parmi les parieurs, il y en a qui ne savent pas c’est quoi les jeux de hasard. C’est raison pour laquelle ils accusent le plus souvent à tors les organisateurs d’opacité. Sinon ils sont clairs comme l’eau de roche parce qu’on assiste à la remise des gains aux gagnants nous dit Kaba Moussa (élève en classe de terminale sciences maths).
Selon monsieur Haidara Lanssana Chérif, administrateur général de la LONAGUI: pour ne pas dire que les jeux n’étaient pas transparents à ma prise de fonction, ils l’étaient peu. Il n’y avait pas de contrôle sur un nombre de sociétés dont P.M.U-Guinée qui effectuait manuellement toutes ses opérations, ce qui favorisait beaucoup de choses. Avec l’informatisation, nous sommes parvenus à des résultats très performants. Je rappelle que c’est le 18 juin 2012 que j’ai pris fonction. À l’époque l’ensemble des revenus en termes de chiffres d’affaire mensuel de la LONAGUI s’élevait à quatre cent quarante six millions de francs guinéens. À la fin du mois de janvier 2014 le pic du même chiffre était de l’ordre de quatre milliards. À ce jour, le chiffre d’affaire mensuel moyen est de deux milliards cinq cent millions, donc à vous de juger nous a-t-il dit.
Les entreprises organisatrices de jeux participent pleinement à la réduction de la pauvreté en guinée. Pour preuve, avec P.M.U-Guinée nous ferons bâtir des écoles dotées de latrines et de forages sur les îles de Kassa, Fotoba et Tamara pour un coût total estimé entre un milliard cinq cent millions à deux milliards sur une période d’un à deux ans. Toutes ces actions luttent efficacement contre la pauvreté. Les forages en dépit des usages scolaires, seront utilisés par les femmes desdites localités à des fins de maraîchage.
Il y a quelques jours nous avons reçu de la communauté villageoise de karifamoriya (Kankan) une correspondance remerciant la LONAGUI pour lui avoir offert des tables-bancs pour équiper des salles de classes qui en manquaient.
Pour cet expert en finance, ex fonctionnaire de la banque mondiale ayant requis l’anonymat : les jeux contribuent à la réduction de la pauvreté rien qu’à travers les emplois qu’ils génèrent. Soixante dix pour cent des recettes de la LONAGUI sont affectées au budget national de développement (B.N.D), et les trente pour cent sont utilisées pour ses propres charges d’exploitations.
Concernant le volet de la transparence, la LONAGUI à un mandant dans toutes les structures de jeux ayant un droit de regard sur toute la procédure du début à la fin, sans oublier la présente d’un huissier.
La transparence est notre règle d’or, sans quoi les parieurs n’auront pas confiance en nous, nous rétorque monsieur Gireesh Kumar Devjani (Directeur général adjoint d’Africa Lottery).
D’une manière générale, c’est la transparence qui caractérise les jeux. Nous à P.M.U-Guinée, les parieurs sont nos partenaires indirects parce que nous n’avons autres bailleurs qu’eux qui jouent. S’ils arrêtent de jouer, nous mettrons la clef sous le paillasson. C’est pourquoi nous mettons un accent particulier sur la transparence des prises des paris, sur la sécurisation des paris, et la transparence au niveau des traitements. J’ai l’habitude de dire que les parieurs connaissent mieux virtuellement les jeux que le personnel de P.M.U-Guinée. Parce qu’après chaque jeu, dans leur ensemble, ils (les parieurs) font ce qu’on appelle dans notre jargon le dépouillement virtuel.
Je vous rappelle que nous sommes quatorze ou quinze pays en Afrique qui organisons les jeux de P.M.U basés sur les courses hippiques françaises. Ce sont les mêmes courses qui se déroulent en Guinée, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Cameroun et partout en Afrique où le P.M.U existe. C’est pourquoi quand le jeu est difficile comme le cas d’hier, où les huit premiers favoris sont tombés, force est de reconnaître que les parieurs savent qu’il ne peut pas y avoir d’ordre. Même en France, il n’y avait pas d’ordre hier. Alors hier sur toute l’étendue de la république de guinée il n’y a eu que trois gagnants dont deux désordres au tiercé et un désordre au quarté, dont nous procèderons tout à l’heure à une remise qui a pu avoir un gain de plus de cinquante cinq millions de francs Guinéens. Donc si nous ne mettons pas un accent particulier sur la transparence, cela va de soit, les parieurs ne vont plus jouer. Notre crédo, c’est de s’appuyer sur la transparence. Je vous rappelle en plus que depuis octobre 2009, nous avons démarré nos activités hippiques ici en Guinée, nous évoluons en semi-informatique. La zone spéciale de Conakry étant manuelle et toute la zone de l’intérieur est informatisée. Notre objectif est d’informatiser la totalité des paris et du système de traitement ce qui renforce la transparence. À ce jour, la zone spéciale de Dixinn est entrain de l’être, et progressivement nous irons commune par commune afin de généraliser l’informatisation. Si les autres secteurs l’ont subi, pourquoi P.M.U ferait l’exception. Nous avons un contrat de dix ans avec l’état Guinéen, nous avons déjà fait cinq ans, pour les cinq qui restent nous voulons informatiser notre système pour renforcer davantage les temps de jeux, en ayant plus de rapidité dans le traitement et la sécurisation des prises de jeux. Ce qui sera au bénéfice des trois intervenants qui sont : l’état, les parieurs et P.M.U-Guinée. Notre vocation et notre leitmotiv restent la transparence. Nous a confié monsieur NIANG Allé (Directeur marketing et communication de P.M.U-Guinée)
Selon toujours monsieur NIANG Allé : nous participons véritablement à la réduction de la pauvreté en Guinée en redistribuant plus de cinquante trois pour cent des mises à la population. En plus des cinquante trois pour cent, pour la première fois dans l’histoire de la Guinée qu’une société reverse un pour cent de sa masse pour soutenir les activités socioculturelles, ce qui me coûte mensuellement entre cinquante et soixante millions de francs guinéens et nous sommes la seule société qui le faisons.
(octobre-novembre-décembre) nous avons reversé en termes des actions socioculturelles plus de sept cent quarante cinq millions de francs guinéens. C’est un peu dommage qu’on ait de retour. C’est aussi dommage sur l’utilisation des fonds que reverse P.M.U-Guinée en termes de transparence et de visibilité. De 2009 à ce jour, ce que nous avons reversé pour soutenir les actions socioculturelles se chiffre en milliards. Malheureusement il n’y a pas assez de visibilité dans tout çà. Comme vous êtes de la presse de la presse il va falloir que vous rapprochez de la LONAGUI, Du Ministère de la jeunesse, de l’emploi jeunes (organe qui récupère ces fonds de soutien) et je crois que les ayants droit (les P.M.E, les organisations de jeunesse, les organisations évènementielles) qui doivent bénéficier de ces fonds puissent développer davantage la culture guinéenne comme pour réponse pour dire qu’un peuple sans culture est un peuple sans âme. Si la guinée a brillée par le passé par sa culture et ses sports, c’est parce que l’ancien régime a mis les moyens nécessaires pour la cause. Plus nos chiffres d’affaires croîtront, plus nous continuerons notre soutien aux actions socioculturelles.
Pour terminer je vous apprends que j’ai participé aux trois versions de P.M.U. En 1997 j’étais là avec la société P.M.U, en 2001 avec P.M.U-plus et en 2009 avec P.M.U-Guinée.
BAYO Ibrahima Kalil pour www.actuconakry.net