Officiellement, tous les partis politiques, du plus petit au plus grand, du RPG à l’UFDG, vous affirmeront, TOUS, et d’une très belle voie unanime, qu’il faut lutter contre TOUS les ethnocentristes.
Mais, qu’en est t-il dans la pratique en Guinée?
Tous ces beaux discours sont-ils toujours suivis d’effets, très concrètement ?
Ne faut-il pas poser un tout autre regard, dénué de notre naïveté habituelle, et surtout débarrassé des grands poncifs officiels transmis par un certain endoctrinement ?
Ne faut-il pas aller outre certains interdits établis par la « pensée unique », soit les idées dominantes devenues autant de clichés véhiculés de façon lancinante, par les grands donneurs de leçons?
Du point de vue du peuple de Guinée, les votes sont-ils dénués de toutes préoccupations ethniques et religieuses, et regardent-ils toujours exclusivement vers l’intérêt général, plutôt que celui communautaire ?
Pourquoi c’est toujours en Haute Guinée que le Président Alpha Condé réalise des scores staliniens ?
Il n’est pas injurieux d’affirmer que Cellou Dalein Diallo est d’origine peul, et que la majorité de ses soutiens est de la moyenne Guinée. N’est-il pas ainsi naturellement porté à mener une politique plus favorable à sa région d’origine, en raison de son lien personnel et familial ?
La politique est-elle donc exempt de communautarisme ? D’ailleurs, le professeur Alpha Condé n’a t-il pas nommé comme Premier Ministre un ressortissant de la Basse Guinée et comme président de l’assemblée nationale un ressortissant de la Guinée Forestière ?
Pourquoi ?
Ailleurs, le philosophe Français, Bernard Henry Levis ne s’exprime t-il pas aussi naturellement avec des positions plus favorables aux intérêts de la communauté juive à laquelle il appartient et qui le préoccupe, que Tarik Ramadan, qui se pourrait être un penseur, quant à lui, plus au service aussi de sa propre communauté, musulmane ? Est-il absurde et une abjection de l’esprit de répondre à cela par l’affirmative, et de penser que les communautarismes existent sur les sujets liés à la politique et qu’ils peuvent même déterminer en effet certains choix personnels ?
Aussi, ne serait-il pas impossible, à nos yeux, qu’un communautarisme peul, sousous, malinké ou forestier existasse au niveau de la politique.
Est-il donc si tabou de discuter sur ce sujet ? Est-il donc absolument impossible de réfléchir sur l’influence et l’importance d’un tel groupe de pression en Guinée ?
Le débat est ouvert.
Ousmane Bho KABA pour www.actuconakry.com
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