Guinée : Quand certains religieux s’en mêlent ( Par Famany Condé )

Une pandémie est une épidémie à l’échelle mondiale. Le Covid 19 est devenu de nos jours une angoisse mondiale, une véritable épée de Damoclès pour l’humanité. Quand les morts se comptent par milliers cela devient une réelle préoccupation pour l’humanité.  Aucun pays de la planète n’échappe économiquement, socialement et politiquement aux affres de cette pandémie. Toutes les économies mêmes les plus solides ont été éprouvées par les conséquences néfastes de cette maladie.

L’Etat guinéen a pris des dispositions courageuses pour soulager les foyers en endossant les factures d’eau et d’électricité. Il a également mis en œuvre une politique sanitaire avec l’ANSS pour endiguer le mal. L’expérience acquise dans la gestion de l’épidémie à virus Ebola a été un atout non négligeable contre le Covid 19. Soucieux de la sécurité sanitaire des populations, des restrictions ont été adoptées pour lutter contre la propagation du virus : l’état d’urgence sanitaire, interdiction de regroupements et de toutes cérémonies pouvant regrouper des dizaines de personnes.

La dernière décision gouvernementale relative à l’interdiction des prières pendant les dix derniers jours du ramadan, a suscité des réactions de la part de certains religieux. Pourtant c’est en commun accord avec les affaires religieuses que cette décision a été prise pour le bien fondé des croyants. Mais quand certains s’élèvent contre une telle décision gouvernementale, on se demande alors qu’elle est leur intention. Les arguments qu’ils avancent sont de nature à mettre en exergue ou leur étroitesse d’esprit ou leur mauvaise foi. Les grandes prières du vendredi ou du ‘’Nafila’’ sont pourtant autorisées, elles pouvaient être interdites comme ce fut le cas l’an dernier.

Rien n’est possible sans la santé. Prier, aller à la Mecque c’est quand on est en bonne santé. Dieu lui-même demande aux hommes de sauvegarder leur vie. Quand on parle alors de marché qui se tient de 5heures du matin à 18heures du soir et le comparer à la prière de nuit frise le ridicule car, quand on ne mange pas on ne peut pas prier. Le problème de la religion est un problème extrêmement sensible donc le Secrétariat des affaires religieuses doit prendre des mesures disciplinaires contre les réactions solitaires de certains religieux qui pensent que leur vérité est universelle.

Remercions Dieu car notre pays a été presque épargné par cette pandémie. Mais quand on voit ce qui se passe en Inde, au Brésil et dans de nombreux pays du monde, on doit avoir peur et éviter tout ce qui peut faciliter la propagation du virus. Nous sommes tous croyants c’est vrai, mais nous n’avons pas peur de Dieu, pour preuve nous n’augmentons les prix des denrées que pendant le mois de carême. On ne sévit pas contre cette pratique qui ne relève que des individus qui cherchent à nuire aux populations, on s’élève contre une décision gouvernementale qui a pour but de protéger les populations.

 La foi religieuse ne doit pas donner le droit de contester une décision gouvernementale. Aucun religieux n’est Dieu et nul n’a le pouvoir de le devenir. Alors respecter l’Etat est aussi un des principes qu’enseigne l’Islam. Apprenons donc à respecter notre Etat et notre gouvernement. Eviter la propagation du virus est une mesure responsable et avantageuse pour l’ensemble des Guinéens, alors que moins de 50% des populations s’intéressent à cette prière qui d’ailleurs n’est pas obligatoire.

Sachons faire la bonne analyse il y va de notre crédibilité

Famany Condé ,Enseignant à Kindia

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