Filière pomme de terre: des pertes estimées à 400 milliards de francs guinéens
La campagne agricole lancée cette année en moyenne Guinée dans la région du Fouta Djallon, dans sa filière pomme de terre semble irrémédiablement se diriger vers une catastrophe.
Pour cause, la destruction des champs de pomme de terre par une »mystérieuse maladie ». Selon les premières hypothèses, l’introduction d’une semence malade en provenance d’un pays voisin de la Guinée en serait à l’origine. Toutefois, cette piste n’a pas été confirmée par une enquête. En attendant, ce sont des centaines d’hectares ravagés et des pertes estimées à près de 35 milles tonnes, soit un manque à gagner de 400 milliards de francs guinéens.
Mais d’ores et déjà, les producteurs de la région pensent que la semence mise en cause proviendrait du Sénégal, où elle n’est plus utilisée et aurait été introduite en Guinée par un des leurs. Ce dernier en aurait vendu pour plusieurs tonnes dans la région du Fouta. Ce qui explique, selon eux, que cette maladie se soit propagée dans plusieurs préfectures, notamment de Labé, Dalaba, Mali- yimbering, Mamou et à Timbi madina, le fleuron africain de la culture de la pomme de terre, où l’expérience réussie de la variété made un Guinée labellisée »belle de Guinée » va au-delà des frontières Guinéennes. La piste de la mauvaise semence est partagée par Moussa Para Diallo, le président de la fédération paysanne du Fouta Djallon (FPFD), une Corporation réunissant en son sein 1500 groupements de producteurs.
Selon les premières explications des spécialistes agronomes de la région, qui ont effectué des prélèvements d’échantillons pour des fins d’analyse, cette maladie serait due à un parasite qui s’attaque aux plants de pommes de terre par les racines, et se manifeste par des tâches et nécroses. Ce qui aboutit à la perte des feuilles. Mais depuis cette sortie des ingénieurs dépêchés par les autorités locales, c’est le black out total. Les producteurs, seuls, font face à la destruction de leurs cultures.
La Pecud, une plateforme de la société civile guinéenne pour sa part accuse les importateurs d’engrais d’être responsables de cette situation. Elle estime que ces derniers importent et distribuent de façon illégale des semences malades aux producteurs. Le manque de mécanismes et de structures de contrôle aidant, ces engrais se sont retrouvés dans les mains des paysans qui les ont utilisé pour leurs cultures.
Alors que cette situation prévaut maintenant depuis près de trois mois et face à »l’immobilisme des autorités », notamment celles du ministère de l’agriculture, par rapport à la catastrophe en cours, la Pecud a vivement interpellé ce vendredi, les autorités compétentes à situer les responsabilités dans cette catastrophe, en menant des investigations pour évaluer l’ampleur des dégâts. Tout en appelant à l’indemnisation des producteurs sinistrés, elle exige également la mise en place urgente de structures de contrôle et de protection pour éviter à l’avenir ce genres de situation et appelle les autorités à s’impliquer dans la relance de la filière pomme de terre.
Si des mesures urgentes ne sont pas prises par les autorités guinéennes se sont environ 7000 personnes vivant de la filière via 1500 groupements de producteurs dont les produits sont en majorité exportés vers les pays limitrophes (Sénégal, le Mali, la côte d’Ivoire,…) qui seront fortement affectés par cette situation.
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