Discours du Président de l’Assemblée Nationale de Guinée aux USA
Monsieur Saber CHOWDHURY, Président de l’UIP ;
Monsieur Ban KI-MOON, Secrétaire Général de l’ONU ;
Monsieur Sam KUTESA, Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies ;
Messieurs les Présidents d’Assemblée et de Sénat ;
Mesdames et Messieurs les Invités ;
Je voudrais, avant tout, adresser mes sincères remerciements aux autorités de l’UIP et à Monsieur Sam KUTESA pour l’excellent accueil qui a été réservé à la délégation qui m’accompagne.
Le thème central de notre 4ème Conférence mondiale, ‘’ Mettre la démocratie au service de la paix et du développement durable ‘’, renferme trois des grands axes de préoccupations de la communauté internationale en ce 21ème siècle à savoir : la démocratie, la paix, et le développement, trois objectifs constamment recherchés par toutes les nations à travers le monde.
En République de Guinée, le dispositif institutionnel et juridique requis comme préalable à un Etat de droit est complètement en place. Et, grâce à la séparation des pouvoirs ce dispositif concourt à la promotion de la paix, et de la démocratie en vue du bien être économique et social de la nation.
A l’instar des pays Africains, la Guinée est confrontée à de nombreux dilemmes. Nos pays veulent la paix, ils veulent le développement, ils veulent aussi la démocratie et la justice.
Parfois, ces principes sont contradictoires. Si à un moment donné il ya un choix à faire, l’Afrique se rangera toujours du côté de la paix. La paix et la stabilité priment toujours sur le reste. Non pas parce que le reste ne compte pas, mais parce qu’il n’ya pas d’autre solution, d’autant plus que rien de solide ne peut se construire sans la paix et la sécurité. Si on vous offre le développement et qu’on vous enlève la vie, à quoi cela sert-il ? Il est évident qu’aucune démocratie ne saurait prospérer en situation conflictuelle.
Un environnement conflictuel est nuisible à la démocratie et au développement durable. C’est pourquoi il nous semble primordial que les efforts soient entrepris pour instaurer la paix au sein de laquelle la démocratie peut se construire facilement et garantir un climat propice au développement durable. Seul un climat non conflictuel peut servir à l’instauration d’une démocratie qui favorise le développement de nos pays pour lutter contre la pauvreté et contribuer à la paix.
Pour permettre d’atteindre ces objectifs interdépendants, le Gouvernement Guinéen a fait du respect de la Constitution une priorité pour tous les citoyens et tous les partis politiques.
Toujours pour préserver la paix, la Guinée veille à la bonne qualité du processus électoral avec la Commission Electorale Indépendante (CENI) et la garantie de la neutralité de l’administration publique.
La Commission Nationale Indépendante (CENI) a été mise en place par l’ensemble des parties prenantes et est seule chargée de l’organisation des élections libres, transparentes et régulières.
Contrairement à ce que voulaient les autorités militaires en 1990, la Guinée a été dotée en 1991 du multipartisme intégral qui, avec le principe de la séparation des Pouvoirs, est l’une des valeurs nodales de la démocratie plurielle.
Le service civique est associé à tous les processus de consultations et de concertations inhérents à la vie démocratique dans le pays.
Une plus grande attention est accordée à l’éducation civique et politique des jeunes en collaboration avec les systèmes formels et non formels d’éducation.
Pour la première fois, la parole leur a été donnée par l’Etat pour connaitre leurs problèmes avant l’élaboration d’une politique les concernant.
L’Etat soutien et encourage la politique de promotion et d’inclusion renforcée des femmes à travers leur participation aux processus de prise de décisions et l’Assemblée Nationale fait de cet objectif l’une de ses priorités.
La Haute Autorité de la Communication assure la régulation dans les domaines de l’information et de la communication sur toute l’étendue du territoire national.
Après avoir reconnu que la démocratie va de pair avec la liberté de la presse, le gouvernement a encouragé le pluralisme des médias, plus spécifiquement de la presse audio-visuelle, et accorde une assistance financière annuelle à tous les organes de presse. Il encourage la formation et le perfectionnement des journalistes, les protège contre toutes pratiques susceptibles d’entraver cette liberté.
En plus, le gouvernement veille scrupuleusement à assurer à tous les acteurs, l’accès équitable aux médias publics en vue de consolider progressivement la démocratie.
Conscient des liens indissolubles entre la paix, la démocratie et le développement durable, un intérêt particulier est accordé par les autorités en place à la négociation, à la concertation et à la recherche consensuelle de compromis entre les acteurs politiques en vue de consolider la démocratie dans ses principes fondamentaux.
C’est aussi dans le même souci que les autorités ont encouragé la création des mouvements citoyens avec l’élargissement et le renforcement des capacités de la société civile.
De même, elles ont encouragé la créations des organisations de défense des droits de l’homme, des syndicats, des organisations féminines et de la jeunesse qui contribuent de par leurs actions, à la promotion de la démocratie, la défense de la paix et l’éradication de toutes les formes de discrimination et d’exclusion.
L’un des objectifs poursuivis par l’Etat, est d’impulser un mouvement citoyen autonome et dynamique capable de contribuer, par sa pression constante et démocratique, à l’émergence d’un leadership politique et économique conscient et responsable.
L’Etat est et demeure laïc et entièrement neutre dans le domaine de la religion et chaque citoyen à le droit de pratiquer librement et dans le cadre des lois en vigueur, la religion de son choix en n’importe quel endroit du territoire national.
Les partis politiques se créent et exercent librement leurs activités dans le cadre des lois et règlements.
Pour réussir que la démocratie s’implante et se consolide en servant la paix, l’Etat veille à garantir la participation populaire aux prises de décisions dans le strict respect des principes démocratiques et la décentralisation du pouvoir à tous les niveaux du gouvernement.
L’Armée n’est plus un acteur politique et public ; elle a été restructurée et est apolitique et complètement soumise à l’autorité politique. Tout militaire en activité ne peut prétendre à un mandat politique électif.
L’Etat et les partis politiques sont des acteurs clés de la démocratie et leur rôle en guinée, est devenu fondamental dans le renforcement de la démocratie, la bonne gouvernance en contribuant à réduire de plus en plus le champ de la dissimulation et des rumeurs.
La liberté d’opposition est garantie ainsi que celle d’association, de réunion et de manifestation pacifique.
Leur formation et leurs activités ne doivent avoir pour fondements aucune considération raciale, ethnique, religieuse ou régionale. Ils participent librement et sans entrave ni discrimination à tout processus électoral.
A chaque consultation électorale, les listes électorales sont toujours établies de manière transparente et fiable avec la participation des partis politiques et des électeurs qui peuvent les consulter librement avec l’aide de la commission électorale nationale indépendante.
Monsieur le Président,
La Guinée met tout en œuvre pour préserver la paix sans laquelle on peut difficilement atteindre les objectifs de démocratie et de développement durable d’un pays.
Elle participe activement au renforcement de la diplomatie parlementaire pour fortifier la coopération interparlementaire en vue de doter la Communauté Internationale des outils et moyens indispensables à l’instauration d’un climat de paix et de solidarité agissante entre toutes les nations pour un monde de plus en plus humanisé et pacifique.
Je souhaite plein succès à nos travaux.
Je vous remercie !